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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Au repos, les leaders Pendant plusieurs jours, suite au monstrueux assassinat de Pierre Gemayel, j’ai sombré dans les ténèbres de pensées noires. Profondément troublée, j’ai été incapable d’écrire. Lassitude, peur, anxiété, désespoir... Des jours plus tard, avec horreur, je vois les jeunes de mon pays se quereller pour des photos de « leaders » . C’est le fond du gouffre, l’obscurcissement de la raison. Je propose d’enlever toutes les photos des politiciens des murs de nos villes. Leurs sourires fixés sur papiers géants nous cachent le ciel et jettent leur effrayante ombre sur notre vie et celle de nos enfants. Je suggère plutôt le contraire. Qu’on dresse, dans les demeures des leaders, des tableaux des longues files de Libanais devant les ambassades occidentales. Qu’on décore l’intérieur de leurs maisons des photos des mères en pleurs et des pères, les yeux grands ouverts dans la nuit, soucieux de l’avenir de leurs familles. Ils ne pourront plus fermer les yeux et se détourner de l’enfer qu’ils nous font vivre. D’un autre côté, la vision dichotomique de ces chefs est frappante. Ils apparaissent sur nos écrans scandalisés des accrochages entre jeunes et de leurs slogans irrespectueux quand eux-mêmes, euphoriques devant les caméras, n’hésitent pas à invectiver les journalistes, à traiter de tous les noms leurs rivaux, usant d’un vocabulaire à rendre jaloux le dernier des voyous, perdant leur sang-froid pour un oui ou pour un non. Ils ont sûrement besoin de repos. Alors pourquoi pas de longues vacances, loin du Liban, dans un coin au soleil, là où ils ne risquent pas de nous dissimuler le nôtre ? Roula DOUGLAS Le suspense continuel Le cycle qui ne finira jamais : loyalistes et opposants... Cela fait rire qui, de vivre ainsi, dans un continuel suspense ? On n’en finira donc jamais ? Ne pourra-t-on donc jamais vivre en paix au Liban et cesser de toujours recommencer à partir de zéro, comme le cycle de l’eau ? Assassinat, manifestation, repos, avant que cela ne recommence, encore et encore. Et toujours pas de solution en vue. L’autodestruction, quoi... Au fait, les assassins, qui en parle ? Où sont-ils ? Que Dieu bénisse cette terre du Liban, ce pauvre peuple qui n’en peut mais. Lara PANAYOT Une grande dame Que le niveau de nos politiciens soit tombé aussi bas est désolant, je dirais même choquant. Qu’un maronite, héritier d’une famille qui appartient à l’histoire du Liban, porte atteinte au patriarche Sfeir, le porte-étendard des chrétiens du pays, est au-delà de l’imaginable. Hélas, la politique locale ne vole pas très haut ; elle a même dépassé le seuil permis. L’autre jour à Bkerké, les prières et la tristesse, voire le désespoir planaient et le panorama était noir, au propre et au figuré. Le patriarche a lancé un appel d’amour et d’union, un appel à la sagesse et à la retenue. Et Joyce Gemayel, du haut du perron, a surmonté son immense tristesse et sa lourde perte pour adresser aux Libanais un message de paix et de pardon. Voilà un modèle de voie à suivre, une leçon de courage, de pondération, de grandeur d’âme. Madame Gemayel, vous êtes une grande dame. Grace FARAH Cultiver son jardin Cultiver son jardin : la petite phrase figure à la fin de Candide, le roman écrit par Voltaire au XVIIIe siècle. Autrement dit, mieux vaut s’occuper de ses affaires que de critiquer celles des autres. Cette citation qualifie bien de nos jours le comportement de tous nos politiciens qui se débattent dans un dialogue de sourds, chacun à la recherche de la vérité comme il la conçoit. Dans la pratique, faute d’ouvriers et grâce aux membres de ma famille, j’ai décidé cette année de procéder moi-même à la cueillette des olives dans mon village natal. Le résultat a été splendide. La maassara fut la dernière étape pour obtenir cette huile vierge qui, depuis l’époque des Phéniciens, guérissait rhumes et blessures. C’est désolant à constater que l’absence totale d’une jeunesse qui a déserté la terre en particulier et la montagne en général, et qui ne veut pas participer à cette offrande de la nature, préférant s’engager dans le piège politique dans le but de satisfaire tel ou tel leader, selon ses couleurs. Génération vraiment inconsciente. Nazira A. SABBAGHA
Au repos, les leaders

Pendant plusieurs jours, suite au monstrueux assassinat de Pierre Gemayel, j’ai sombré dans les ténèbres de pensées noires. Profondément troublée, j’ai été incapable d’écrire. Lassitude, peur, anxiété, désespoir... Des jours plus tard, avec horreur, je vois les jeunes de mon pays se quereller pour des photos de « leaders » . C’est le fond...