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CORRESPONDANCE - Étude réalisée par l’École de médecine de l’Université de Koweït «Maassal» ou «ajami», le tabac en narguilé aussi pernicieux que celui de la cigarette

WASHINGTON - Irène MOSALLI La vogue du narguilé dure, perdure et se propage chez les jeunes au Moyen-Orient. Ils s’en délectent à la ville, à la campagne et même sur les plages. Un accessoire dangereux de leur panoplie jeans-casquette-baskets, donnant aussi aux Européens et aux Américains l’envie de tirer ce genre de bouffées. Aujourd’hui que l’on sait que la cigarette peut tuer, on se pose la question suivante : le tabac est-il moins meurtrier lorsqu’il est inhalé à travers le tuyau du narguilé ? La réponse : non, selon une étude publiée par la revue Official Journal of the Asian Pacific Society of Respirology dans son numéro de juillet. Cette étude a été réalisée par le Dr Sana al-Mutairi et d’autres médecins de l’École de médecine de l’Université de Koweït. L’équipe a examiné le taux de nicotine et de cotinine contenu dans les urines de 77 fumeurs de narguilé, de 75 fumeurs de cigarettes et de 16 non-fumeurs. Tous (dont 13 femmes) étaient âgés de 24 à 65 ans. À noter que la nicotine, intensément métabolisée au niveau hépatique, est oxydée en cotinine. La dose de nicotine d’un fumeur fluctue en permanence, mais celle de la cotinine reste stable. L’élimination urinaire de la nicotine est brève et discontinue, celle de la cotinine prolongée. Les résultats de ces travaux ont montré que la concentration de la nicotine et de la cotinine était certes plus élevée chez les fumeurs de cigarettes, mais qu’elle était néanmoins anormalement élevée chez les fumeurs de narguilé. Par ailleurs, on a comparé ceux qui dans ces deux groupes fumaient depuis dix ans. Les partisans du narguilé avaient emmagasiné de la nicotine et de la cotinine, alors que cette dernière matière était inexistante chez les inconditionnels de la cigarette. Autre constatation : la tendance à souffrir de symptômes de bronchites chroniques est plus prononcée chez les fumeurs de narguilé que chez les fumeurs de cigarettes : 12 % des premiers courent ce risque contre 9 % pour les autres. Cependant, chez les uns et les autres, le tabac a des effets négatifs sur le bon cholestérol, ce qui aggrave leurs risques de crises cardiaques. Également nocif pour les gencives Sana al-Mutairi précise : « Les résultats de cette étude sont une sonnette d’alarme et il est nécessaire de surveiller les habitudes tabagiques de notre région qui enregistrent une croissance de fumeurs de narguilé parmi la nouvelle génération. » D’autres trouvailles viennent gâcher le plaisir de ceux qui, de plus en plus, pensent que le narguilé est un passe-temps relaxant et peu toxique. Elles ont pu prouver le contraire, en lui découvrant un autre effet secondaire et non des moindres, relevé par l’American Academy of Periodondology. Les séances de narguilé, qui généralement se prolongent, peuvent sérieusement affecter les gencives. À bien réfléchir donc, avant de se laisser bercer par le glougou d’un narguilé joliment harnaché, aussi appelé « chicha », « hooka » ou « hubble-bubble», et qui résonne de toute une symbolique conviviale : « maassal » ou « ajami », ce tabac fumé à travers un tuyau reste aussi pernicieux que celui tiré sur une cigarette.
WASHINGTON - Irène MOSALLI

La vogue du narguilé dure, perdure et se propage chez les jeunes au Moyen-Orient. Ils s’en délectent à la ville, à la campagne et même sur les plages. Un accessoire dangereux de leur panoplie jeans-casquette-baskets, donnant aussi aux Européens et aux Américains l’envie de tirer ce genre de bouffées.
Aujourd’hui que l’on sait que la cigarette peut...