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Irak - Près de soixante personnes tuées dans des actes de violences Lors de son procès, Saddam accuse les USA d’avoir utilisé des armes chimiques au Vietnam

Le président irakien déchu Saddam Hussein, jugé pour génocide contre les populations kurdes, a accusé les États-Unis d’avoir eux-mêmes utilisé des armes chimiques au Vietnam, hier, alors que près de soixante personnes ont été tuées dans des actes de violences en Irak. Deux villageois kurdes ont témoigné hier de l’utilisation d’armes chimiques contre leur village, au cours de la huitième audience du procès de Saddam Hussein et de ses six lieutenants pour leur responsabilité dans les campagnes militaires Anfal au Kurdistan, qui auraient fait plus de 180 000 morts. Qarwan Abdallah Toufic, un ancien peshmerga (combattant kurde), a raconté avoir perdu la vue pendant deux mois après un bombardement chimique de son village près de Soulaimaniyah, le 22 mars 1988. Le témoin a retiré ses lunettes pour montrer au tribunal comment le gaz avait déformé ses yeux. « Mes enfants ont peur de moi à présent », a-t-il dit. Saddam Hussein est ensuite intervenu pour évoquer les effets des bombardements chimiques américains au Vietnam. Il s’est étonné qu’un médecin néerlandais ait affirmé que les effets du gaz sur une victime kurde sont les pires qu’il ait vus depuis les deux guerres mondiales. « Il n’a donc pas vu les traces des bombardements chimiques américains au Vietnam », a estimé l’ancien président irakien. Le juge l’a alors interrompu, en déclarant qu’il ne « s’agit pas là d’une affaire jugée dans ce procès ». Pour sa part, Ali Hassan al-Majid, surnommé Ali le chimique pour son recours au gaz contre les populations kurdes et chiites, a accusé l’Iran d’être responsable des bombardements chimiques des villages kurdes. Auparavant, le président de la cour, Abdallah al-Amery, a affirmé qu’il avait été « mal compris », après ses propos lors de la dernière audience jeudi dernier, quand il avait créé la surprise en affirmant que Saddam Hussein n’avait pas été un dictateur. Il avait fait l’objet de vives critiques de la part des Kurdes et des chiites, l’accusant de partialité et de laxisme à l’égard du président déchu. Le procès a été ajourné à aujourd’hui. Les violences se sont poursuivies dans le pays : une soixantaine de personnes ont été tuées dans des actes de violences en Irak, dont 16 dans la seule province de Diyala, à une soixantaine de kilomètres au nord de Bagdad, a-t-on appris de sources de sécurité. À Baaqouba, chef-lieu de Diyala, le conflit intercommunautaire qui a éclaté depuis plus de six mois a pris de l’ampleur, avec la multiplication des assassinats sur une base confessionnelle. Parmi les 16 tués figurent quatre membres d’une même famille chiite, morts dans une embuscade tendue dans le quartier al-Yarmouk (Nord-Ouest). La famille avait empaqueté ses effets et s’apprêtait à quitter la ville après avoir reçu des menaces quand la camionnette à bord de laquelle elle se trouvait a été prise sous les tirs. Deux autres habitants du village de Hebheb (20 km à l’ouest de Baaqouba), également des chiites, tentaient de rassembler leurs biens pour quitter leur foyer quand des hommes armés ont pénétré de force chez eux et les ont tués. Dans la région de Mossoul (370 km au nord de Bagdad), quatre policiers et quatre femmes ont été abattus par des hommes armés, dans différents endroits. En soirée, un attentat-suicide a visé un poste de police à Ramadi, capitale de la province rebelle sunnite d’al-Anbar (110 km à l’ouest de Bagdad), tuant treize recrues volontaires, a annoncé la police. En outre, vingt et une personnes ont été tuées hier soir à Tall Afar (nord-ouest de l’Irak, proche de la frontière syrienne) quand un kamikaze a actionné sa ceinture d’explosifs au milieu de la foule, a annoncé la police. Par ailleurs, 24 corps ont été découverts hier en Irak, dont 14 dans la capitale, a-t-on indiqué de source de sécurité. Près de 150 corps ont été découverts la semaine dernière en Irak, dont une centaine dans la capitale. La plupart de ces corps portent des traces de torture. Toutefois, le porte-parole du gouvernement, Ali Dabbagh, a déclaré lors d’une conférence de presse « que les chiffres de corps avancés par certains médias ne sont pas exacts ». Il a annoncé la prochaine mise en place « d’un comité officiel chargé de comptabiliser les victimes des violences ».
Le président irakien déchu Saddam Hussein, jugé pour génocide contre les populations kurdes, a accusé les États-Unis d’avoir eux-mêmes utilisé des armes chimiques au Vietnam, hier, alors que près de soixante personnes ont été tuées dans des actes de violences en Irak.
Deux villageois kurdes ont témoigné hier de l’utilisation d’armes chimiques contre leur village,...