FOOTBALL - La nouvelle saison démarre dans dix jours Après le caviar, la France retrouve son pain quotidien

Après avoir vécu au rythme des exploits des Bleus lors du Mondial allemand, la France va retrouver son quotidien dans dix jours avec un championnat de football animé par une seule question : qui pourra empêcher Lyon de décrocher un sixième titre d’affilée ? La saison dernière, malgré le départ d’Essien et un changement d’entraîneur, Lyon n’a jamais tremblé pour accrocher sa cinquième étoile nationale de suite et inscrire seul son nom en haut du palmarès de la Ligue 1. Imperturbable, sûre de sa force, l’équipe de Jean-Michel Aulas peut se permettre d’endosser une nouvelle fois le costume d’ultrafavori sans rechigner, pendant que les autres en sont réduits à admettre sa supériorité. Le seul grain de sable découle pour l’instant d’un Mondial où les internationaux de l’OL (Coupet, Malouda, Wiltord, Abidal, Govou) ont laissé des forces et vont mettre plus de temps que les autres à retrouver le rythme. Une – toute – petite chance à saisir pour les rivaux des Gones, et encore... Sésame suprême L’OL, qui mise depuis plusieurs saisons sur la stabilité de son effectif, n’a pas détonné sur un marché des transferts encore bien triste, mais, comme à chaque fois, le club rhodanien s’est renforcé intelligemment. Avec Toulalan, Kallstrom et Squilacci, l’OL a sans doute déjà fait son deuil des départs de Monsoreau, Clément et Frau. Si le dossier Trézéguet arrivait à terme – ce qui est loin d’être fait –, et si le toujours Marseillais Ribéry succombait aux sirènes lyonnaises, Gérard Houiller pourrait alors se targuer d’avoir parachevé son œuvre d’intimidation. Quoi qu’il arrive, l’OL a d’ores et déjà toutes les cartes en main pour mener sa quête hexagonale et espère attirer dans ses filets les atouts maîtres qui lui ont manqué la saison dernière pour accéder au sésame suprême dont rêve tant Jean-Michel Aulas : cette finale de la Ligue des champions qui lui échappe depuis trop longtemps. Du côté de ses concurrents sur la scène française, la donne n’a pas beaucoup changé. Les Girondins de Bordeaux, dauphins des Lyonnais la saison dernière, n’ont pas fait beaucoup de bruit mais ont frappé juste en s’offrant Micoud à l’intersaison, peut-être le chaînon manquant d’une équipe très peu remaniée. Choix peut-être payant Les sempiternels frères ennemis parisiens et marseillais, toujours incapables de répondre aux attentes qu’ils suscitent, sont malgré tout toujours à classer dans la liste des potentiels empêcheurs de tourner en rond. Le Paris SG a fait le choix d’un recrutement soft, sans grands noms, bouclant son marché avant tout le monde. Un choix qui sera peut-être payant pour atteindre cette place en Ligue des champions qui le fuit depuis deux saisons. L’OM devra lui vite régler la question de l’avenir de Ribéry, qui, après un Mondial où il fut étincelant, apparaît encore plus indispensable que la saison dernière aux Phocéens. Sans son maître à jouer, la tâche d’Albert Emon, qui a succédé à Jean Fernandez, deviendrait alors bien plus ardue. Monaco, quant à lui, a le devoir de se racheter après être passé à côté la saison dernière et reste dans le lot des équipes à surveiller. Lille a lui l’ambition, avec Claude Puel mais sans son avant-centre Matt Moussilou, de confirmer son statut de trublion. Ne doivent pas être écartés Auxerre, souvent bien placé, Lens, avide de revanche, tout comme Toulouse, passé au travers la saison dernière. Chez les promus, Valenciennes, Sedan et Lorient partent avec un effectif un peu juste pour prétendre jouer les surprises. Ceux-là devraient se contenter de lutter pour le maintien, et de suivre de très loin les frasques lyonnaises.