L’offensive israélienne à Gaza de plus en plus meurtrière : 33 tués en trois jours Une centaine de Palestiniennes à la rescousse des combattants assiégés à Beit Hanoun

Des combattants palestiniens assiégés par l’armée israélienne dans une mosquée ont réussi à s’enfuir hier à la faveur d’une manifestation de femmes voilées dans la bande de Gaza où une offensive israélienne a fait trente-trois morts en trois jours. Tout a commencé avec une manifestation à l’entrée de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, réunissant quelque 400 personnes, dont de nombreuses femmes, qui a été dispersée manu militari. Quatre Palestiniens, dont deux femmes, ont été tués et 25 autres blessés par les tirs israéliens, selon des sources médicales et des témoins. Bravant les tirs de chars et d’hélicoptères, quelque 200 manifestantes se sont ensuite dirigées vers la mosquée où des dizaines de combattants étaient assiégés depuis la veille. Elles ont réussi à pénétrer dans la mosquée et libérer les combattants en les camouflant alors que d’autres se sont déguisés en femmes pour échapper aux soldats israéliens, ont précisé des témoins. Une opération « orchestrée » Le mur d’enceinte et la porte d’entrée de l’édifice religieux ont été partiellement détruits par des bulldozers et des obus israéliens. Une source au Hamas a affirmé que sa branche armée avait orchestré cette « opération sécuritaire complexe » pour libérer les combattants. Quelque 45 civils palestiniens, parmi des dizaines d’autres ayant trouvé refuge dans la mosquée, ont pu également en sortir avec l’aide des manifestantes, selon les témoins. Selon des sources palestiniennes, deux autres Palestiniens, âgés de 15 et 20 ans, ont également été tués par des tirs israéliens au nord de la ville de Gaza, où l’armée a fait une incursion à Jabaliya, une autre à Soudania. L’armée a en outre poursuivi ses arrestations en ville, où une centaine de personnes ont été interpellées depuis mercredi. Dans la soirée, l’aviation israélienne a attaqué une autre mosquée de Beit Hanoun tuant un Palestinien et en blessant trois autres, selon une source médicale. Un porte-parole de l’armée israélienne a indiqué qu’il s’agissait d’un « raid aérien contre une cellule d’activistes qui plaçaient une charge explosive (...) non loin d’un bâtiment servant de mosquée, mais celui-ci n’a pas été attaqué ». L’offensive israélienne, d’une ampleur sans précédent depuis la capture par un commando palestinien d’un soldat israélien le 25 juin, vise selon l’armée à mettre la pression sur les groupes armés palestiniens et à empêcher les tirs de roquettes sur Israël. Au moins treize militants figurent parmi les Palestiniens tués depuis le début de l’opération. Nouveaux tirs de roquettes Avant l’aube, quatre membres de la branche armée du Hamas avaient été tués dans un raid aérien contre leur véhicule à Gaza et un cinquième a été tué par des tirs israéliens à Beit Hanoun. « Notre opération à Beit Hanoun continue, nous avons le temps et avons jusqu’ici atteint tous nos objectifs », a indiqué un haut responsable militaire israélien parlant sous couvert d’anonymat. « Les Palestiniens tiraient en moyenne en juin et juillet 200 roquettes vers Israël, contre 56 ces trois derniers mois », a-t-il ajouté. Hier, le Hamas a tiré deux roquettes sur le sud d’Israël, quelques heures après les violences à Beit Hanoun. Ces tirs n’ont pas fait de victimes. Dans un communiqué, le Hamas a par la suite annoncé qu’il riposterait à l’armée israélienne selon la loi du talion, « bombardement pour bombardement et sang pour sang ».