Actualité Ce soir, aux Journées cinématographiques de Beyrouth, «Bled Number-One», de Rabah Ameur-Zaïmeiche

Pour leur quatrième édition, les Journées cinématographiques de Beyrouth ont décidé de consacrer une section spéciale à l’Algérie avec quatre longs-métrages, dont Bled Number-One, de Rabah Ameur-Zaïmeiche, projeté ce soir, à 20h, au Metropolis-Hamra. Récompensé du prix jeunesse lors de la 59e édition du Festival de Cannes, Bled Number-One marque le retour du personnage de Karim, après être apparu dans le premier long-métrage de Rabah Ameur-Zaïmeiche, Wesh Wesh, qu’est-ce qui se passe? sorti en France en 2003. Alors que ce dernier relatait la difficile réinsertion dans le monde du travail d’un ancien délinquant dans une cité située en Seine-Saint-Denis, Bled est un retour au pays d’origine du cinéaste. Il interprète d’ailleurs lui-même le personnage principal, un ancien prisonnier expulsé vers son pays d’origine. Cet exil forcé le contraint à observer avec lucidité un pays en pleine effervescence, tiraillé entre un désir de modernité et le poids de traditions ancestrales. Interrogations sur le territoire, la nationalité, paysages enivrants, poésie, quête personnelle, des thèmes et des décors mis au service de l’intemporalité puisque le cinéaste a volontairement inscrit son histoire entre deux temps: «On a fait des couleurs lumineuses, claires, qui n’ont pas d’âge. Il s’agit simplement de conjuguer la représentation d’une réalité sociale algérienne avec la temporalité improbable de cette terre originelle», explique-t-il dans une interview consacrée à Comme au cinéma. Sans poncif, Rabah Ameur-Zaïmeiche offre ainsi un voyage rempli d’émotion, de douceur et de violence dans un pays tout aussi nourri de contrastes.