Rechercher
Rechercher

Actualités

États-Unis À un mois des élections, le Congrès semble à portée de main des démocrates

À un mois des élections parlementaires du 7 novembre, l’opposition démocrate américaine n’a jamais semblé si proche de s’emparer du Congrès, servie par une cascade d’embarras et de scandales très négatifs pour le président Bush et son parti. Aucun sondeur ne se risque à promettre aux démocrates la victoire, les écarts étant trop serrés dans bien des scrutins locaux. Mais c’est la première fois depuis 1994 que tant la Chambre des représentants que le Sénat semblent à leur portée, certaines circonscriptions traditionnellement républicaines semblant menacées. « La majorité est certainement menacée à la Chambre des représentants, le Sénat ne fait plus que pencher légèrement du côté républicain », souligne le politologue Larry Sabato, de l’Université de Virginie (Est). Si les démocrates l’emportaient dans les deux Chambres, le président Bush, plus affaibli que jamais, serait pour la première fois de son mandat forcé de composer avec l’opposition. Au niveau national, deux sondages confirment la nette avance des démocrates : ils engrangent 51 % des intentions de vote contre 38 % pour les républicains, selon les estimations de l’institut Pew publiées jeudi, 54 % contre 39 % dans l’hebdomadaire Time de vendredi. Pour la majorité, le message sécuritaire, qui avait dominé toute l’activité de la session parlementaire de septembre en forme de campagne électorale, a soudainement été brouillé par une série noire : la publication partielle, le 26 septembre, d’un rapport du renseignement ambigu sur l’Irak (foyer d’une nouvelle génération de terroristes, mais qu’on ne peut abandonner sans encourager les jihadistes). Puis quelques jours plus tard, la parution du livre-événement du journaliste Bob Woodward, State of Denial (État de déni), accusant l’Administration de nier la vérité en Irak, et enfin un scandale sexuel inattendu au Congrès qui fait trembler l’état-major républicain. La difficulté à vendre l’expertise républicaine en matière de sécurité est d’autant plus regrettable pour la majorité que c’est son principal point fort : à en croire un sondage pour CNN de la fin septembre, l’antiterrorisme est le seul domaine où elle bénéficie d’un meilleur crédit que les démocrates (47 % contre 41 %). Les démocrates, eux, bénéficient par défaut du scandale sexuel au Congrès : 80 % des électeurs ont suivi les frasques du républicain Mark Foley avec des lycéens travaillant au Congrès, sur lesquelles l’état-major du Congrès pourrait avoir trop longtemps fermé les yeux. Ils misent également sur le simple effet d’usure d’une majorité au pouvoir depuis 1994 et la popularité médiocre du président Bush. Aussi, après des mois d’hésitation, énoncent-t-ils un message simple : « Il est temps de changer de direction. » Les électeurs américains sont appelés le 7 novembre à élire 33 sénateurs, tous les représentants, et 36 des 50 gouverneurs d’État, sans compter d’innombrables scrutins locaux. Les démocrates doivent conquérir au moins six sièges au Sénat pour y avoir la majorité et 15 sièges à la Chambre des représentants.
À un mois des élections parlementaires du 7 novembre, l’opposition démocrate américaine n’a jamais semblé si proche de s’emparer du Congrès, servie par une cascade d’embarras et de scandales très négatifs pour le président Bush et son parti.
Aucun sondeur ne se risque à promettre aux démocrates la victoire, les écarts étant trop serrés dans bien des scrutins locaux. Mais...