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Actualités - CHRONOLOGIE

CIMAISES Berlin accueille plus de 30 ans de peinture contemporaine venue de France

C’est un accrochage sans idées préconçues, parfois sainement provocateur et du meilleur cru : 78 artistes ayant créé en France depuis 1972 sont présentés à partir de samedi à Berlin au Martin-Gropius Bau, la plupart pour la première fois en Allemagne. Ouverte au public jusqu’au 12 novembre, « Peintures/Malerei » est la manifestation phare d’« Art France Berlin », ce grand happening artistique français qui investit jusqu’en décembre divers lieux de la capitale allemande. L’exposition est montée par Laurent Le Bon, conservateur au Centre Pompidou. Sur 78 artistes, 60 n’ont jamais été montrés en Allemagne. Si « 74 sont des stars en France », explique Laurent Le Bon, la plupart sont méconnus à Berlin, à quelques exceptions près, comme Valérie Favre qui y vit. L’exposition reflète la politique d’acquisition du Centre Pompidou (dont proviennent 80 % des œuvres) et du Fonds national d’art contemporain (FNAC), les deux principales collections publiques françaises en art contemporain. Les 78 œuvres des 78 artistes, tous vivants sauf une, sont montrées par ordre alphabétique, sur quelque 1 500 m2, ce qui autorise des regroupements inattendus, dans le cadre magnifique et vaste du Martin-Gropius Bau. Une dizaine de commandes ont été peintes in situ. À commencer par les Trois triangles bleus du Franco-Suisse Felice Varini qui épousent l’architecture du grand hall du musée, en prennent possession et deviennent un seul triangle à partir d’un point de vue précis. C’est la première œuvre que découvrira le visiteur. Guillaume Bruère a livré en très peu de temps une œuvre onirique et colorée sur papier de grand format, Criminel principal devant la cour pénale planétaire. Il veut parcourir la ville en « vélo-chevalet » et croquer des moments de vie berlinoise. À l’aide d’un caméscope, François Boisrond est aussi à pied d’œuvre. Trois toiles retraçant la préparation de l’exposition sont achevées. Comme un Honoré Daumier qui dans les salons du XIXe siècle captait les réactions du public, il saisit l’atmosphère aux différents moments. Une toile est encore blanche, elle devra saisir l’instant du vernissage. En haut du grand escalier, un art au message parfois politique, acide, insolent, saisit le spectateur : « Adel veut vendre les commissaires d’exposition », proclame une toile de l’Algérien Adel Abdessemed, tandis que le Suisse Ben proclame : « J’attends la guerre. » Mais c’est le hasard de l’alphabet. À d’autres moments de l’exposition, d’autres atmosphères paisibles, décalées, conceptuelles, réalistes se mélangent ou se heurtent, des Tabula roses de Simon Hantaï au cimetière de Jean-Olivier Hucleux, à une barre d’immeuble grise de Philippe Cognée, en passant par les personnages mélancoliques à taille humaine de Djamel Tatah. « C’est un panorama de la création, surtout pas une vision nationaliste », insiste Laurent Le Bon, expliquant que les brochures et affiches d’ « Art France Berlin » représentant un vaillant coq gaulois se veulent ironiques. De Adel Abdessemed à Zao Wou-Ki, le point commun de ces peintres est qu’ils créent ou ont créé en France. « J’ai voulu revenir à un principe de pinacothèque, dans des espaces permettant différentes atmosphères lumineuses », ajoute le commissaire. Pour préserver la contemplation libre du visiteur, les noms, dates et explications ne lui seront livrés que dans la dernière salle de l’exposition.
C’est un accrochage sans idées préconçues, parfois sainement provocateur et du meilleur cru : 78 artistes ayant créé en France depuis 1972 sont présentés à partir de samedi à Berlin au Martin-Gropius Bau, la plupart pour la première fois en Allemagne.
Ouverte au public jusqu’au 12 novembre, « Peintures/Malerei » est la manifestation phare d’« Art France Berlin »,...