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Les premiers scrutins depuis plus de 40 ans se sont déroulés dans le calme Vote « massif et joyeux » aux élections générales « historiques » en RDCongo

Les citoyens de République démocratique du Congo se sont massivement rendus aux urnes hier pour élire leur président et leurs députés, lors des premiers scrutins libres en plus de 40 ans dans l’ex-Zaïre, pays grand comme l’Europe occidentale. Outre l’incendie d’un bureau de vote à Mbuji-Mayi, fief de l’opposition dans le centre du pays, aucun incident majeur n’a été signalé lors de ces votes historiques. Ces élections doivent mettre fin à une délicate transition lancée en 2003, après une guerre régionale de près de 5 ans ayant impliqué 7 pays africains. L’atmosphère était pesante dans la ville diamantifère de Mbuji-Mayi, après le jet d’un cocktail Molotov dans un bureau de vote, qui n’a pas fait de blessé, selon la responsable du centre, Moulanga Kabongo. Les bureaux de vote étaient remplis dans les quartiers du centre et de l’Ouest, mais dans les communes populaires de l’Est, peu d’électeurs avaient osé passer outre l’appel à « rester à la maison » lancé par l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) de l’opposant Étienne Tshisekedi, qui boycotte des scrutins jugés « opaques ». Partout ailleurs, les électeurs se sont rendus massivement aux urnes, dans un climat serein malgré des cafouillages dus à l’inexpérience ou à une mauvaise organisation. « Même s’il y a des problèmes ici et là, il y a une participation massive à Kinshasa (la capitale) et dans tout le pays. C’est une réussite pour le peuple congolais », a déclaré Ross Mountain, n° 2 de l’ONU en RDC, ajoutant : « Organiser des élections dans un pays si grand, avec tous ses problèmes de logistique, c’est un petit miracle. » À Goma, ville de l’Est marquée par la guerre, la « joie » supplantait l’impatience : « C’est vraiment une très grande joie. Depuis que je suis né, je n’ai jamais voté », a déclaré à l’AFP Jérôme Amza, 45 ans. Dans le territoire rural de Kabare, au Sud-Kivu (Est), les électeurs, majoritairement des femmes, ont commencé à voter dans un silence recueilli, visiblement très émus. Plus de 25 millions d’électeurs votaient hier pour départager 33 candidats au premier tour de la présidentielle, combiné avec des législatives à un seul tour où 9 707 prétendants se disputent 500 sièges. Le dépouillement des voix a débuté dans les 50 000 bureaux de vote dès la clôture du scrutin. Les résultats du premier tour de la présidentielle seront connus d’ici à 3 semaines, et ceux des législatives communiqués au fur et à mesure dans les circonscriptions. Le président sortant, Joseph Kabila, est le grand favori de la présidentielle. Il affronte ses ennemis d’hier, dont les ex-chefs rebelles et vice-présidents Jean-Pierre Bemba et Azarias Ruberwa, des mobutistes et des opposants. Bemba s’est affirmé au cours de la campagne comme son principal challenger. À Lubumbashi (Sud-Est), deuxième ville du pays, comme à Kinshasa, les interminables listes de candidats aux législatives (346 à 867 noms), imprimées sur des bulletins de 4 à 6 pages, laissaient les électeurs perplexes. L’agacement gagnait les files d’attente et les gens votaient hors des isoloirs, faute d’éclairage suffisant dans les bureaux. Ces scrutins étaient placés sous la surveillance de près de 80 000 policiers congolais, de 17 600 Casques bleus et d’un millier de soldats européens, mobilisables en cas de « troubles graves ». Leur régularité sera scrutée par 47 000 observateurs nationaux et 1 500 internationaux, ainsi que plus de 193 000 témoins de partis politiques et de candidats indépendants. « C’est le grand jour qu’on attendait », a déclaré à l’AFP Antoine Moninga, un chômeur de 41 ans habitant Kinshasa. « Nous allons avoir des dirigeants choisis par nous-mêmes. C’en est fini des gens qui ont toujours parlé au nom du peuple sans mandat », a-t-il ajouté.
Les citoyens de République démocratique du Congo se sont massivement rendus aux urnes hier pour élire leur président et leurs députés, lors des premiers scrutins libres en plus de 40 ans dans l’ex-Zaïre, pays grand comme l’Europe occidentale. Outre l’incendie d’un bureau de vote à Mbuji-Mayi, fief de l’opposition dans le centre du pays, aucun incident majeur n’a...