« La culture médiatique au défi de la mondialisation »

Voici un extrait d’une contribution de Jean-Claude Petit dans le cadre des travaux d’un groupe de professionnels catholiques des médias. «S’il est un domaine dans lequel la mondialisation a été à l’origine d’un développement spectaculaire et a déployé, en même temps, toutes ses contradictions, c’est bien celui des médias. Internet, la télévision numérique, le téléphone portable, pour ne citer qu’eux, multiplient les informations et les échanges à l’infini. À tel point que Jean-Paul II lui-même, quelques semaines avant sa mort, écrivait aux responsables des communications sociales : Le premier aréopage des temps modernes est l’univers des médias, capable d’unifier l’humanité en constituant, comme on dit, un “village global”. Mais cette “unification” potentielle risque, chaque jour un peu plus, de devenir une “uniformisation” sous les coups de boutoir des concentrations capitalistes. Le monde de la finance a rapidement compris, en effet, que les formidables avancées technologiques de ses outils faisaient de la communication le lieu nouveau de la rentabilité sous le blanc manteau de la quête de l’unité humaine. L’unité est alors un prétexte à tout régenter, y compris les modèles d’homme et l’information à leur sujet, estimait Albert Rouet, archevêque de Poitiers, devant les journalistes catholiques réunis en congrès mondial à Fribourg, en Suisse, le 20 septembre 2001. Plus même aux dires de Dominique Wolton, sociologue des médias, l’idéal de la communication est devenu une idéologie liée à la crise des grandes valeurs qui ont organisé le monde occidental depuis près de deux siècles (...). C’est dans cette crise que s’est engouffrée l’idéologie de la communication qui confond la performance des techniques et la croissance des industries de la communication au niveau mondial avec un progrès de la compréhension entre les hommes... »