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De plus en plus d’initiatives controversées aux États-Unis contre l’immigration

Se disant lasses de l’inaction du gouvernement fédéral, de plus en plus de municipalités américaines prennent les devants contre l’immigration illégale, adoptant des initiatives controversées, voire illégales, selon certains. De l’adoption de l’anglais comme unique langue officielle à l’interdiction de brandir des drapeaux étrangers, plus d’une trentaine de municipalités à travers le pays ont pris des mesures anti-immigration. Certaines ont passé des lois interdisant aux propriétaires de louer des logements à des immigrés sans papier ou punissant les entreprises qui en emploient. Selon les commentateurs, de telles initiatives reflètent en fait un sentiment grandissant de frustration vis-à-vis de l’Administration américaine qui se montre incapable de gérer les quelque 11 millions d’immigrants entrés illégalement dans le pays. À Pahrump, une petite ville du Nevada, un État de l’ouest où arrivent toujours davantage d’immigrants, le conseil municipal a passé en novembre une ordonnance instituant l’anglais langue officielle et interdisant de brandir un drapeau étranger seul ou plus haut qu’un drapeau américain. Les contrevenants risquent une amende de 50 dollars et 30 heures de travail d’intérêt général. À Hazleton, une ville industrielle de Pennsylvanie (Nord-Est), les autorités locales ont justifié l’adoption de sévères mesures anti-immigrants en affirmant que les immigrants contribuaient à une hausse de la criminalité, à une baisse de niveau des écoles et qu’ils étaient un fardeau pour le budget municipal. Pour Rob Toonkel, porte-parole de U.S. English, un groupe qui soutient l’usage de l’anglais comme seule langue administrative, ces mesures n’ont rien de raciste. « Les lois sur l’anglais langue officielle n’ont rien à voir avec une critique des immigrants. Tout ce qu’elles disent, c’est que vous ne pouvez pas entrer dans un bureau de l’administration et demander un service dans une autre langue que l’anglais », a affirmé M. Toonkel. Mais plusieurs voix se sont élevées s’inquiétant que de telles mesures conduisent à frapper d’ostracisme les immigrants illégaux ou quiconque paraissant de nationalité différente ou parlant avec un accent. « Ces initiatives constituent un feu vert à l’expression de discriminations envers les immigrants et les citoyens américains qui peuvent apparaître étrangers », affirme Omar Jadwat, avocat pour l’organisation de défense des libertés American Civil Liberties Union. L’ACLU conteste devant les tribunaux plusieurs ordonnances passées par des municipalités, dont celle d’Hazleton, au titre de leur inconstitutionnalité, selon l’organisation. William Ramos, directeur de l’antenne de Washington de l’Association nationale des élus latinos (Naleo) a estimé que les mesures anti-immigration sont davantage une réaction de peur qu’une solution efficace. « J’espère simplement que les gens parviennent à comprendre que ces 11 millions de Latinos sans papiers ne vont pas s’en aller comme ça de si tôt », avertit-il.
Se disant lasses de l’inaction du gouvernement fédéral, de plus en plus de municipalités américaines prennent les devants contre l’immigration illégale, adoptant des initiatives controversées, voire illégales, selon certains.
De l’adoption de l’anglais comme unique langue officielle à l’interdiction de brandir des drapeaux étrangers, plus d’une trentaine de municipalités à...