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Actualités - CHRONOLOGIE

PÉTROLE Le Japon se désengage financièrement du mégaprojet d’Azadegan en Iran

Pressé par son allié américain et la crise nucléaire iranienne, le Japon a fini par se désengager financièrement du projet de développement du gisement pétrolier d’Azadegan en Iran, un énorme contrat de deux milliards de dollars conclu en 2004. La compagnie pétrolière semi-publique nippone Inpex a confirmé hier soir à Tokyo qu’elle discutait avec le ministère iranien du Pétrole, « avec l’objectif de réduire sa participation de 75 % à quelque 10 % » dans le projet. Ce contrat, conclu en février 2004 au grand dam de Washington, mais jamais signé officiellement, était le plus important accord pétrolier jamais conclu par le Japon. Il portait sur l’exploitation du grand champ pétrolifère d’Azadegan, au sud de l’Iran, avec des réserves estimées au départ à 26 milliards de barils. Son développement aurait dû en principe démarrer en mars 2005. La décision japonaise était prévisible car il y avait de l’eau dans le gaz depuis l’échec des ultimes pourparlers entre Japonais et Iraniens à Téhéran. Mercredi, le président de la Compagnie nationale iranienne du pétrole (NIOC), Gholam Hossein Nozari, avait affirmé que le Japon avait « échoué » à obtenir le contrat. Haussant le ton depuis plusieurs semaines, Téhéran avait donné à Inpex – qui a déjà investi 10 milliards de yens (67,5 millions d’euros) – jusqu’à la fin septembre pour engager les travaux de développement d’Azadegan. À défaut, les Iraniens avaient annoncé leur intention de confier les travaux à des compagnies nationales, mais aussi étrangères. C’est la NIOC qui devient opératrice du projet. En conservant une participation de 10 %, le Japon préservera néanmoins ses droits d’importer du pétrole brut provenant d’Azadegan à l’avenir, a insisté Inpex. « Cette solution fait partie d’un difficile équilibrage pour Tokyo. En réduisant drastiquement son engagement dans le projet, le gouvernement espère éviter des frictions diplomatiques avec les États-Unis », a estimé hier soir le quotidien économique Nikkei. Toujours d’après le Nikkei, il est probable que l’Iran se tournera vers un autre partenaire étranger pour financer le développement d’Azadegan. Le quotidien estime que le français Total serait bien placé pour l’emporter, même si les perspectives de sanctions des Nations unies contre Téhéran pourraient dissuader tout grand groupe pétrolier mondial de s’exposer actuellement en Iran. Tout au long de cette saga, le Japon, qui importe d’Iran près de 15 % du pétrole qu’il consomme, a été tiraillé entre ses besoins en énergie pour alimenter la deuxième économie mondiale et les pressions des États-Unis. Washington souhaitait vivement que Tokyo renonce au contrat d’Azadegan afin d’isoler l’Iran en raison de son programme nucléaire controversé. La crise nucléaire iranienne s’aggravant, le Japon était de plus en plus déchiré à cause du risque de sanctions contre l’Iran qui remettait en question la viabilité du projet Azadegan. Selon l’agence de presse japonaise JIJI, Tokyo a officieusement informé, il y a une semaine déjà, les États-Unis de son intention de se retirer financièrement du projet. Washington s’en serait aussitôt félicité, selon JIJI. Par ailleurs, certains analystes exprimaient des doutes sur la qualité et la taille des réserves d’Azadegan, situées près de la frontière irakienne. Enfin, selon d’autres analystes et des sources informées, ce contrat n’était « pas une bonne affaire » pour le Japon qui aurait saisi le moment opportun pour arrêter les frais avec l’Iran.

Pressé par son allié américain et la crise nucléaire iranienne, le Japon a fini par se désengager financièrement du projet de développement du gisement pétrolier d’Azadegan en Iran, un énorme contrat de deux milliards de dollars conclu en 2004.
La compagnie pétrolière semi-publique nippone Inpex a confirmé hier soir à Tokyo qu’elle discutait avec le ministère iranien du...