Rechercher
Rechercher

Actualités

La Turquie promet de continuer les réformes après la décision des 25 de ralentir son adhésion Ankara déplore un « manque de vision » de la part de l’UE

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a dénoncé hier la décision prise la veille par les 25 de ralentir les négociations d’adhésion de son pays à l’Union européenne mais a affirmé que le processus de réformes se poursuivrait malgré cette « injustice ». «Malgré toute notre bonne volonté, la décision de l’UE est malheureusement une injustice pour la Turquie », a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors d’un discours au Parlement. « Les relations entre la Turquie et l’UE sont soumises à une rude épreuve », a indiqué M. Erdogan, qui a cependant souligné que son gouvernement continuerait « avec la même détermination » dans la voie des réformes pro-européennes. « Quoi que l’UE dise, le processus de réformes se poursuivra », a renchéri son ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gül, cité par l’agence Anatolie. M. Gül a estimé que la décision de l’UE « démontre son absence de vision » envers un pays dont les Vingt-Cinq soulignent tous l’importance stratégique. Sur la base des recommandations faites par la Commission européenne le 29 novembre, les ministres des Affaires étrangères des 25 réunis à Bruxelles se sont entendus lundi pour suspendre huit des trente-cinq chapitres devant jalonner les négociations d’adhésion d’Ankara à l’UE. Cela ralentit de facto la marche de la Turquie vers l’Union, déjà prévue pour durer au moins 10 ans. Ils ont aussi décidé de ne conclure aucun autre chapitre tant que la Turquie n’accepterait pas d’ouvrir ses ports et aéroports au trafic chypriote grec, le refus d’Ankara sur ce point étant à l’origine de la sanction de l’Union. Leur décision devra être approuvée par les chefs d’État et de gouvernement de l’UE qui se réuniront jeudi et vendredi. « Cette décision contraste également avec l’objectif (d’adhésion à part entière) que nous avons fixé ensemble avec l’Union », a souligné M. Erdogan, regrettant que l’initiative de dernière minute de son pays n’ait pas abouti. Celle-ci prévoyait l’ouverture pour un an d’un port et d’un aéroport turcs à la République de Chypre en contrepartie notamment de la levée de l’isolement économique de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue uniquement par Ankara, et d’un règlement global entre-temps de l’épineuse question chypriote. Pour Ankara, la résolution de ce dossier doit se faire sous l’égide de l’ONU, seule plate-forme internationale capable selon elle de trouver une solution au problème. M. Erdogan a répété que tant que durerait l’isolement de la RTCN, la Turquie n’avancerait pas pour mettre en œuvre le protocole dit d’Ankara, qui étend le traité d’union douanière signé par la Turquie et l’Europe aux pays entrés dans l’UE en mai 2004 mais qu’Ankara refuse d’appliquer à Chypre. D’autre part, Chypre et la Grèce ont exprimé leur satisfaction hier après la décision prise la veille par les 25. « Le message est clair (...) la porte de l’Europe est ouverte pour la Turquie mais à la condition qu’elle accepte et respecte l’acquis communautaire », a affirmé la ministre grecque des Affaires étrangères, Dora Bakoyannis. De son côté, la France a réaffirmé qu’« il n’y a pas de volonté de rupture à l’égard de la Turquie ». Enfin, le Premier ministre britannique Tony Blair a estimé que tourner le dos à la Turquie serait pour l’Union européenne une « grosse erreur stratégique à long terme ».

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a dénoncé hier la décision prise la veille par les 25 de ralentir les négociations d’adhésion de son pays à l’Union européenne mais a affirmé que le processus de réformes se poursuivrait malgré cette « injustice ».

«Malgré toute notre bonne volonté, la décision de l’UE est malheureusement une injustice pour la...