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Somalie - La confusion règne autour de la présence de soldats envoyés par Addis Abeba Les islamistes appellent à la guerre contre l’Éthiopie

Les islamistes somaliens ont appelé hier leur pays à se mobiliser face aux forces éthiopiennes qui seraient en train de se rapprocher de Mogadiscio pour empêcher les nouveaux maîtres de la capitale de s’en prendre au gouvernement provisoire retranché à Baïdoa. « La Somalie est attaquée et les Somaliens doivent défendre leur pays », a déclaré cheikh Charif Ahmad, l’un des dirigeants de l’Union des tribunaux islamiques (UTI). « Tout individu soutenant l’Éthiopie sera considéré comme un traître... Les tribunaux islamiques conduiront le peuple à la victoire », a-t-il ajouté. Selon des témoins, des soldats éthiopiens ont dépassé la ville de Baïdoa, siège du gouvernement de transition, et progressent vers Buur Hakaba et Baledogle. Ils ont indiqué que près de 2 500 soldats éthiopiens étaient stationnés à Baïdoa et qu’ils protégeaient les bâtiments publics comme le Parlement, le palais présidentiel et l’aéroport. « Certains marchent dans les rues. Bien que la ville soit calme, les gens craignent que la présence de soldats éthiopiens ici ne déclenche une guerre », expliquait Ali Hassan, un habitant de Baïdoa. D’autres habitants ont affirmé que les Éthiopiens avaient entreposé leur équipement lourd et leurs armes près de l’aéroport d’Eldon, à 18 km au nord de Baïdoa. Le vice-ministre de l’Information du gouvernement somalien de transition a toutefois démenti cette information, affirmant que les forces gouvernementales avaient été prises pour des soldats éthiopiens parce qu’elles portaient des uniformes fournis par l’Éthiopie. « Les gens font la confusion avec les forces gouvernementales parce qu’elles portent des uniformes donnés par l’Éthiopie. Il y en a environ 3 000 qui patrouillent à Baïdoa et dans ses environs, et qui gardent également des bâtiments publics comme le Parlement... Il n’y aucun Éthiopien à Baïdoa », a-t-il déclaré. L’Éthiopie a également démenti avoir envoyé des troupes en Somalie. Un porte-parole du gouvernement a déclaré à Reuters qu’Addis Abeba s’était engagé, à la demande du gouvernement somalien, à venir à son aide en cas d’attaque des islamistes sur Baïdoa, mais il a affirmé que l’Éthiopie n’avait pour l’instant pas envoyé de troupes en Somalie. L’Éthiopie, de tradition chrétienne, soutient le gouvernement intérimaire somalien et condamne l’UTI qui a pris le contrôle de Mogadiscio et d’une partie du sud du pays le mois dernier. La présence de soldats éthiopiens en Somalie, si elle est confirmée, pourrait profiter aux islamistes, dont l’opposition à l’entrée de troupes étrangères est approuvée par une grande majorité de la population, qui se souvient avec amertume de l’incursion des forces américaines dans les années 1990. « Un engagement armé entre (les islamistes) et l’Éthiopie est susceptible de provoquer une vague d’ultranationalisme en Somalie qui profiterait aux islamistes et qui pourrait déclencher une guerre régionale », estime Michael Weinstein, un analyste. À Mogadiscio, des milliers de personnes ont d’ailleurs manifesté contre l’incursion éthiopienne, affichant leur soutien aux nouveaux maîtres de la capitale. L’avancée des islamistes menace l’autorité du gouvernement de transition mis en place en 2004 pour mener le pays vers la paix. Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a demandé à toutes les parties d’éviter les provocations. Il a exhorté « toutes les parties en Somalie à engager un dialogue durable pour trouver une solution consensuelle et pérenne aux problèmes du pays », selon un porte-parole.

Les islamistes somaliens ont appelé hier leur pays à se mobiliser face aux forces éthiopiennes qui seraient en train de se rapprocher de Mogadiscio pour empêcher les nouveaux maîtres de la capitale de s’en prendre au gouvernement provisoire retranché à Baïdoa.
« La Somalie est attaquée et les Somaliens doivent défendre leur pays », a déclaré cheikh Charif Ahmad, l’un des...