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Robert Carsen, metteur en scène entretenant « la flamme de l’opéra »

Il a 52 ans, ce qui correspond à peu près au nombre de ses productions passées, de New York à Tokyo : le Canadien Robert Carsen, grand personnage de la mise en scène lyrique, œuvre inlassablement pour entretenir «la flamme de l’opéra auprès du public d’aujourd’hui». Le Théâtre du Châtelet à Paris présente, jusqu’au 31 décembre, en première parisienne et pour le 50e anniversaire de la création de l’œuvre, sa vision de la comédie musicale Candide du compositeur américain Leonard Bernstein. En marge de ces dix représentations, données en coproduction avec la Scala de Milan, où l’œuvre sera montée du 20 juin au 18 juillet 2007, Robert Carsen sera l’objet d’un hommage le 14 décembre au Centre culturel canadien de Paris. La soirée sera animée par Hugues Gall, qui fut le premier intendant à lui confier une mise en scène lyrique, Méphistophélès, de Boito à Genève en 1988, et l’invita ensuite régulièrement à l’Opéra de Paris: Robert Carsen signera d’ailleurs la saison prochaine sa dixième production (Tannh? User de Wagner) dans cette maison, un chiffre record. Né en 1954 à Toronto, cet anglophone qui s’exprime dans un français parfait s’est illustré d’abord comme comédien. «On m’a suggéré que j’étais plutôt metteur en scène», confie à l’AFP Robert Carsen, qui suivra consciencieusement ce conseil. Après neuf années passées à parfaire son métier comme assistant metteur en scène, le Canadien signe son premier coup de maître avec Le Songe d’une nuit d’été de Britten monté en 1991 au Festival d’Aix-en-Provence (sud-est de la France), dans une veine onirique qui sera souvent sa marque de fabrique par la suite. À raison de deux à trois nouvelles productions en moyenne par an, Robert Carsen a œuvré dans tous les répertoires, du baroque (Haendel) au XXe siècle (Janacek), dans les plus grandes maisons : Metropolitan de New York, Staatsoper de Vienne... S’il s’est déjà illustré dans le «musical» type Broadway, avec le compositeur britannique Andrew Lloyd Weber, il n’avait jamais abordé encore le Candide de Bernstein, Comic opérette d’après Voltaire composée en plein maccarthysme. «J’ai trouvé la musique et les paroles des chansons extraordinaires de verve, de drôlerie, de sarcasme et d’esprit», explique le metteur en scène, qui espère avoir réussi à traiter l’œuvre avec ces mêmes ingrédients. Dans le décor en forme de vieux poste de télévision de son complice canadien Michael Levine, son spectacle devrait s’attacher à décrire «comment le monde entier voyait les États-Unis», à l’heure de George W. Bush. «Le philosophe leibnitzien dont Voltaire se moque rappelle les banalités que l’on peut entendre du côté de la Maison-Blanche», estime Robert Carsen. Le metteur en scène devrait trouver, avec cette œuvre foncièrement politique, matière à réaffirmer sa conception du théâtre, qui «n’est pas un musée» mais «une forme d’expression où l’on peut rencontrer avec de la distance l’être humain et sympathiser avec lui». «Je trouve insipide l’idée que l’opéra puisse être une chose culinaire, le plaisir d’un soir que l’on oublie tout de suite en rentrant chez soi», développe Robert Carsen. «Le metteur en scène est un conteur d’histoires qui doit satisfaire et la tête et le cœur, et voir comment entretenir la flamme de l’opéra auprès du public d’aujourd’hui», dit-il. Benoît FAUCHET (AFP)
Il a 52 ans, ce qui correspond à peu près au nombre de ses productions passées, de New York à Tokyo : le Canadien Robert Carsen, grand personnage de la mise en scène lyrique, œuvre inlassablement pour entretenir «la flamme de l’opéra auprès du public d’aujourd’hui».
Le Théâtre du Châtelet à Paris présente, jusqu’au 31 décembre, en première parisienne et pour le 50e...