La Bourse de Beyrouth repart de l’avant, rassurée par l’envoi des troupes internationales au Liban-Sud

La Bourse de Beyrouth a évolué à la hausse la semaine dernière, après la levée des restrictions imposées aux fluctuations des titres qui y sont cotés. Celles-ci sont revenues à 15 % au lieu de 5 % sur Solidere et à 10 % au lieu de 5 % également sur les autres valeurs de la cote. Ce retour à la normale, bien accueilli par la communauté boursière, n’a pas tardé à se traduire par un regain d’intérêt pour les placements en Bourse au début de la semaine sous-revue. Mais ce mouvement a tourné court ensuite après les inquiétudes suscitées par le retard apporté à l’arrivée des troupes internationales renforcées au Liban-Sud pour se déployer avec l’armée libanaise dans les régions occupées par Israël. Plusieurs opérateurs, gardant les yeux sur cette question cruciale, ont donc estimé devoir prendre les gains que leur procure la récente remontée de la cote dans la mesure où ils n’ont plus de nouvelles à se mettre sous la dent pour poursuivre leurs achats. Pourtant, les échanges sont restés limités à la baisse, malgré les violations de la trêve par Israël, ce qui a donné peu de signification à ce courant de ventes bénéficiaires qui n’a pas pu d’ailleurs s’imposer jusqu’à la fin de la semaine. Les nouvelles selon lesquelles l’Union européenne s’apprête à participer massivement aux forces élargies de l’ONU au Liban-Sud sont venues rassurer la communauté financière à la veille du week-end. En effet, une chasse aux bonnes affaires s’est installée sur le marché dès jeudi, lui permettant de recouvrer une bonne partie du terrain qu’il avait abandonné précédemment. Solidere a été la principale valeur qui a mis à profit ce changement de climat. Les actions A de cette société sont parvenues ainsi à remonter de 17,69 $ à 18,96 $ (+7,18 %) et ses actions B ont rebondi de 16,85 $ à 18,97 $ (+12,58 %). Ce mouvement est d’autant plus significatif qu’il s’est produit dans des échanges relativement très nourris, portant sur 1 735 926 actions des deux catégories d’une valeur de 33 085 777 $, soit 67,54 % de l’ensemble du marché. Pourtant, les valeurs bancaires, qui ont représenté seulement 25,74 % de la cote la semaine dernière avec 1 309 829 titres négociés d’une valeur de 12 608 647 $, ont été diversement orientées. D’un côté, on a relevé la hausse des actions de la Banque BEMO de 4,05 $ à 4,44 $ (+9,63 %), ainsi que celles de la Byblos Bank ordinaires de 1,89 $ à 1,99 $ (+5,29 %) et prioritaires de 1,81 $ à 1,90 $ (+4,97 %). Alors que d’un autre côté, les certificats GDR des banques Audi et BLOM ont dû subir la pression des ventes bénéficiaires, les ramenant de 64 $ à 60,55 $ (-5,39 %) et de 71,20 $ à 69,95 $ (-1,75 %) respectivement. Il est à noter que la BLOM Bank a fait introduire ses actions ordinaires et préférentielles à la Bourse de Beyrouth à la fin de la semaine dernière avec la négociation de 30 000 actions ordinaires à 72 $ chacune. Aux industrielles, le cimentier Holcim a continué à être activement recherché dans la perspective d’un net accroissement de la demande en ciment pour les besoins de la reconstruction au Liban. En effet, les actions de cette société ont rebondi de 2,28 $ à 2,71 $ (+18,86 %), alors que celles des Ciments blancs au porteur se sont maintenues à 2,00 $. Cela étant, l’indice BLOM des valeurs libanaises a regagné 76,34 points ou 5,89 % pour achever la semaine écoulée à 1 373,34 points. Ce mouvement s’est accompagné d’un regain d’activité avec la négociation de 4 236 875 titres d’une valeur de 48 989 135 $, contre 574 560 titres d’une valeur de 15 089 922 $ pendant la semaine qui l’a précédée. Élie KAHWAGI