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Actualités - CHRONOLOGIE

RAPPORT L’OCDE inquiète d’un « État actionnaire » envahissant en Russie

L’OCDE s’inquiète de la « présence grandissante de l’État actionnaire » en Russie dans l’ensemble des secteurs jugés « stratégiques », notamment celui du gaz tenu par « l’insatiable » Gazprom, y voyant une menace à la croissance actuelle, dans un rapport publié hier. « La présence grandissante de l’État actionnaire doit être considérée comme un recul », observe l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans son étude économique de la Russie en 2006. « Ce n’est pas tant le renforcement de la propriété d’État qui nous dérange, mais la façon dont il se fait », au moyen de « pressions politiques », a relevé William Tompson, un des auteurs du rapport, lors de sa présentation à Moscou. L’OCDE note « une nette tendance à l’expansion de l’État actionnaire et à des interventions directes dans des secteurs stratégiques comme le pétrole, l’aviation, les équipements de production d’électricité, l’automobile et la finance ». Le pétrolier Rosneft, développé sur les ruines de Ioukos – après une « extraordinaire expropriation » fin 2004 relève M. Tompson – ou le monopole d’exportation d’armes Rosoboronexport, qui a récemment pris le contrôle du géant du titane VSMPO-Avisma, sont cités en exemple dans cette étude. Invité à la présentation du rapport, Oleg Zassev, du ministère russe du Développement économique, a défendu la volonté de l’État de « consolider ses actifs » dans l’énergie et d’intervenir en « gestionnaire de crise » dans d’autres secteurs, comme avec le constructeur automobile Avtovaz, qui était « dans un état déplorable » quand Rosoboronexport a pris son contrôle fin 2005. L’étude de l’OCDE juge cependant « particulièrement préoccupant (...) l’appétit apparemment insatiable du monopole gazier public Gazprom pour l’acquisition de nouveaux actifs, souvent aux dépens d’un recentrage sur son cœur de métier ». Ce groupe, en situation de monopole pour les exportations de gaz, a acquis en septembre près de 20 % du second producteur de gaz russe, Novatek, et mène une politique agressive d’implantation sur les marchés européens. Il s’intéresse aussi de près à des acquisitions dans les médias. Mais « le bilan de l’État en tant que propriétaire de sociétés industrielles et financières est médiocre », met en garde l’OCDE. « La gouvernance de beaucoup d’entreprises contrôlées par l’État reste problématique », note-t-elle, en soulignant le problème de « l’ingérence étatique » dans ces sociétés et leur peu de transparence. Gazprom est largement accusé d’être utilisé comme une arme politique par le Kremlin, par le biais de hausses de tarifs réclamées à ses voisins de l’ex-URSS. Et en l’absence de restructuration du secteur, « le maintien de la production gazière russe est de plus en plus incertain », selon le rapport, alors que Gazprom est critiqué pour la faible modernisation de son réseau. « Il est probable que l’accroissement de la présence de l’État dans des secteurs importants contribuera à (...) ralentir leur croissance », ajoute l’OCDE. Le ministre du Développement économique Guerman Gref a revu à la hausse la semaine dernière ses prévisions de croissance du PIB russe en 2006, à 7 %.
L’OCDE s’inquiète de la « présence grandissante de l’État actionnaire » en Russie dans l’ensemble des secteurs jugés « stratégiques », notamment celui du gaz tenu par « l’insatiable » Gazprom, y voyant une menace à la croissance actuelle, dans un rapport publié hier.
« La présence grandissante de l’État actionnaire doit être considérée comme un recul »,...