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Des centaines de personnes ont été vendues aux Américains par des chasseurs de primes Amnesty dénonce un marché noir des suspects de terrorisme au Pakistan

Des centaines de personnes ont disparu au Pakistan dans le cadre de la guerre contre le terrorisme, certaines vendues aux Américains par des chasseurs de primes motivés par les fortes sommes promises, a accusé hier Amnesty International. Dans un rapport dénonçant les violations des droits de l’homme liées à la guerre contre le terrorisme, l’organisation basée à Londres affirme que depuis 2001, la « pratique routinière d’offrir de fortes récompenses pour des suspects de terrorisme a facilité les détentions arbitraires et les disparitions forcées ». « De nombreuses personnes ont été arrêtées par la police pakistanaise, des responsables à la frontière, des soldats, ou capturées par des civils et remises aux autorités américaines ou services de renseignements en échange d’une récompense », affirme Amnesty. Les autorités pakistanaises ont elles-mêmes reconnu avoir arrêté et remis aux États-Unis quelque 700 suspects de terrorisme. Nombre de ces personnes ont été « vendues aux États-Unis comme “terroristes”, sur la seule foi de ce que disait leur ravisseur », ajoute l’organisation, selon laquelle ce marché noir a été au plus haut fin 2001. Selon elle, 85 % des détenus sur la base américaine de Guantanamo à Cuba, présentés par les autorités américaines comme des suspects de terrorisme ou ex-talibans, n’ont pas été arrêtés sur un quelconque champ de bataille par les Américains, mais par des membres du groupe armé de l’Alliance du Nord en Afghanistan (hostile aux talibans), et au Pakistan, à une époque où les Américains offraient dans des tracts jusqu’à 5 000 dollars pour chaque remise de « terroriste ». Quelque 300 de ces détenus ont depuis été relâchés sans inculpation, souligne Amnesty, qui cite notamment le témoignage d’un Suédois, Mehdi Ghezali, arrêté en décembre 2001 dans un village près de Peshawar. « Les villageois m’ont vendu à l’armée pakistanaise, qui à son tour m’a vendu aux Américains en décembre 2001 », a-t-il expliqué. Transféré ensuite hors de tout cadre légal à Guantanamo, il y est resté de janvier 2002 à juillet 2004. Certaines des autres personnes arrêtées ont purement et simplement disparu. D’autres ont fait leur réapparition plusieurs mois plus tard, après avoir été détenues dans des endroits secrets, ou incarcérées à Guantanamo ou sur la base américaine de Bagram (Afghanistan). Certaines ont fait état de tortures, placées à l’isolement, battues, privées de nourriture et de sommeil, indique Amnesty. Et plusieurs enfants ont également disparu dans le cadre de cette guerre contre le terrorisme. Selon l’organisation, quand le suspect terroriste tanzanien Ahmad Khalfan Ghailani a été arrêté à Gujrat, dans la province pakistanaise du Punjab le 25 juillet 2004, trois femmes et cinq enfants ont également été arrêtés, dont un bébé et un adolescent saoudien de 13 ans, Talha. Les huit n’ont pas été localisés depuis. Amnesty a demandé hier au président pakistanais Pervez Musharraf de révéler ce qu’il est advenu des « disparus » et de mettre un terme à ces « détentions arbitraires ». L’organisation avait prévu de manifester dans l’après-midi à Oxford, où M. Musharraf devait tenir une conférence à l’Oxford Union sur les défis du XXIe siècle pour son pays.

Des centaines de personnes ont disparu au Pakistan dans le cadre de la guerre contre le terrorisme, certaines vendues aux Américains par des chasseurs de primes motivés par les fortes sommes promises, a accusé hier Amnesty International.

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