Musharraf s’insurge contre des accusations de soutien au terrorisme

Le président pakistanais Pervez Musharraf a protesté contre des accusations selon lesquelles Islamabad soutiendrait indirectement le terrorisme lors d’une rencontre hier avec le Premier ministre britannique Tony Blair. Avant même cette rencontre, M. Musharraf a réfuté, dans un entretien à la BBC, les accusations contenues dans un rapport britannique selon lesquelles « l’armée (pakistanaise) combat le terrorisme et en même temps (...) soutient indirectement les talibans à travers l’ISI », le service de renseignements pakistanais. Le document cité par la BBC a été rédigé par un fonctionnaire du service de renseignements extérieurs MI6 après une mission au Pakistan en juin. L’auteur, dont la BBC protège l’anonymat, suggère le démantèlement de l’ISI. Londres et Washington manifestent une inquiétude croissante à propos des rôles de l’Afghanistan et du Pakistan dans la guerre contre le terrorisme. La visite de deux semaines qu’a achevée mercredi aux États-Unis Pervez Musharraf a été marquée par les critiques du général-président envers son homologue américain George Bush, ainsi que par des dissensions graves entre le Pakistan et l’Afghanistan. George Bush craint que le différend n’affaiblisse sa guerre contre le terrorisme. Il a tenté de l’aplanir en conviant les deux dirigeants à un dîner mercredi soir à la Maison-Blanche. Mais pour MM. Blair et Bush, le général Musharraf reste, malgré tout, « ce qu’ils peuvent avoir de mieux », a jugé Alexander Neill, de l’institut londonien RUSI. « L’alternative serait particulièrement amère », a-t-il poursuivi dans un entretien à l’AFP. « Toute nouvelle coalition au Pakistan serait à la fois plus conservatrice, divisée et islamiste. »