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Saddam Hussein de nouveau expulsé du tribunal, premier témoignage sur des viols L’Irak accueillerait volontiers des bases américaines, affirme Talabani

Le président irakien, Jalal Talabani, s’est prononcé pour une présence militaire américaine à long terme en Irak, affirmant que son pays aurait besoin de la présence de bases américaines aériennes permanentes afin d’empêcher les « interférences étrangères ». Parallèlement, le nouveau juge qui préside le procès de Saddam Hussein pour génocide contre les populations kurdes a de nouveau expulsé du tribunal l’ancien président au cours d’une audience agitée. «Je pense que nous aurons besoin des forces américaines pendant longtemps, même de deux bases militaires pour empêcher les interférences étrangères », a affirmé Jalal Talabani au journal Washington Post. « Je ne demande pas d’avoir 100 000 soldats américains, 10 000 et deux bases aériennes seront suffisants », a-t-il ajouté. Le président a indiqué que les bases pourraient être installées au Kurdistan, région autonome du nord de l’Irak qui est autogouvernée depuis la guerre du Golfe de 1991. Mais il a également suggéré que la population de confession sunnite serait favorable à une présence militaire américaine à long terme en Irak. « Les sunnites pensent maintenant que le principal danger vient de l’Iran à l’heure actuelle », a-t-il expliqué. Alors que le maintien d’un fort contingent militaire américain en Irak est impopulaire aux États-Unis, un haut responsable militaire américain, le général John Abizaid, avait affirmé la semaine dernière qu’il ne fallait pas compter sur une réduction de troupes – actuellement 147 000 hommes – avant le printemps. Le général Abizaid avait pourtant prédit il y a six mois une baisse de plusieurs milliers de soldats des effectifs américains en Irak. Mais, selon lui, l’explosion de violence et le retard dans la mise en place du gouvernement irakien ont obligé les États-Unis à repousser cette échéance. Parallèlement, la poursuite du procès de Saddam Hussein pour génocide contre les populations kurdes a de nouveau, hier, été mouvementée, le nouveau juge, Mohammad al-Oreibi al-Majid al-Khalifa, expulsant l’ancien dictateur. La onzième journée d’audience avait en outre commencé en l’absence des avocats de Saddam Hussein qui protestaient « contre les fortes pressions » du gouvernement. D’autres avocats commis d’office étaient présents. Agitant un document jaune, Saddam Hussein a déclaré lundi au nouveau juge : « J’ai une demande à formuler. Je ne veux plus rester dans cette cage. » « Je suis le juge et je préside ici », a répondu le juge. « C’est moi qui décide de votre présence. Évacuez-le ! » a-t-il enfin lancé aux gardes, qui ont emmené Saddam Hussein, déjà expulsé mercredi dernier. Au cours de l’audience, un témoin kurde, Rifaat Mohammad Saïd, a décrit comment son village avait été gazé par l’armée irakienne, et raconté les sévices brutaux ensuite observés dans la prison de Nugrat Salman (Sud), où il a été détenu avec des centaines d’autres personnes. Il a été le premier témoin à décrire les brutalités contre les femmes à la suite de la campagne militaire au Kurdistan. À Nugrat Salman, les détenues se plaignaient fréquemment d’être violées par Hajaj, le directeur de la prison. Chaque jour, une détenue devait être conduite au bureau de Hajaj, a-t-il raconté. « Les femmes revenaient en pleurant et disaient qu’elles avaient été violées. » Il a également décrit les mauvaises conditions de détention à la prison, où, « certains jours, deux ou trois enfants mouraient » de faim. Sur le plan politique, les députés irakiens ont, par ailleurs, voté hier la création d’une commission chargée de préparer une révision de la Constitution, ouvrant la voie à l’adoption d’un projet controversé de fédéralisme. Si un compromis intervenu dimanche entre sunnites et chiites est mené à bien, l’Irak deviendra un État fédéral, mais une révision constitutionnelle précisera auparavant les limites de ce fédéralisme et garantira qu’aucune région ne sera lésée. Sur le plan de la sécurité, huit personnes ont été tuées, dont plusieurs policiers. Quatorze corps ont été découverts, à Bagdad et dans le nord du pays, selon les services de sécurité. Les forces britanniques opérant dans le sud de l’Irak ont également tué un dirigeant opérationnel d’el-Qaëda qui s’était enfui d’une base de l’armée de l’air américaine en Afghanistan il y a plus d’un an, a annoncé un porte-parole militaire britannique à Bagdad. Omar al-Farouk, 35 ans, né au Koweït de parents irakiens, a été accusé de diriger le réseau terroriste d’el-Qaëda en Asie du Sud-Est. Incident entre Kurdes et Arabes dans le nord de l’Irak Par ailleurs, des miliciens kurdes et arabes se sont affrontés hier pour le contrôle d’un commissariat de police à Djalaoula, dans le nord de l’Irak, non loin de la frontière iranienne, a-t-on appris de source policière. Une nouvelle illustration des dissensions ethniques et religieuses en Irak.

Le président irakien, Jalal Talabani, s’est prononcé pour une présence militaire américaine à long terme en Irak, affirmant que son pays aurait besoin de la présence de bases américaines aériennes permanentes afin d’empêcher les « interférences étrangères ». Parallèlement, le nouveau juge qui préside le procès de Saddam Hussein pour génocide contre les populations kurdes a...