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Actualités - OPINION

Qu’attend donc le patriarche Sfeir ?

Monseigneur, Je veux d’abord nous présenter des condoléances pour le martyre tragique d’un Libanais libre, impétueux et courageux. Si c’est la lutte qui donne son sens a la vie, quelle vie pleine de sens nous venons de perdre et quelle mort pleine de dons il vient de nous offrir. Je veux nous présenter des condoléances pour la perte de Pierre Gemayel qui a brisé – comme son oncle Béchir avant lui et tant de membres de leur famille – le cœur de ses parents. Qui plus que cette famille symbolise le chemin de Croix que vit depuis trente ans votre communauté, notre communauté de survivants ? Qui mieux qu’Amine Gemayel incarne aujourd’hui la noblesse de notre religion de minoritaires d’Orient, lui qui en quittant le linceul de son fils a exhorté les gens à passer une nuit de réflexion et de prière ? Si le père appelle à la prière, le patriarche se doit d’entendre la prière de sa communauté. Monseigneur, En période de disette politique et quand la communauté, ployant sous le joug de l’occupation et des exactions, peinait pour trouver un leadership, vous avez accepté, à votre corps défendant, d’assumer le rôle d’autorité morale et d’arbitre politique. Malheureusement, il est arrivé que des positions de principe que vous avez adoptées aient été détournées de leurs objectifs premiers : vous avez refusé que le départ du président de la République se fasse sous la pression de la rue. Monseigneur, N’est-il pas temps pour vous, ce soir, de prendre votre bâton de pèlerin et de vous diriger vers Baabda et son locataire qui symbolise la perte de confiance de votre communauté en son pays, en son Liban meurtri. Si la pression de la rue n’est pas digne du poste, peut-être que la vôtre le serait et servirait au moins à tourner une page et donner une ultime chance a ce pays. Monseigneur, Pour que la perte de Pierre Gemayel, pour que la perte d’un fils, d’un époux et d’un père, pour que la perte d’un ministre, d’un homme libre, d’un amoureux du Liban ne pousse encore plus de fils, d’époux et de pères amoureux du Liban à prendre leurs jambes à leur cou et aillent en Australie, au Canada ou ailleurs fuir ce pays qui mange ses enfants et les vôtres d’abord, on attend de vous plus que de la prière et l’oraison des morts. Carla YARED
Monseigneur,

Je veux d’abord nous présenter des condoléances pour le martyre tragique d’un Libanais libre, impétueux et courageux. Si c’est la lutte qui donne son sens a la vie, quelle vie pleine de sens nous venons de perdre et quelle mort pleine de dons il vient de nous offrir.
Je veux nous présenter des condoléances pour la perte de Pierre Gemayel qui a brisé – comme son...