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Les ONG tirent la sonnette d’alarme Le Nord-Coréen ordinaire, première victime des sanctions internationales

Les organisations humanitaires et des droits de l’homme craignent que l’aide accordée à la Corée du Nord ne fasse les frais de l’isolement accru du régime communiste après son essai nucléaire revendiqué, ce qui serait dramatique pour une population déjà affamée. «Le programme d’armement nucléaire de la Corée du Nord peut avoir des répercussions désastreuses sur la sécurité régionale, mais suspendre l’aide alimentaire pourrait être fatal pour le Coréen du Nord ordinaire », avertit Sophie Richardson, de l’organisation Human Rights Watch (HRW), basée à New York. « Au moment où la communauté internationale réagit à l’essai nucléaire nord-coréen, il faut distinguer entre le gouvernement nord-coréen et les citoyens ordinaires », ajoute-t-elle dans un communiqué diffusé à Londres. Une dizaine d’années après une famine qui aurait tué au moins un million de Nord-Coréens et qui en a poussé des dizaines de milliers à fuir le régime stalinien, le pays reclus subit une nouvelle fois une pénurie alimentaire, aggravée par les graves inondations de cet été, ont déjà averti récemment les organisations non gouvernementales. « On aperçoit certains des signes que nous avions remarqués au milieu des années 90 », prévient Erica Kang, de l’ONG Good Friends. « De plus en plus de gens doivent creuser la terre pour trouver à manger, à défaut de céréales (...) L’hiver arrive bientôt et nous sommes très inquiets », indique-t-elle. « Nous pourrions vivre un nouvel exode de réfugiés vers la Chine », avertit pour sa part Peter Beck, directeur pour l’Asie du Nord-Est de l’International Crisis Group. La Chine a déjà renforcé ses patrouilles à la frontière et vérifié les registres familiaux ces dernières semaines afin de « prévenir une nouvelle vague de Nord-Coréens en raison des inondations » de cet été, indique l’analyste. Déjà, le gouvernement sud-coréen, qui fournit une aide vitale pour l’alimentation des 23 millions de Nord-Coréens, a annoncé une remise en cause de sa « politique du rayon de soleil » qui a marqué le début d’un processus de rapprochement historique entre les deux pays encore théoriquement en guerre depuis les années 1950. Peu après l’annonce de l’essai nucléaire nord-coréen, lundi, Séoul a reporté sine die la livraison d’une aide en ciment promise après les inondations meurtrières de l’été. Une décision définitive sur l’aide régulière n’a pas encore été prise. La Croix-Rouge sud-coréenne a appelé à cesser toutes les livraisons de ciment, avertissant qu’il pourrait être détourné pour édifier des infrastructures en vue d’un nouvel essai nucléaire. Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU a averti depuis Genève qu’il pourrait être amené à suspendre son programme alimentaire dès janvier s’il ne recevait pas de nouveaux dons. Le coordinateur humanitaire des Nations unies, Jan Egeland, a estimé hier que les sanctions envisagées contre la Corée du Nord doivent épargner l’aide versée à la population de ce pays. Si des sanctions devaient toucher l’aide internationale, « ce ne sont pas les dirigeants qui risqueraient de mourir de froid cet hiver, mais les plus faibles, notamment ceux qui sont à l’hôpital », a souligné le responsable onusien.

Les organisations humanitaires et des droits de l’homme craignent que l’aide accordée à la Corée du Nord ne fasse les frais de l’isolement accru du régime communiste après son essai nucléaire revendiqué, ce qui serait dramatique pour une population déjà affamée.

«Le programme d’armement nucléaire de la Corée du Nord peut avoir des répercussions désastreuses sur la...