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Des divergences sur la façon de se comporter avec Pyongyang apparaissent au Conseil de sécurité Vague de condamnations internationales après les tirs de missiles nord-coréens

Les tirs d’essai de sept missiles nord-coréens ont provoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU et de vives condamnations parmi la communauté internationale, mais plus timides de la part de Pékin, fidèle allié de Pyongyang. La Corée du Nord a procédé hier à l’aube au tir d’essai de six missiles à courte portée et d’un autre, un Taepodong-2, d’une portée allant jusqu’à 6 700 kilomètres suffisante pour toucher l’Alaska, voire Hawaï. Ils n’ont pas posé de menace directe pour le territoire américain et le système de défense antimissiles n’a « pas été utilisé », ont toutefos indiqué des militaires américains. Les systèmes russes d’alerte anti-missiles balistiques ont quant à eux dénombré jusqu’à 10 tirs, a déclaré hier le chef de l’état-major de l’armée russe Iouri Balouïevski, cité par l’agence Interfax. Ces informations n’ont pas été confirmées. Ces tirs sont d’autant plus inquiétants que la Corée du Nord a déjà revendiqué la possession de l’arme atomique. L’ensemble des missiles se sont abîmés en mer du Japon, peu après leur décollage. Une dizaine d’avions de ligne se trouvaient toutefois dans la zone où les missiles nord-coréens se sont abîmés, a annoncé hier l’agence de presse JIJI, citant l’Agence de défense japonaise. Ces tirs ont suscité une vague de condamnations internationales tandis que le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni d’urgence et à huis clos pour étudier un projet de résolution. Si les Quinze ont exprimé leur préoccupation, ils sont toutefois apparus divisés sur la façon d’agir. Selon l’ambassadeur français Jean-Marc de la Sablière, qui préside le Conseil, Pékin et Moscou préféreraient une déclaration présidentielle, moins contraignante qu’une résolution. Le Japon a, pour sa part, appelé le Conseil à une action rapide. Auparavant l’ambassadeur-adjoint Shinichi Kitaoka avait évoqué une possible mention de sanctions dans le projet. « Nous y pensons », avait-il dit, interrogé par la presse. L’ambassadeur russe Vitali Churkin a également estimé qu’« un message fort et clair du Conseil de sécurité était nécessaire ». Mais il a rejeté toute idée de sanction : « Je ne pense pas que quiconque proposera des sanctions. Personne n’a proposé de mesures punitives. » Pour le représentant britannique Emyr Jones Parry, « il y a un fort sentiment que nous devons répondre rapidement ». « Nous espérons avoir un signal fort et unanime de la part du Conseil affirmant que ce genre de comportement est inacceptable », a renchéri l’Américain John Bolton. Alors que la communauté internationale a vivement réagi à ces tirs, Pékin, allié de longue date du régime de Pyongyang, a en revanche émis une réaction plus timide. « Nous sommes très préoccupés par ce qui s’est passé... Nous espérons que les parties concernées conserveront leur calme et feront preuve de retenue », a réagi après une journée de silence le ministère chinois des Affaires étrangères. « Les actions prises (à l’ONU) doivent être constructives en vue de maintenir la paix dans cette partie du monde », a déclaré mercredi l’ambassadeur à l’ONU Wang Guangya. Selon des experts sud-coréens, Pyongyang cherche, avec ces premiers tirs depuis 1998, à contraindre les États-Unis à ouvrir des pourparlers bilatéraux et exprime sa frustration face aux négociations multilatérales visant à le faire renoncer à ses programmes nucléaires. Les négociations à six (États-Unis, Chine, Russie, Japon et deux Corées) sont au point mort depuis l’automne. Hier, Washington, qui a indiqué chercher une « solution diplomatique », a toutefois exclu toute discussion directe avec Pyongyang : « Ce n’est pas une affaire américano-nord-coréenne », a dit le porte-parole de la Maison-Blanche Tony Snow, tandis que l’envoyé spécial chargé du dossier, Christopher Hill, appelait Pékin à se montrer « très, très ferme » avec Pyongyang. La Maison-Blanche a toutefois souligné que les tensions qui résultent de ces tirs ne préfiguraient en aucun cas « les prémices d’une troisième guerre mondiale ».
Les tirs d’essai de sept missiles nord-coréens ont provoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU et de vives condamnations parmi la communauté internationale, mais plus timides de la part de Pékin, fidèle allié de Pyongyang.
La Corée du Nord a procédé hier à l’aube au tir d’essai de six missiles à courte portée et d’un autre, un Taepodong-2, d’une...