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Portrait Amir Peretz, la « colombe » piégée par la guerre, se demande chaque matin s’il est réellement ministre de la Défense

Moins de trois mois après sa prise de fonctions au ministère de la Défense, Amir Peretz, colombe notoire, semble pris au piège d’une guerre dont il tente de maîtriser le déroulement, selon un papier de l’AFP. « Je me réveille tous les matins, ces derniers jours, et je me demande si c’est bien moi qui occupe le poste de ministre de la Défense », a récemment confié M. Peretz à l’un de ses proches. Mais le doute n’est pas permis: M. Peretz est bien celui qui dirige le ministère, qui gère avec l’état-major l’offensive lancée le 12 juillet contre le Hezbollah qui a fait 51 tués en Israël, dont 18 civils et 33 militaires. Côté libanais, 414 personnes, dont 347 civils, sont mortes. Et c’est cet ancien militant du mouvement pacifiste La Paix maintenant, prônant la création d’un État palestinien, qui envoie ses avions de chasse bombarder Beyrouth. Il apparaît régulièrement à la une des journaux israéliens en compagnie de soldats avant le départ pour le front, ou debout sur un tank, conversant avec des officiers, ou encore entouré de pilotes de chasse. Cependant, estiment les commentateurs israéliens, se fier aux photographies de presse serait une erreur : M. Peretz a beau travailler son image en s’affichant avec des militaires, ce n’est pas lui qui dirige les opérations. « L’armée ne le prend pas au sérieux, ne se fie pas à son jugement et donc le manipule. Il ne faut pas oublier qu’Amir Peretz n’est pas issu de ses rangs, contrairement à la plupart de ses prédécesseurs », explique à l’AFP le politologue Daniel Bensimon. Peretz, 54 ans, est en effet le premier dirigeant syndicaliste à accéder au poste de ministre de la Défense en Israël, un portefeuille-clé traditionnellement attribué à d’anciens généraux. Il est l’ancien patron de la centrale syndicale Histadrout. « Il nous manque un leadership militaire qui soit capable de prendre des décisions pour tout ce qui touche à la poursuite de l’offensive », lui a récemment lancé un ministre lors d’une réunion du cabinet de sécurité. « Il est temps de cesser de jacasser », avait poursuivi ce ministre dont les propos sont rapportés par le site Internet Y-net du quotidien Yediot Aharonot. Des responsables israéliens reprochent en effet à Peretz ces derniers jours de ne pas prendre de décision claire sur l’élargissement de l’offensive terrestre. « Ne pas prendre de décision ne signifie pas qu’il n’y a personne qui dirige cette guerre au ministère de la Défense », réplique un conseiller du ministre sous le couvert de l’anonymat. Selon ce conseiller, l’homme de petite taille à l’épaisse moustache poivre et sel « est capable de tenir tête à l’armée. Pour preuve, il s’oppose farouchement à une extension des opérations terrestres jusqu’au fleuve Litani ». Il n’empêche, relève Daniel Bensimon, « Peretz est comme pris en otage et ne parvient pas à échapper à ses ravisseurs, autrement dit les militaires ». « Il n’est décidément pas dans son élément et il a été surpris par la cruauté de l’ennemi, tant le Hamas dans la bande de Gaza que le Hezbollah au Liban-Sud, ajoute le politologue. Il ne pensait pas que ces deux mouvements bombarderaient ainsi des civils et enlèveraient trois soldats. » Du coup, c’est la « colombe » Peretz qui a déclaré avec détermination la nécessité de « frapper fort » les lanceurs de roquettes qui attaquent la ville de Sdérot (Sud) où il a grandi et où il dort tous les soirs, et ceux qui bombardent les villes du nord du pays. C’est également lui qui a averti Hassan Nasrallah, qu’il se souviendrait « à jamais du nom d’Amir Peretz ». Cela lui vaut, pour l’instant, les faveurs de l’opinion publique. Les derniers sondages le créditent du soutien de plus de 70 % d’Israéliens qui jugent positivement son action depuis le début de la guerre.
Moins de trois mois après sa prise de fonctions au ministère de la Défense, Amir Peretz, colombe notoire, semble pris au piège d’une guerre dont il tente de maîtriser le déroulement, selon un papier de l’AFP. « Je me réveille tous les matins, ces derniers jours, et je me demande si c’est bien moi qui occupe le poste de ministre de la Défense », a récemment confié M. Peretz à...