Rechercher
Rechercher

Actualités

L’attentat manqué contre l’ambassade des États-Unis pourrait dégeler les relations entre Washington et Damas La Syrie appelle la communauté internationale à renouer le dialogue

Après l’attentat contre l’ambassade des États-Unis à Damas mardi, la Syrie, largement isolée depuis deux ans, appelle la communauté internationale à renouer le dialogue avec elle. L’attaque manquée pourrait être l’occasion de renouer le dialogue avec Washington. «Il faudrait conjuguer les efforts pour une lutte véritable contre le terrorisme. La longue expérience réussie de la Syrie dans ce domaine prouve que le monde est capable de remporter la victoire », écrit ainsi le journal gouvernemental Techrine, qui souligne aussi la disposition de Damas à « coopérer » dans la lutte contre le terrorisme. De son côté, l’ambassadeur de Syrie aux États-Unis, Imad Moustapha, a laissé entendre qu’il existait une occasion d’améliorer les relations syro-américaines. « La politique suivie par les États-Unis ne contribue pas au développement positif des relations. Il existe une opportunité pour les développer, car la Syrie a toujours estimé que le dialogue pouvait régler les problèmes. La balle est dans le camp américain », a-t-il déclaré au quotidien officiel as-Saoura. Après l’assaut qui a fait cinq morts, quatre assaillants syriens et un agent des forces antiterroristes syriennes, la Syrie a promis une « coopération totale » aux États-Unis sur le dossier, selon un porte-parole américain. Les États-Unis ont alors exprimé leur « gratitude », alors que les relations sont au plus bas. « Nous apprécions la réaction des forces de sécurité syriennes pour contribuer à assurer la sécurité » de l’ambassade, a dit la secrétaire d’État Condoleezza Rice, alors que la Maison-Blanche a noté que les forces syriennes avaient réagi de manière « professionnelle ». C’est « le premier signe positif » des États-Unis à l’adresse de la Syrie depuis la détérioration des relations en 2003 après l’invasion de l’Irak, a noté un diplomate arabe, en dépit d’un « désaccord de fond » sur la définition du terrorisme. Désaccord qui porte entre autres sur la politique envers l’Irak, le Liban et le conflit israélo-arabe. Un diplomate occidental en poste à Damas y a lu des signes d’apaisement. « La déclaration de Condoleezza Rice apparaît apaisante. Elle l’est si elle tend là une perche pour reprendre le dialogue avec Damas », a-t-il déclaré sous couvert d’anonymat. « En exerçant par exemple des pressions sur Israël, le dialogue pourrait reprendre », a indiqué pour sa part un analyste syrien, qui a requis l’anonymat. « D’un autre côté, la Syrie a besoin de sortir de son isolement parce que les seuls à qui elle parle sont l’Iran, Hugo Chavez et Cuba », a-t-il encore dit. Pour Ahmad Hage Ali, un ancien conseiller du ministère syrien de l’information, les États-Unis doivent comprendre que le but de l’attaque était d’isoler davantage la Syrie. Depuis 2005, les autorités syriennes affirment être aux prises avec des groupes extrémistes, alors que Washington exerçait d’énormes pressions sur Damas pour son soutien présumé au « terrorisme ». Mais ce début de dégel soudain semble suspect à certains spécialistes de la Syrie. Des médias étrangers s’interrogeaient d’ailleurs hier : la Syrie, un pays très surveillé sur le modèle des pays communistes, n’aurait pas elle-même manigancé l’attentat, qui n’a finalement causé aucun dégât aux États-Unis ? « Par le passé, il y a eu des attentats manqués (en Syrie) qui semblaient tellement amateurs que des gens ont spéculé que la Syrie pourrait en fait les avoir commis intentionnellement, de manière à rappeler à l’Occident ce qui se passerait si elle n’était pas là », a commenté depuis les États-Unis Joshua Landis, un universitaire américain spécialiste de la Syrie.

Après l’attentat contre l’ambassade des États-Unis à Damas mardi, la Syrie, largement isolée depuis deux ans, appelle la communauté internationale à renouer le dialogue avec elle. L’attaque manquée pourrait être l’occasion de renouer le dialogue avec Washington.

«Il faudrait conjuguer les efforts pour une lutte véritable contre le terrorisme. La longue...