Espagne-France : Raul face à Zidane, duel de Galactiques

La rencontre Espagne-France de demain en 8e de finale pourrait être l’occasion d’un dernier duel entre deux Galactiques du Real Madrid, Raul et Zinedine Zidane. Raul, en proie à quelques doutes, cherchera à démontrer qu’il peut être encore une arme fatale, tandis que Zidane, qui a annoncé sa retraite à l’issue du Mondial, voudra mener les Bleus à un deuxième sacre mondial. Le joueur espagnol, figure emblématique du Real Madrid, formé dans le moule de la maison blanche, fera face à « Zizou », emblème des années Galactiques du Real. Les deux, adulés par les socios du stade Santiago-Bernabeu, connaissent pourtant actuellement une situation décevante en sélection. Zidane, motivé, n’échappe pourtant pas à une certaine image de lassitude que transmet l’équipe de France, tandis que Raul, non titulaire lors du premier match face à l’Ukraine, a dû se contenter d’une entrée en jeu contre la Tunisie (avec un but à la clé) et d’une titularisation face à la faible Arabie saoudite. Zidane, qui devrait être de retour dans l’équipe après sa suspension face au Togo, jouera peut-être face à Raul son dernier match officiel en cas d’élimination des Bleus, mais le meneur de jeu français n’entend pas se focaliser sur cette possibilité. « Jamais je ne pense que cela peut être mon dernier match. Je ne pense qu’à continuer d’avancer », affirme le capitaine de l’équipe de France. En face, le capitaine espagnol espère débuter la rencontre en titulaire, malgré les bonnes prestations des autres attaquants de la sélection espagnole, Fernando Torres, David Villa et Luis Garcia. Raul, 44 buts en 97 sélections, est arrivé au Mondial diminué par trois mois d’inactivité dus à une blessure à un genou. Henry-Aragones, retrouvailles sur le terrain L’attaquant français Thierry Henry et le sélectionneur espagnol Luis Aragones se retrouvent sur le terrain demain pour les 8es de finale, 20 mois après une polémique hors des stades pour une phrase d’Aragones parlant de « Noir de merde » à propos d’Henry. Lors d’un rassemblement de la Selección en octobre 2004, le technicien avait voulu motiver son attaquant José Antonio Reyes en lui disant qu’il devait prouver qu’il était meilleur que « ce Noir de merde » (« negro de mierda ») de Thierry Henry, coéquipier de Reyes à Arsenal. Ces mots étaient arrivés jusqu’en Angleterre et avaient déclenché une polémique où Aragones était traité de raciste. Polémique aggravée par l’amende de 3 000 euros infligée par la fédération espagnole à son sélectionneur et jugée « ridicule » par Thierry Henry. Le Français avait demandé à la fédération internationale de faire « quelque chose pour le respect, (...) donner l’exemple. La FIFA ne semble pas se préoccuper du racisme », avait-il regretté. Le Camerounais Samuel Eto’o, de Barcelone, ami de Thierry Henry et ancien protégé de Luis Aragones qu’il considère comme son père spirituel, avait, quelques jours après l’incident, pris publiquement la défense de son ancien entraîneur à Majorque, assurant qu’il n’était en aucun cas raciste. « Je sais bien comment est “Abuelo” (il appelle Aragones « grand-père ») et ses mots ne voulaient pas faire de la peine », c’était juste pour « motiver » Reyes. Depuis cet incident, Aragones s’est toujours défendu d’être raciste, rappelant qu’il conservait beaucoup d’amis noirs de sa carrière de joueur à l’Atletico Madrid ou de sa carrière d’entraîneur (Eto’o). Henry s’est lancé dans une campagne antiraciste en compagnie de son ancien parraineur (un équipementier américain).