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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Un gouvernement sans opposition Le Hezbollah et d’autres partis et courants politiques réclament un gouvernement d’union nationale afin que le pays soit mieux gouverné, disent-ils. La question se pose de savoir comment il est possible de gouverner sans qu’il y ait une opposition ? Un gouvernement d’union nationale implique un cabinet qui représente tous les partis et courants politiques du pays, donc un gouvernement paralysé, sans possibilité de prendre des décisions qui seront soumises aux veto de tel ou tel parti, ce qui crée un déséquilibre tant sur le plan économique que sur le plan politique. La solution qui pourrait nous sortir de la situation actuelle réside dans des élections législatives avant leurs termes, basées sur une nouvelle loi électorale, puis dans l’élection d’un nouveau président qui pourrait édifier une nouvelle république libre de toute influence, une démocratie renforcée et laïque. Hussein DHAINI Pris à notre propre jeu Dans le contexte actuel et pour le grand bonheur de nos ennemis, le peuple libanais se retrouve impuissant face à une situation mondiale et régionale peu encourageante. Notre crise s’est internationalisée, il n’en reste pas moins que la décision appartient à nos dirigeants pour ce qui est d’un vrai dialogue. Comment ranimer la scène politique quand certains partis demeurent réfractaires à l’entente nationale à laquelle ils posent des conditions ? Il serait dommage de dénaturer l’exemple qu’offre notre pays en tant que carrefour confessionnel et multiculturel, basé sur la formule de la diversité que nous devons protéger. Posons les bases valables d’un accord global et définitif (entre toutes les communautés), pour rassurer le peuple qui attend depuis plus de trente ans une démarche constructive de la part de ses dirigeants. Comment remonter la pente ? L’enjeu est de taille. Afin d’éviter un compromis susceptible de déstabiliser notre région, nos dirigeants doivent éviter à tout prix l’échec du dialogue. Hilda DADOURIAN Trente ans que cela dure Je vous écris de Dubaï où je réside depuis plus de trois ans. Heureusement que les Émirats offrent du travail aux Libanais, car de table de discussion (quel exploit ! Les Libanais se parlent sans se menacer. Ils méritent le prix Nobel pour ça, je suppose...) en réunion de je ne sais quoi, en visite je ne sais où etc., trente ans ont passé. Combien en faudra-t-il encore ? Qu’ils appliquent ce qu’ils ont approuvé à l’unanimité : le retrait des armes illégales des Palestiniens. Comment peut-on les prendre au sérieux quand même les décisions unanimes ne sont pas appliquées ? Allons-nous les croire cette fois ? Walid TAMARI Concurrence de compétences Pour survivre aujourd’hui ainsi que pour réussir sa vie professionnelle et sociale, il faut détenir – au moins – un diplôme. Le cursus universitaire apparaît de plus en plus comme étant le prolongement normal des études scolaires. Le niveau d’études requis ne cesse de s’accroître qu’il est difficile de se considérer de nos jours « trop instruit ». Que nos études aient été longues et pénibles, nos recherches tardives et minutieuses, nos examens fatigants et souvent trop injustes, peu importe. On ne peut plus jamais se considérer trop qualifié ; bien sûr, si l’on veut rester réaliste. Le monde actuel est lui-même cultivant. L’élargissement des médias et la mondialisation offrent des possibilités multiples à ceux qui désirent développer leur capital culturel. Il est donc normal, je dirai même naturel, aujourd’hui, d’être médecin, avocat, architecte, économiste ou écrivain. S’instruire et se cultiver, pour vivre. S’instruire et se cultiver, pour survivre. S’instruire, pour le professionnel. Se cultiver, pour le social. Les deux, puisque tout le monde est aussi très qualifié. Le diplôme ne sert plus désormais à départager les bons et les mauvais, les forts et les faibles, ceux qui ont réussi leur vie et ceux qui, au contraire, ont échoué, ceux qui réussissent leur carrière et ceux qui traînent, puisque ce n’est qu’un simple papier détenu par tous. Le petit plus qui fait d’un individu un être spécial ou simplement différent des autres, dans cette concurrence folle de compétences, c’est la modestie. Seule la modestie est aujourd’hui un indice qui permet d’identifier l’intelligence. Car elle seule ne s’apprend pas dans les livres. Elle seule n’est pas transmissible. La modestie est la lucidité qui permet de reconnaître la beauté et l’intelligence des autres. La modestie est la clé de la réussite puisqu’elle donne à l’individu la faculté exceptionnelle de pouvoir voir en l’autre les qualités qui lui manqueraient afin de transformer tout contact humain en un partage enrichissant d’idées, d’expériences et de connaissances. Modeste est l’homme parfait. Modeste est celui qui sait que des autres il peut tant apprendre. Modeste est celui qui comprend que l’intelligence, la beauté, la richesse, la gentillesse, l’honnêteté sont des qualités universelles qui dépassent le cadre de son existence fragile. Modeste était Socrate. Karen AYAT Du mystique au nu Si Adonis, poète libanais, a su, par son habileté naturelle, attirer une foule de lecteurs grâce à sa franchise et son style particulier en déclarant, dans la dernière édition de L’Orient Littéraire, que « la culture et l’amour sont devenus des marchandises », il a réussi ainsi à fondre le romantisme dans le réalisme. Nombre de talents de ce courant réformiste se sont joints à lui, mettant eux aussi à nu ce grand mystère qu’est la vie. Citons Ezza Agha Malak, première femme du Nord libanais à obtenir une décoration décernée par le ministère français de la Culture pour son recueil de poèmes Les trois rivières, qui nous rappelle le mythe d’Adonis avec la résurrection cyclique, lorsqu’elle écrit : « L’homme fond avec la neige et renaît à chaque printemps. » Et qui dit printemps, dit jeunesse, liberté. Il y a encore Maram el-Masri, jeune poète syrienne, inspirée elle aussi par la philosophie d’Adonis, pour qui « la poésie reste le lieu du sens qui redonne à l’existence toute sa splendeur ». Et de Paris, son ultime refuge, elle voulait être autre chose qu’une jeune fille comme les autres, qui va à la plage, au cinéma et bavarde avec ses copines. La poésie pour elle n’était donc pas une prétention, mais une philosophie qui exprime la douleur. Et pour sa longue lutte, le prix Adonis du Forum culturel libanais lui fut décerné. Nazira A. SABBAGHA
Un gouvernement sans opposition

Le Hezbollah et d’autres partis et courants politiques réclament un gouvernement d’union nationale afin que le pays soit mieux gouverné, disent-ils. La question se pose de savoir comment il est possible de gouverner sans qu’il y ait une opposition ? Un gouvernement d’union nationale implique un cabinet qui représente tous les partis et courants...