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L’agression israélienne et ses retombées

Irréaliste ?... Pourquoi est-ce qu’on n’a pas le droit de penser à des solutions totalement irréalistes et de les exprimer ? Si, au lieu d’avoir des flots de réfugiés allant vers le nord et l’est, on organisait des groupes de quelques milliers à la fois, désarmés, femmes, enfants, vieillards, qui marcheraient en sens inverse et demanderaient l’asile, non pas politique, mais l’asile tout court. Une couverture médiatique pourrait être mise en place. L’idée m’en était venue à chaque fois qu’un conflit éclatait. J’étais alors très jeune et les communications étaient difficiles. En cela seulement le monde a changé. Je ne suis plus jeune que de cœur et j’ai la même horreur des armes que j’avais depuis mon enfance. On ne négocie jamais qu’avec des ennemis. Et les voix ne doivent jamais être réduites au silence. Même si on parle à des sourds, il faut les excuser de ne pas entendre et inlassablement parler. Les armes finiront par se taire ; quelques voix risquent de trouver parfois un écho. Pardon de rêver. Huguette CALAND Une certaine démocratie Si la démocratie est synonyme de massacre d’enfants et de civils, Si la démocratie permet d’infester de mines antipersonnel les champs d’innocents paysans, Si la démocratie permet le vol de l’or bleu d’un pays voisin, Si la démocratie permet le bombardement d’un pays voisin et affaibli, avec tout genre de bombes interdites, Si la démocratie doit s’imposer par la force, Si la démocratie permet de tuer des observateurs de l’ONU et que le tueur est absous juste parce qu’il s’excuse, Si la démocratie permet le massacre de secouristes volontaires de la Croix-Rouge et le bombardement de véhicules transportant de l’aide humanitaire, Si la démocratie permet le bombardement des antennes de télévision et des véhicules de la presse, Si la démocratie veut que même si tous les pays représentés aux Nations unies disent non à la machine de guerre israélienne, mais qu’un seul pays dit oui et la machine continue de se nourrir des âmes de nos enfants, Si la démocratie veut dire que les décisions des Nations unies doivent obligatoirement être celles des États-Unis, Si la démocratie, c’est armer Israël avec des bombes « intelligentes » comme si les bombes « stupides » ne tuaient pas assez, Si la démocratie dit qu’un veto suffit pour annihiler une décision prise par la grande majorité, Si la démocratie, c’est d’appliquer la résolution 425 après 28 ans par la force et qu’on ne peut attendre plus d’un an pour l’application de la 1559, Si la démocratie donne à un seul pays le droit de s’armer jusqu’aux dents et nie à d’autres le droit de se défendre, Si la démocratie, c’est tout cela, ne soyez pas étonnés que je dise oui à la Résistance libanaise que vous connaissez sous le nom de « terroriste » (juste parce que la « démocratie » la qualifie de telle). Elle au moins défend mon pays, ses terres, son peuple et force le monde à réagir et à revoir sa notion de démocratie. Johnny FENIANOS Résolution réaliste Exiger un retrait israélien du Liban-Sud avant tout déploiement de l’armée libanaise et sans désarmement du Hezbollah est exactement le type de résolution inutile, stérile, irréaliste et absurde. On sait parfaitement qu’Israël ne peut pas l’accepter. On devine que le monde arabe serait bien ennuyé si Israël acceptait car cela donnerait la victoire au fanatisme et à l’injustice. Alors pourquoi ? Si Israël se retire des fermes de Chebaa, une nouvelle guerre débutera entre le Liban et la Syrie, car les deux pays revendiquent ce territoire. Donnons-le aux réfugiés palestiniens du Liban et de la Syrie. Cela réglera la majeure partie de nos problèmes. Il faudra penser un jour à dissoudre tous les mouvements, partis et associations impliqués dans la guerre au Liban. Interdire tout mouvement sectaire susceptible de monter les communautés religieuses les unes contre les autres serait un premier pas vers la création d’un État laïc à la libanaise. Une nation, c’est un passé commun, un territoire défini où le monopole de la force n’appartient qu’à l’État, c’est enfin la volonté d’un peuple de vivre ensemble. Commençons par désarmer le Hezb ; le reste suivra. Nicolas ZAHAR Pensez Liban Les événements de ces derniers jours m’invitent à revenir des années en arrière. L’histoire se répète avec encore plus de haine et d’atrocités. J’ai beaucoup voyagé, ces dernières années (métier oblige), et je revenais avec la soif de revoir mon pays, qui renaissait à peine de ses cendres, alors que ses maigres ressources étaient loin d’atteindre la mesure de ses grandes ambitions. Et voilà que ce 12 juillet 2006 s’abat sur nous. À nouveau la guerre des autres sur notre terre. Je ne sais plus qui a décidé de nous exterminer, l’ami ou l’ennemi ? Ce que je sais, c’est que hommes, femmes, enfants, nous sommes tous pris entre deux feux. Des tonnes de bombes, des milliers de katiouchas, et quoi encore? Ah oui : des obus à l’uranium et au phosphore... S’il existe encore un reste d’humanité chez les dirigeants de la nation, qu’ils arrêtent donc cette machine d’extermination. Messieurs les responsables, vous n’avez aucunement le droit de massacrer ce petit pays en superficie, mais si grand par son peuple et son histoire. Réveillez-vous car un jour l’histoire vous jugera, l’humanité entière vous jugera. Il n’est jamais trop tard de faire son mea culpa, devant nous, devant nos enfants, devant cette mère qui n’a pas encore séché ses larmes des guerres précédentes, devant cette marée humaine éloignée par la force des choses de sa terre, de ses racines. Un mea culpa, oui, et aussi un arrêt immédiat des combats : cela vaut bien mieux que vos propos sur notre petit écran et dans les journaux. Agissez, de grâce, dans l’intérêt du Liban. Et pensez, réfléchissez Liban, Libanais. Randa CHAHINE La faute des politiciens Il faut se rendre à l’évidence : l’une des conséquences de cette guerre désastreuse est la perte de confiance totale et le sentiment de trahison que la grande majorité de la population ressent envers l’ensemble de la classe politique. Nous acceptons de moins en moins les « c’est la faute de » en insinuant l’Amérique, Israël, la Syrie, l’Iran, la France, etc. Non, c’est de notre faute, c’est de votre faute. La nôtre est d’avoir voté pour vous et de vous avoir fait confiance, la vôtre est d’avoir mené le pays là où il est, c’est-à-dire non plus au bord du gouffre, mais dedans, bien au fond. De notre côté comme du vôtre, cela est impardonnable. Je ne sais pas comment vous pourrez remédier à cela (alors que pour beaucoup d’entre vous, vous avez déjà tant de guerres et de morts à vous faire pardonner), mais nous, la population, notre devoir est à présent de préparer les prochaines élections législatives et de faire en sorte que notre désespérante frustration soit balayée en même temps que vos visages de la scène politique. Myriam SHUMAN Chapeau, président Siniora ! L’homme est aimable, modeste, très patient et bûcheur. Il est sage, pondéré, tenace et frondeur. C’est un homme du Sud, du ventre de cette terre blessée qui saigne, qui gémit, qui supporte, qui endure. C’est un homme du peuple, que les paillettes n’ont pas aveuglé, un homme pour qui la souffrance et la misère ont un nom, pas un prix. C’est un homme d’État qui œuvre et travaille inlassablement, en silence, bravant mercenaires et frères ennemis ; prenant uniquement fait et cause pour la légalité, quel qu’en soit le prix, transcendant toutes les pressions et certainement toutes les menaces, afin de tirer son pays et son peuple des profondeurs de ce gouffre immense dans lequel un diabolique consensus international l’a sciemment jeté. Cet homme, qui a laissé humblement couler ses larmes devant le monde entier en défendant son pays, résume toute l’ambivalence de l’identité libanaise ; émotif mais fier, multiple mais uni, fort de ses droits, conscient de ses devoirs, orgueilleux et libre, tel le roseau qui ne se rompt jamais ; même quand il plie, seul dans la tempête. La route promet malheureusement d’être longue, dangereuse, sinueuse et escarpée. Surtout lorsque la guerre en tant que telle sera terminée. Président, nous faisons tous front avec vous. Nous repartirons à zéro encore une fois. Mais la dernière fois cependant. Courage et chapeau, président ! May SALHA Le prix à payer… Je me suis toujours posé la question : pourquoi ? Pourquoi le Liban doit-il toujours payer le prix ? Pourquoi est-ce toujours le sang des Libanais qui doit couler ? Pourquoi est-ce toujours notre pays qui doit payer pour tout ce terrorisme qui fait des morts et cause de terribles ravages ? Pourquoi ce sont nos familles, nos enfants, nos femmes et nos maris qui doivent trouver la mort au nom d’une haine qui dure depuis cinquante ans déjà ? Pourquoi il nous incombe de payer la facture des meurtriers qui ne veulent que la violence ? Et surtout pourquoi faut-il la mort quand on a encore toute une vie devant soi ? Raya TAMER 18 ans L’autorité de l’État Couper les ponts entre les diverses fractions libanaises pour faciliter leur isolement et créer ainsi un climat de tension favorable à celui qui précéda la guerre civile de 1975, tel est le message envoyé par l’ennemi avec la destruction de tous les ponts du pays, du nord au sud. Le défi est clair. Il est donc demandé à tous les Libanais d’user en ces moments tragiques de toute leur intelligence pour faire face à ce complot. Et il est temps, après les événements de 1958, 1975, 1989, et aujourd’hui, de se poser la question de savoir pourquoi le Liban, après tous les quinze ou dix-sept ans, est le seul pays arabe où toute solution concernant ses frontières est interdite. Par contre, une guerre lui est toujours imposée pour l’affaiblissement de l’autorité de l’État et de son armée? N’est -il pas temps d’appuyer une fois pour toute, et sans hésiter cette fois-ci, les huit points contenues dans le communiqué du sommet des chefs religieux qui s’est tenu la semaine dernière à Bkerké (voir L’Orient-Le Jour du 2 août). Antoine SABBAGHA Bienvenue à Warland Voici le journal télévisé libanais auquel nous pourrions assister en 2031 : «Israël a commencé aujourd’hui ses bombardements au Liban dans le but d’éliminer l’organisation “Frères pour la libération de la Palestine, l’indépendance de la Tchétchénie, et la démocratie au Tchad” localisée au Liban-sud. Cette organisation, connue pour ses armes fabriquées en Corée du Nord, ses miliciens venus de Tchétchénie, de Syrie, du Niger et des Iles Maldives et soutenue par l’Iran, la Macédoine, le Congo et le Nicaragua, a pour but de défendre tous les opprimés dans le monde, de combattre la famine en Afrique et d’établir un ordre nouveau dans les relations internationales». Non, nous ne voulons plus que le Liban soit un terrain vague, une sorte de «Warland» où se battent des belligérants jusqu’à ce que mort s’ensuive. Notre pays n’est pas à louer, encore moins à vendre. Nous voulons le re-re-re-reconstruire, mais une seule fois pour toute et que ceux qui veulent se battre le fassent ailleurs. Khalil CHÉHADÉ Condensé parfait Entendu l’ancien ambassadeur d’Israël (en France – ndlr) déclarer : « Nous ne revendiquons pas les fermes de Chebaa ; si l’Onu nous demande de les rendre aux Libanais, nous les rendrons. Si l’Onu nous demande de les rendre aux Syriens, nous les rendrons.» Alors qu’il serait si simple d’évacuer ce secteur et de laisser Libanais et Syriens se débrouiller… C’est un peu comme la barrière de sécurité dite « provisoire », bâtie en territoire palestinien et non sur la frontière. Ces propos sont un condensé parfait du discours développé par les gouvernements successifs, discours qui n’a pas d’autre objet que de masquer la tentative de maintenir et de développer les « zones » colonisées dans tous les territoires occupés, tentative soutenue, hélas, par une majorité d’Israéliens. Claude BOUVARD NDLR Dans le nombreux courrier que nous recevons quotidiennement, certaines lettres comportent des passages qui seraient difficilement publiables. Pour cette raison, et aussi afin de faire paraître le plus grand nombre possible de lettres, le journal se réserve le droit de n’en reproduire que les parties les plus significatives et d’en rectifier certains termes désobligeants. En outre, chaque missive doit comporter la signature (nom et prénom) de son auteur. Les lecteurs, nous en sommes certains, le comprendront, ce dont nous les remercions par avance.
Irréaliste ?...

Pourquoi est-ce qu’on n’a pas le droit de penser à des solutions totalement irréalistes et de les exprimer ?
Si, au lieu d’avoir des flots de réfugiés allant vers le nord et l’est, on organisait des groupes de quelques milliers à la fois, désarmés, femmes, enfants, vieillards, qui marcheraient en sens inverse et demanderaient l’asile, non pas politique, mais...