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Actualités - CHRONOLOGIE

THÉÂTRE - L’atelier Toc, Toc, Toc au Monnot ce soir et à Deir el-Qamar samedi 1er juillet «Femmes à la folie» de Nadine Mokdessi: des névroses hilarantes...

Infatigable Nadine Mokdessi ! Quelques mois à peine après Un vrai bonheur, une pièce décapante sur les heurs et malheurs du mariage (qui a d’ailleurs fait le bonheur de nombreuses associations caritatives auxquelles les recettes du spectacle ont été reversées), elle présente à nouveau, au Monnot (Salle Act), Femmes à la folie ! Il s’agit du spectacle de fin d’année de ses élèves de l’atelier Toc, Toc, Toc. Un bouquet de sketchs tirés du répertoire de différents auteurs contemporains qui, on le devine, s’attaquent avec humour, mordant et légèreté à l’éternel féminin. Plus précisément à ce que nos «chers et tendres » nomment l’hystérie féminine ! Cela donne une galerie de portraits truculents de femmes disjonctées, écervelées, givrées... Bref, carrément à l’ouest. Mais en même temps tellement femmes dans leurs travers ! Pas de décor. Juste un rideau rose en fond de salle. Un jeu d’éclairage. Et des meubles (chaise, banc, tabouret, canapé...) que les comédiens déplacent, posent ou enlèvent, en début et à la fin de chaque tableau. Une mise en scène dynamique, signée Mokdessi, et qui déroule allègrement des saynètes drôles, piquantes, émaillées de jeux de mots spirituels et se terminant souvent par des aphorismes pleins de vérité, comme : « On n’est sincère qu’avec ses rêves» ou « Avoir un idéal, c’est construire sur du sable »... Des fantasmes lyriques de La dame au violoncelle, interprétée par Katia Sellekaerts, à la violence de la femme trompée (Myriam Daou) qui déverse, dans Le traitement, toute son agressivité et sa vindicte sur le pauvre employé de son mari, Salim Boulos, au rôle assumé de souffre-douleur : une heure et quart de rire qui passe en revue toutes sortes de bizarreries conjuguées au féminin. Il y a l’inquiétante mythomanie de la vieille dame du jardin public, dans Solitude, magnifiquement interprétée par Michèle Matta. Et qui, à coup d’histoires troubles, de remarques libidineuses et de questions indiscrètes, s’amuse à déstabiliser une jeune femme (Élisabeth Asseily) rencontrée par hasard. Puis les hilarants suicides ratés, narrés par Carine Médawar, de trois copines dépressives et insatisfaites pour cause d’Idéal féminin inatteignable. Dans La vérité sort du canapé, les coulisses d’une émission télévisée offrent deux belles caricatures de la folie féminine ordinaire, à travers le face-à-face cocasse d’une animatrice potiche, sotte et impudique (Brigitte Van Laethum) et de son invitée (Myriam Daou) « aux douloureux problèmes » d’hystérie psychorigide. Dans La femme qui buvait les projecteurs avec Maria Sikias et Salim Boulos, l’atmosphère est à la folie poétique, nimbée de surréalisme. Tandis qu’une parodie de conseils féministes distillés, Au fil de l’onde, à la radio par Anita (Stéphanie Prévôt) à ses interlocutrices en pleurs est d’un réalisme aussi drôle que criant. S’il convient de saluer le jeu de ces apprentis comédiens – dont c’était le baptême de scène pour la plupart d’entre eux –, il faut décerner une mention spéciale pour Michèle Matta aux expressions faciales parfaitement maîtrisées. Enfin, à l’inévitable question : pourquoi ce thème ? Sachez que c’est tout simplement parce que cette promotion de l’atelier Toc, Toc, Toc était largement dominée par les femmes, exception faite du sympathique Salim Boulos, seul élève masculin de l’année. Lequel a dû, sans doute, puiser dans cette situation de quoi nourrir ses deux rôles de victime patiente de la folie des femmes ! Zéna ZALZAL * Ce soir encore au théâtre Monnot (rue de l’Université Saint-Joseph) et samedi 1er juillet à la cour du Sérail de Deir el-Qamar, dans le cadre du festival de la Cité des émirs.
Infatigable Nadine Mokdessi ! Quelques mois à peine après Un vrai bonheur, une pièce décapante sur les heurs et malheurs du mariage (qui a d’ailleurs fait le bonheur de nombreuses associations caritatives auxquelles les recettes du spectacle ont été reversées), elle présente à nouveau, au Monnot (Salle Act), Femmes à la folie !
Il s’agit du spectacle de fin d’année de ses...