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NUCLÉAIRE - Solana juge les discussions avec les Iraniens « décevantes » Téhéran estime l’offre des « six » acceptable, mais refuse la suspension préalable de l’enrichissement

Les Iraniens ont refusé hier à Bruxelles de s’engager à suspendre tout enrichissement d’uranium en préalable à des négociations sur une coopération avec six grandes puissances, lors d’entretiens jugés décevants par Javier Solana qui mène les négociations au nom de ces pays. «La réunion a été décevante », a déclaré la porte-parole du diplomate en chef de l’Union européenne Javier Solana, quelques heures après la rencontre avec la délégation iranienne à laquelle participaient aussi des représentants britanniques, français, allemands et russes – quatre des six pays à l’origine d’une offre de coopération présentée à Téhéran le 6 juin dernier. Les chefs de la diplomatie de ces six pays (États-Unis, Russie, Chine, France, Allemagne, Grande-Bretagne) doivent se retrouver aujourd’hui à Paris avec M. Solana pour évaluer le comportement de l’Iran, en vue d’une éventuelle déclaration des dirigeants du G8 ce week-end à Saint-Pétersbourg. « Nous allons faire une analyse (...) pour voir comment continuer », a simplement déclaré M. Solana après sa rencontre avec la délégation iranienne. Sa porte-parole a souligné qu’il restait « déterminé à arriver à une solution négociée » à la crise nucléaire iranienne. Interrogé sur les raisons de la déception de M. Solana, une source européenne a précisé que le négociateur en chef iranien Ali Larijani ne s’était « pas engagé à suspendre » toute activité d’enrichissement d’uranium pour entamer les négociations sur cette offre, comme le lui demandent les Occidentaux. Plus généralement, selon cette source, M. Larijani « n’a pas donné de réponse claire » à l’offre des grandes puissances, ni même de « date à laquelle une réponse serait donnée ». « Ils ont tourné autour du pot », a-t-elle ajouté. M. Larijani s’était montré plus optimiste devant la presse à l’issue de la rencontre. Il avait souligné que les Iraniens jugeaient globalement « acceptable » le « noyau de l’offre » de coopération des grandes puissances, tout en confirmant implicitement qu’ils refusaient la suspension de l’enrichissement comme condition préalable aux négociations sur cette offre. Il avait cependant estimé que cette « différence » pouvait être réglée via la négociation. « Les négociations sont précisément destinées à arriver à une entente sur les points sur lesquels nous différons », avait-il répondu à la question d’un journaliste. La source européenne a cependant souligné que M. Larijani « n’avait pas du tout présenté les choses de cette façon » avec M. Solana. « On leur a dit que (la suspension) était un des éléments-clés des négociations. Ils n’ont pas dit “on veut discuter des conditions dans lesquelles la suspension pourrait se faire”. » Le porte-parole du département d’État américain a répété hier soir que cette suspension n’était pas négociable et que les six « étaient très fermes sur ce point ». « Suspendez toutes les activités liées à l’enrichissement et au retraitement. » « En retour, les “5+1” ont dit qu’ils suspendraient toute activité au Conseil de sécurité de l’ONU », a ajouté le porte-parole. Les grandes puissances jugent la suspension préalable de l’enrichissement nécessaire pour écarter la menace que ce pays se dote de l’arme nucléaire. Les Iraniens affirment toutefois qu’il existe des divergences entre Occidentaux sur ce point, et assurent que leur programme nucléaire n’a que des fins civiles. Lundi soir, la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice avait à nouveau menacé Téhéran, en cas d’absence de réponse ou de réponse négative à l’offre, de relancer l’étude de mesures contre l’Iran au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, même si la Russie et la Chine, qui y ont toutes deux un droit de veto, sont opposées à des sanctions. « Nous espérons que les Iraniens choisiront la voie qui leur est ouverte vers la coopération. Mais, bien sûr, nous pouvons toujours revenir à l’autre voie s’il le faut », « celle du Conseil de sécurité » de l’ONU, avait-elle déclaré. Mais le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a encore répété hier que l’Iran « ne bougera pas d’un iota » et est « déterminé à obtenir tous ses droits, dont tous ses droits au nucléaire, ainsi qu’à exploiter pleinement le cycle du combustible nucléaire ».
Les Iraniens ont refusé hier à Bruxelles de s’engager à suspendre tout enrichissement d’uranium en préalable à des négociations sur une coopération avec six grandes puissances, lors d’entretiens jugés décevants par Javier Solana qui mène les négociations au nom de ces pays.
«La réunion a été décevante », a déclaré la porte-parole du diplomate en chef de l’Union...