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L’agression israélienne et ses retombées

Tourisme en Syrie Puis-je suggérer (très respectueusement, comme il se doit) à Son Excellence le président syrien, le Dr Bachar el-Assad, de nommer Son Éminence sayyed Hassan Nasrallah ministre du Tourisme en son gouvernement ? À Damas, les hôtels n’ont jamais été aussi bondés, les restaurants sont pleins à craquer, les tours et les excursions dressent des listes d’attente. Tout ça, pour les touristes arabes, européens et libanais qui avaient initialement planifié leurs vacances chez nous, au Liban. Des touristes qui n’avaient jamais prévu d’aller en Syrie et qui y sont allés tout de suite après l’historique conférence de presse du sayyed. Aucun ministre du Tourisme en Syrie n’a jamais pu réussir un coup pareil, même du temps des Kanaan, Ghazaleh et consorts. Faut le faire ! Raymond HAYEK Pardon, Liban, de t’avoir trahi « Hommes à la nuque raide, incirconcis de cœur et d’oreilles, toujours vous résistez à l’Esprit Saint ; vous êtes bien comme vos pères. Vous aviez reçu la loi promulguée par des anges et vous ne l’avez pas observée. » (Actes 7 des Apôtres) Comme une brebis qu’on égorge, comme un agneau muet devant celui qui le tond, c’est ainsi que le Liban est conduit, ces derniers jours, par la faute de ses propres fils. Il subit un mauvais sort, privé de ses droits les plus élémentaires. Il est massacré sans pitié, aux yeux de tous, sans aucune réaction d’indignation. Comme si le monde entier savait que la leçon, aussi cruelle soit-elle, est bien méritée. Les États-Unis, la Russie et la France par la bouche de leur cher président (censés défendre sans limite les principes démocratiques) nous ont inculpés par leurs déclarations. Nous n’avons pas eu droit sur les chaînes étrangères à des reportages montrant l’exode forcé des habitants du Sud, la misère, la souffrance et l’ampleur des dégâts ; ce sont les Israéliens qui étaient au premier plan, qui préoccupaient le monde. Une femme se plaignait à Tel-Aviv d’avoir été obligée d’aménager son abri dans sa ville fantôme, désertée par précaution, mais non démolie. Les Libanais sont séquestrés et massacrés dans leurs propres villes par l’abominable dévastateur ; ils sont pourchassés par des armes dangereuses, toxiques. Les civils démunis sont obligés de déserter ce qui leur reste comme semblant de propriété, et le monde en ce XXIe siècle les observe. Un plan machiavélique se réalise, qui se tissait depuis de longues années. Oui, nous avions été manipulés par les grands, divisés entre nous pour arriver à cette étape. Le Liban est désormais isolé par les frappes israéliennes, les bombardements continuent dans des rayons sans limite ; il faut stocker des vivres, des denrées essentielles et subir le blocus et l’escalade de violence. L’effondrement de notre patrie et l’indifférence du monde nous laissent ébahis. Il n’y a pas longtemps, une chance nous était offerte, nous n’avions pas su en tirer profit. Unifions nos rangs, bien qu’il soit trop tard, pour secourir et aider nos séquestrés. Devant une telle catastrophe, c’est dans l’amour que nous trouverons refuge. « L’amour prend patience, l’amour rend service Il ne fait rien de laid, il ne cherche pas son intérêt, Il ne s’irrite pas, il n’entretient pas de rancune, Il ne se réjouit pas de l’injustice, Mais il trouve sa joie dans la vérité. » Pour faire face à l’indifférence du monde, serrons nos rangs, la foi et l’espérance nous seront réservées. Beau Liban, cher pays de mon enfance, hier encore tu brillais de mille feux et ton nom était fredonné dans le monde. Hier encore on se disputait les places pour pouvoir te visiter, on te voulait parfait et on exigeait encore des réformes, des détails pour t’élever encore plus haut, aux rangs des grandes nations. Ta valeur est grande, ton peuple est racé, ta terre est sainte et nul ne pourrait t’effacer. Pardon de t’avoir trahi, vendu comme Judas et de ne pas t’avoir mérité ! Andrée SALIBI Lettre ouverte à Ehud Olmert Si on peut comprendre le conflit de l’État hébreu avec le Hezbollah, quel est le dessein poursuivi actuellement par la folie destructrice de son armée au Liban ? Certes, l’enlèvement de deux soldats israéliens peut autoriser cette armée à riposter. Mais la réponse n’est-elle pas démesurée ? M. Olmert, avez-vous si peu de respect pour le peuple libanais au point de réduire à néant, en trois jours (cette lettre a été écrite le 17 juillet – NDLR), les efforts de reconstruction entamés par le pays à l’initiative de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri ? Que peut devenir ce pays demain alors qu’avant vos frappes, son endettement atteignait déjà plus de 120 % du PIB ? Qui financera cette reconstruction ? Ce soir, comme le Premier ministre libanais, M. Fouad Siniora, j’imagine que les larmes et le dégoût touchent tout amoureux du pays du Cèdre. Êtes-vous inhumain au point de faire bombarder des parcs d’attraction pour enfants (comme le Funny World de Saïda, bombardé le 15 juillet) et un hôpital au seul prétexte qu’ils sont tenus par des sympathisants du Hezbollah ? Êtes-vous fasciste et avez-vous oublié la Shoah pour pratiquer à votre tour une extermination quasi systématique des sympathisants affichés du Hezbollah ? Car il s’agit bien d’épuration ethnico-politique. Est-ce digne d’un pays démocratique même avec l’aval des États-Unis ? En trois jours, le Liban-Sud est exsangue. Les infrastructures sont anéanties, les villages sont isolés ; beaucoup de chiites et de chrétiens du Liban-Sud commencent à connaître une crise humanitaire et vos bombardements acharnés sur des ponts déjà à terre empêchent même les transferts de vivres vers les plus démunis. Mais en plus de la monstruosité de la situation, vous êtes un mauvais stratège et un indigne successeur d’Ariel Sharon. Si l’idéologie du Hezbollah est discutable, vous devriez au moins reconnaître sa capacité à canaliser les masses insatisfaites, son respect des codes de guerre et son professionnalisme. En 2000 et 2004, les soldats israéliens faits prisonniers par le Hezbollah en territoire libanais et échangés ensuite n’avaient subi aucun mauvais traitement. À la différence d’autres ennemis d’Israël, vous aviez avec le Hezbollah et avec son leader, sayyed Hassan Nasrallah, un interlocuteur avec qui il était possible de négocier dans le respect de certaines règles. Qu’espérez-vous trouver ensuite ? Le risque est grand, en effet, qu’à la résistance armée et canalisée du Hezbollah, succède un terrorisme désespéré analogue à celui des Palestiniens qui n’ont plus d’autres alternatives. Que cherchez-vous à provoquer ? Une haine éternelle à l’encontre de votre pays ? Ou bien n’êtes-vous, cette fois-ci, que l’instrument stupide et sans conscience d’un jeu mondial, dirigé par les Américains et dont le Liban et plus particulièrement la communauté chiite seront les jouets malheureux ? Dr Thierry LEVY-TADJINE Maître de conférences au Centre universitaire de technologie franco-libanais Saint-Étienne – France À jamais dans nos cœurs Ce n’est pas le cœur joyeux que je retrouve ma feuille blanche et mon stylo bleu, c’est le cœur déchiré que j’écris ces quelques mots, le cœur meurtri, meurtri comme l’est mon pays. Depuis quelques jours, notre pays se vide de sa population, mais surtout de ses fondations ; il ne tient plus debout et s’effondre devant la bêtise des hommes. Il n’est pas ici question de jugement ni de profanation, pas de noms ni d’insultes, même si, d’après mon crayon, tout cela est bêtise et cruauté. Notre Cèdre en a connu, des péripéties : quinze ans de guerre, jamais de vraie démocratie, des martyrs, une révolte à la hauteur de notre beau drapeau et aujourd’hui quinze ans de lutte, de reconstruction et d’espoir anéantis en quelques secondes. Des missiles qui détruisent notre pays et qui nous détruisent, nous aussi, à chaque instant, voilà ce qui se passe aujourd’hui. Alors oui, c’est vrai que nous ne pouvons rien faire, c’est vrai que tout cela est dur et c’est aussi vrai que le Liban mettra du temps à se relever, mais nous sommes là et nous serons toujours là pour lui ; une population forte à la hauteur de notre Cèdre, un Liban éternel tout comme l’est notre Cèdre. Si vous pensez qu’en détruisant tout ce qui fait du Liban, ce qu’il est, que vous l’empêcherez de se relever, eh bien détrompez-vous. Plus vous détruisez et plus il est fort, plus nous sommes forts, pour le meilleur et pour le pire, en temps de paix comme en tant de guerre, à jamais dans nos cœurs, ya Loubnan... Maria ABI KHALIL Pensée de paix Ce petit mot aux Libanais et Libanaises. Un message de pensée de paix pour votre pays. Dans notre village si éloigné, nous pensons à vous très sincèrement. Nous nous sentons impuissants devant l’actualité cruelle qui touche votre peuple. Nous sommes navrés de votre situation et ne savons pas comment vous apporter un peu de répit. Alors, nous vous envoyons ce petit mot d’amitié. Nous sommes un collectif de précaires du Sud-Ouest de la France. Pour notre collectif. Marie LOHRER Message de Taipeh Bonjour à nos amis libanais, Rédacteur en chef de Taipei Soir, journal francophone (on-line) de Taïwan, je voulais en mon nom et avec toute ma rédaction vous souhaiter bonne chance et courage face aux épreuves qui vous frappent actuellement. Au-delà des considérations religieuses, et tenant compte uniquement de l’aspect politique de la chose, je voudrais vous dire que nous sommes nombreux ici à trembler en voyant ce qui se passe au Liban, car notre pays, sous la menace de la Chine, pourrait un jour malheureusement connaître le même sort. Les grands de ce monde pourraient décréter « légitime » une attaque. Aucune attaque contre un pays souverain, quels que soient les motifs, ne peut être justifiée, ni justifiable. C’est pourquoi, Taipei Soir s’associe à vous dans ces moments de tristesse et de violence, ayant avec vous un autre point commun : notre amour du français et de la culture francophone. Je voudrais également vous offrir nos colonnes pour qu’à tout moment, si vous ressentiez ce besoin, vous puissiez vous y exprimer, sans haine et sans tabou. Que les dieux (quels qu’ils soient) vous protègent. Chiou DJIE-HONG Rédacteur en chef « Taipei Soir » Scandaleux, inadmissible Ce qui se passe à l’heure actuelle au Liban est tout simplement scandaleux et inadmissible. En effet, rien ne peut justifier la rage et la violence destructrices israéliennes contre le Liban. Si l’action du Hezbollah – tuer trois soldats israéliens et en enlever deux autres, lancer des missiles, tirer des roquettes sur Haïfa et les environs et tuer des innocents – est condamnable, la disproportion de la riposte israélienne l’est plus encore. Quel rapport entre le massacre des Libanais – près de deux cents victimes innocentes et plus de quatre cents blessés –, la destruction des infrastructures vitales et l’enlèvement de ces deux soldats ? La logique de la force et de la provocation doit céder le pas à la diplomatie et à la négociation. Le Hezbollah doit comprendre une chose : son action injustifiée entraîne la destruction du Liban, alors que la Syrie et l’Iran sont tranquilles. Qu’est-ce qui est le plus important pour lui : la paix et la sécurité du Liban ou la destruction du Liban ? S’affranchir de la tutelle idéologique et politique de la Syrie et de l’Iran et devenir autonome pour le bien du Liban ou servir les intérêts syriens et iraniens pour le malheur du Liban ? Israël ne s’attaque pas à la Syrie et à l’Iran, parce qu’il sait que ces pays disposent des moyens de riposte conséquents. Il détruit le Liban avec la complicité américaine et dans l’indifférence de tous et parce qu’il sait que le Liban n’a pas l’armement qu’il faut pour une éventuelle riposte. Le Hezbollah doit alors bien réfléchir sur la finalité de ses actes, de ses actions. Il doit couper le cordon ombilical avec la Syrie et l’Iran et s’intégrer sans arrière-pensée dans le jeu politique et démocratique libanais. Le Liban n’a pas besoin de ce qui lui arrive actuellement par la faute du Hezbollah et la volonté destructrice israélienne. Courage au peuple libanais et vive le Liban libre, dans des frontières sûres ! Tumba SHANGO LAKOHO Paris – France Mettre de côté nos différends Notre pays est en train d’être détruit et tout ce que nous savons faire c’est blâmer, accuser ce parti ou cet État de la catastrophe actuelle. Nous devons avoir honte de nous-mêmes ; nous devons, en ces moments, mettre nos différends de côté. Voler au secours de notre patrie, le Liban, de nos concitoyens et frères libanais : telle devrait être notre priorité. Libanais, réveillez-vous ! Le Liban a besoin de notre union. Les questions, les règlements de compte, ce sera pour plus tard. Nous énerver, dire : « Qui a le droit de déclarer la guerre sinon l’État » ne servira à rien dans ces moments de détresse, où des Libanais innocents meurent par dizaines chaque jour. Supposons que le mouvement chiite soit comme l’enfant prodigue ; a-t-on le droit, pour autant, de le laisser tomber ? Jad Fady ESSEILY La meilleure arme du Liban Trop aimables, Messieurs les Syriens ! Non, merci, gardez votre « rouh » (âme) et votre « damm » (sang) pour libérer le Golan, vous savez, ce territoire dont manifestement peu de personnes se souviennent chez vous. Par contre, si vous voulez vous rendre utiles, libérez donc les prisonniers d’opinion libanais qui sont toujours vos « hôtes ». Le pluralisme religieux du Liban est et restera la meilleure arme contre le fascisme monothéiste sioniste et son vassal illuminé Bush. La création d’un État musulman au Liban ne servira qu’à justifier la présence d’un État israélite. « Gardez-nous de nos amis, nous nous occupons de nos ennemis ». Que revive le Liban ! Assem ABDALLAH Lyon – France La douleur d’une Espagnole Je suis une Espagnole qui vit au Liban depuis 23 ans. Aujourd’hui, j’éprouve une grande douleur. J’aurais tellement de choses à dire, mais les mots ne peuvent sortir de ma bouche. J’ai les larmes aux yeux devant ces images horribles qui défilent sur les écrans de télévision. Quant à mes oreilles, elles sont assourdies par la bêtise de tous ceux-là qui n’aiment pas le Liban et qui envient le courage, la force, la joie de ceux qui aiment le pays du Cèdre, ce Liban moderne, ouvert, ce Liban de tous ceux qui se sont retrouvés, place de Martyrs. Ce jour du 14 mars, moi-même je me suis retrouvée côte à côte avec des Libanais. Je portais un rameau d’olivier. Pour un Liban triomphant. Marina RODRIGUEZ Rhétorique belliciste Décidément, c’est toujours le Liban qui doit payer le prix des fanfaronnades arabes. Pour l’heure, ce sont les esbroufes des Tartarin syriens et des Don Quichotte iraniens qui l’ont poussé tout près du précipice et lui en font baver. Ces zélotes syriens et iraniens, tout comme les régimes arabes et les organisations palestiniennes qui rêvaient de libérer la Palestine à travers le Liban, sont passés maîtres dans l’art de la rhétorique belliqueuse et vide contre Israël. Et comme de coutume, ce sont certaines factions libanaises qui doivent mettre en application les rodomontades utopistes de ces héros de l’esbroufe, et en payer lourdement le prix, entraînant tout le Liban dans leur sillage. En effet, où sont donc ces impétueux Gardiens de la révolution iraniens, et où sont donc ces bravaches syriens qui parlaient tant d’en découdre avec l’ennemi sioniste ? Leur silence et leur inaction sont bien plus éloquents que leur habituelle rhétorique, maintenant que cet ennemi sioniste s’en est pris au Liban. Pourquoi donc les missiles iraniens ou syriens ne frappent-ils pas Israël ? Le président iranien ne parlait-il pas tout récemment d’anéantir Israël ? Que reste-t-il de ces paroles grandiloquentes, alors qu’Israël est en train d’anéantir le Liban et de massacrer les alliés libanais de l’Iran ? Combien de tragédies le Liban doit-il supporter avant que les Libanais ne réalisent enfin qu’ils n’ont pas de meilleurs alliés que les autres Libanais qui partagent le sort commun de leur nation ? Espérons que la tragédie actuelle permettra à tous de comprendre cette réalité. Jacques SALEH, PhD New York – ÉTATS-UNIS NDLR Dans le nombreux courrier que nous recevons quotidiennement, certaines lettres comportent des passages qui seraient difficilement publiables. Pour cette raison, et aussi afin de faire paraître le plus grand nombre possible de lettres, le journal se réserve le droit de n’en reproduire que les parties les plus significatives et d’en rectifier certains termes désobligeants. En outre, chaque missive doit comporter la signature (nom et prénom) de son auteur. Les lecteurs, nous en sommes certains, le comprendront, ce dont nous les remercions par avance.
Tourisme en Syrie

Puis-je suggérer (très respectueusement, comme il se doit) à Son Excellence le président syrien, le Dr Bachar el-Assad, de nommer Son Éminence sayyed Hassan Nasrallah ministre du Tourisme en son gouvernement ?
À Damas, les hôtels n’ont jamais été aussi bondés, les restaurants sont pleins à craquer, les tours et les excursions dressent des listes d’attente....