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Actualités - CHRONOLOGIE

ASSOCIATION CULTURELLE «Iqra’» veut (re)donner le goût de la lecture à la jeunesse libanaise

En 1994, des statistiques publiées dans un quotidien local signalent que 4% seulement des Libanais s’adonnent à la lecture. Alarmées par cette information, Yildiz Diab, Amal Saab et Nayla Nader, trois dames engagées dans le domaine social, décident d’essayer d’y remédier dans la mesure de leurs moyens. Des moyens certes limités, mais que ces femmes déterminées vont mettre en œuvre avec patience et ténacité en fondant, dès 1995, une association baptisée Iqra’, qui a pour objectif la promotion de la lecture auprès des jeunes. Iqra’ va, dès lors, entamer son action auprès des enfants qui ont le plus difficilement accès à la lecture, à savoir les élèves des écoles publiques. «Ces établissements n’ayant pas de bibliothèques, Iqra’ a tout de suite pensé à y introduire des bibliothèques de classe», indique Dalal Toubia, membre de l’association – qui compte aujourd’hui une soixantaine d’adhérents. Parce qu’il faut former les lecteurs dès leur plus bas âge, Iqra’ a ciblé les classes du cycle primaire. En mettant à leur disposition une petite bibliothèque sur roues d’une quarantaine d’ouvrages dans les établissements bilingues (vingt en langue arabe et vingt autres en langue étrangère, français ou anglais, en fonction du cursus) ou d’une soixantaine dans les établissements trilingues, l’association entend donner l’accès et, par conséquent, l’habitude du livre à ces enfants. «Nous fournissons toutes les écoles des mêmes titres, que nous choisissons toujours dans leur langue d’origine afin d’offrir une approche culturelle globale.» Des bouquins harmonieusement répartis entre romans et petites encyclopédies, qui pourraient répondre au besoin de connaissance et d’évasion des uns et des autres. «Il s’agit en premier d’inculquer le goût de la lecture à ces jeunes, d’en faire un plaisir et non pas uniquement une discipline scolaire», insiste Toubia. Pour une heure de lecture libre En dix ans, Iqra’ a ainsi fourni 27720 livres à 83 écoles de toutes les régions du pays (voir cadre) et espère arriver à couvrir les besoins de toutes les écoles publiques du pays. L’association, qui travaille en collaboration avec le Centre national de recherche et de développement pédagogique ainsi qu’avec le ministère de l’Éducation, ne se contente pas d’équiper les classes en livres, mais œuvre de différentes manières pour que les enfants en bénéficient réellement. En attendant d’obtenir du ministère l’intégration d’une heure de lecture libre dans le cursus scolaire – «le ministre Kabbani semble favorable à cette proposition» –, elle forme les professeurs aux manières de motiver leurs élèves à la lecture. Iqra’ organise également des colloques et des séminaires autour de la lecture, des concours de nouvelles en langue arabe dans les écoles où l’association opère ainsi que des activités et des sorties culturelles (visites de musée par exemple ou, projet en chantier, un bus-biblio-animation qui devrait faire une tournée dans les villages du Sud frappés par les bombardements de juillet). Par ailleurs et afin de sensibiliser l’opinion publique et l’inviter à offrir son aide morale et financière – l’achat des livres est financé par les cotisations annuelles des membres adhérents ainsi que par les donations du secteur bancaire, commercial ou des particuliers – Iqra’ se donne une certaine visibilité en participant à certaines manifestations. L’année dernière, elle avait publié, aux éditions Assala, un recueil des meilleurs récits du concours de nouvelles (auquel avaient participé les classes de septième et sixième des écoles dont l’association s’occupe) et avait organisé, dans le cadre du Salon du livre arabe, une séance de dédicace des jeunes auteurs. Gageons que toutes ces initiatives puissent permettre au niveau de la lecture de remonter de quelques points dans les sondages! Z. Z. 389 bibliothèques «Iqra’» Iqra’ a fourni 83 écoles réparties sur l’ensemble du territoire libanais – à savoir Beyrouth, le Mont-Liban, le Nord, la Békaa, le Sud et Nabatieh – de 389 bibliothèques de classe.
En 1994, des statistiques publiées dans un quotidien local signalent que 4% seulement des Libanais s’adonnent à la lecture. Alarmées par cette information, Yildiz Diab, Amal Saab et Nayla Nader, trois dames engagées dans le domaine social, décident d’essayer d’y remédier dans la mesure de leurs moyens. Des moyens certes limités, mais que ces femmes déterminées vont...