Somalie Les islamistes refusent de négocier avec le gouvernement avant un retrait des soldats éthiopiens

Le chef des islamistes somaliens cheikh Hassan Dahir Aweys a conditionné hier toute négociation avec le gouvernement de transition à un retrait préalable des troupes éthiopiennes qui ont, selon lui, « envahi » la Somalie. « Il n’y aura pas de négociation tant que les troupes éthiopiennes occuperont une partie de la Somalie. Elles doivent être retirées immédiatement et sans condition », a déclaré le président du Conseil suprême islamique de Somalie (SICS) depuis la région centrale de Galgadud où il réside, lors d’une conférence de presse téléphonique. Le représentant spécial de l’ONU pour la Somalie François Fall a rencontré hier à Mogadiscio des dirigeants du SICS pour les presser de reprendre des pourparlers avec le gouvernement de transition, basé à Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio) et soutenu par l’Éthiopie. Depuis la semaine dernière, de nombreux habitants de la région de Baïdoa ont fait état de l’arrivée de troupes éthiopiennes, après que le gouvernement eut accusé les islamistes de préparer une attaque contre la ville. Les gouvernements éthiopien et somalien ont démenti toute présence militaire éthiopienne en Somalie. À l’issue de sa rencontre avec des dirigeants du SICS à Mogadiscio, M. Fall a jugé que « pour réaliser une paix durable, nous avons besoin de négociations dans toute la Somalie » en guerre civile depuis 1991. « Je vois ce qui a été fait à Mogadiscio et je veux que toute la Somalie soit comme cela », a déclaré M. Fall lors d’une conférence de presse commune avec le président du conseil exécutif du SICS cheikh Sharif Cheikh Ahmad, en référence à la suppression des barrages de miliciens dans la capitale depuis la prise de contrôle de la ville par les islamistes en juin. Avant de se rendre à Mogadiscio, l’envoyé de l’ONU avait rencontré le président de transition somalien Abdullahi Yusuf Ahmad à Baïdoa. Le gouvernement a confirmé à cette occasion être prêt à de nouvelles négociations avec les islamistes à Khartoum et qu’il enverra une délégation au Soudan début août. Une délégation des islamistes se trouve déjà à Khartoum depuis plusieurs jours.