Somalie Nouvelles démissions, un tiers du gouvernement en moins

Cinq ministres et secrétaires d’État somaliens ont démissionné hier pour protester contre la politique de leur Premier ministre, portant à 34 le nombre de membres du gouvernement qui ont quitté leur fonction en une semaine, a-t-on appris de source officielle. Un tiers des membres du gouvernement, qui comptait initialement 102 membres, ont donc abandonné leur portefeuille, affaiblissant encore plus le gouvernement face aux islamistes qui contrôlent notamment la capitale Mogadiscio. L’hémorragie au sein du cabinet avait commencé le 27 juillet, avec le départ de 18 ministres et secrétaires d’État opposés notamment au soutien militaire que l’Éthiopie accorde au gouvernement somalien menacé par les islamistes. Mardi et mercredi, elle s’est amplifiée, laissant craindre une éventuelle démission du Premier ministre, Ali Mohammad Gedi. M. Gedi « a besoin de prendre une décision historique et de donner une chance à la réconciliation en démissionnant », a déclaré le secrétaire d’État aux Ports et aux Transports maritimes, Hirsi Aden, qui a annoncé sa démission mercredi avec quatre autres membres du gouvernement. « La formation d’un nouveau gouvernement avec un nouveau Premier ministre ouvrira la voie pour que le gouvernement et les tribunaux islamiques s’entendent », a renchéri le secrétaire d’État démissionnaire chargé de l’Approvisionnement, Ibrahim Yerrow, devant la presse à Baïdoa (250 km au nord-ouest de la Somalie, siège du gouvernement). Plus tôt dans la journée, le chef des islamistes somaliens, cheikh Hassan Dahir Aweys, avait appelé tous les ministres à démissionner et à se joindre à son mouvement. Le gouvernement, qui ne contrôle que la région autour de Baïdoa, enregistre de nombreux revers depuis plusieurs jours : en plus de la démission de 34 membres, il a échappé dimanche au renversement par le Parlement, et il a perdu un ministre qui a été assassiné le 28 juillet à Baïdoa.