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Pour calmer la polémique sur ses propos, Benoît XVI reçoit les représentants de 22 pays musulmans Le dialogue interreligieux est une « nécessité vitale », affirme le pape

Le pape Benoît XVI a plaidé hier pour un dialogue « sincère et respectueux » entre chrétiens et musulmans, qu’il a qualifié de « nécessité vitale » devant les représentants de 22 pays musulmans, après la violente polémique suscitée par ses propos sur l’islam. Lors d’une réunion exceptionnelle à Castel Gandolfo, la résidence d’été des papes, dans les environs de Rome, Benoît XVI a invité chrétiens et musulmans à « travailler ensemble » « pour se garder de toute forme d’intolérance et s’opposer à toute manifestation de violence ». L’audience d’une demi-heure, qui n’a pas donné lieu à un véritable échange entre le souverain pontife et ses invités, avait été organisée par le Vatican pour tenter de mettre un point final à la vive polémique provoquée dans le monde musulman par les propos tenus par Benoît XVI le 12 septembre sur l’islam, la plus grave depuis le début du pontificat du pape allemand en avril 2005. Dans ce discours, il citait l’empereur byzantin du XIVe siècle Manuel II Paléologue qui évoquait le commandement de Mohammad « de répandre par le glaive la foi qu’il prêchait ». Ces propos, prononcés par Benoît XVI à Ratisbonne, dans sa Bavière natale, dans le cadre d’une conférence théologique sur le thème du rapport entre foi et raison, ont été compris comme liant l’islam à la violence et ont provoqué une vague d’indignation dans le monde musulman. Depuis, Benoît XVI a exprimé à deux reprises ses regrets – mais pas ses excuses – pour les réactions que ses propos ont suscitées, sans parvenir à calmer tout à fait la polémique. Hier, le pape, qui s’exprimait en français, langue diplomatique du Vatican, a brièvement évoqué cette polémique. « Les circonstances qui ont suscité notre rencontre sont bien connues », a-t-il dit. « Dans ce contexte particulier, je voudrais aujourd’hui redire toute l’estime et le profond respect que je porte aux croyants musulmans », a-t-il ajouté, déclarant vouloir poursuivre « l’œuvre entreprise » par Jean-Paul II en faveur du dialogue interreligieux. Il a souhaité que « les relations confiantes qui se sont développées entre chrétiens et musulmans depuis de nombreuses années non seulement se poursuivent, mais également se développent dans un esprit de dialogue sincère et respectueux ». Le chef de l’Église catholique a insisté sur le besoin impératif d’un « dialogue authentique » dans « un monde marqué par le relativisme et excluant trop souvent la transcendance de l’universalité de la raison ». Et il a invité les autorités religieuses et les responsables politiques à assumer leurs responsabilités pour aider les peuples à combattre « toute forme d’intolérance et s’opposer à toute manifestation de violence ». « Au moment où, pour les musulmans, commence la démarche spirituelle du mois de ramadan, je leur adresse à tous mes vœux cordiaux, souhaitant que le Tout-Puissant leur accorde une vie sereine et paisible », a conclu le pape. Ouverte par un bref discours d’introduction du cardinal Paul Poupard, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, la rencontre s’est terminée par les salutations faites par le pape à chacun des participants. Quelques-uns en ont profité pour lui glisser quelques mots ou pour lui remettre une lettre. Son discours a été accueilli favorablement par l’ambassadeur irakien Albert Yelda : « C’est ce que nous attendions, il est temps de bâtir des ponts », a déclaré M. Yelda, lui-même chrétien, interrogé par des journalistes à l’issue de cette rencontre. « Le Saint-Père a fait un discours très clair et très brillant. Le dialogue continue. C’est une priorité aussi bien pour les musulmans que pour les chrétiens », a pour sa part commenté Mohammad Nour Dachan, président de l’Union des communautés et organisations musulmanes d’Italie (UCOII). Le chargé d’affaires iranien, Ahmad Fahima, cité par l’agence I-Media, a, de son côté, estimé que la rencontre avait été « fructueuse », tandis que Miroslav Palameta, ambassadeur de Bosnie-Herzégovine, l’a jugée « utile ».

Le pape Benoît XVI a plaidé hier pour un dialogue « sincère et respectueux » entre chrétiens et musulmans, qu’il a qualifié de « nécessité vitale » devant les représentants de 22 pays musulmans, après la violente polémique suscitée par ses propos sur l’islam.

Lors d’une réunion exceptionnelle à Castel Gandolfo, la résidence d’été des papes, dans les environs de...