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ÉVÉNEMENT Chirac inaugure le musée du Quai Branly dédié aux arts premiers

Jacques Chirac a inauguré mardi matin le musée du Quai Branly, à Paris, un bâtiment spectaculaire qui entend «rendre justice» aux arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques et constitue la réalisation culturelle majeure de sa présidence. Ce projet a été porté depuis 1995 par le chef de l’État, amateur passionné de ces arts et civilisations non-occidentales, symboles à ses yeux du «dialogue des cultures» qu’il ne cesse de promouvoir sur la scène mondiale. Arrivé peu avant 10h, le chef de l’État a visité pendant environ une heure et demie le musée, riche de près de 300000 pièces, seul grand «chantier» culturel qu’il laissera après ses douze ans à l’Élysée. Il s’agit du premier musée majeur à sortir de terre en France depuis le Centre Pompidou en 1977. Après avoir dévoilé une plaque en présence de son épouse Bernadette et Claude Pompidou, veuve de l’ancien président, M. Chirac a affirmé qu’«au cœur de notre démarche, il y a le refus de l’ethnocentrisme, de cette prétention déraisonnable et inacceptable de l’Occident à porter, en lui seul, le destin de l’humanité». Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, la prix Nobel de la paix guatemaltèque et défenseur des indiens Rigoberta Menchu, le Premier ministre du territoire canadien du Nunavut Paul Okalik, le Premier ministre Dominique de Villepin, plusieurs ministres (Culture, Éducation, Tourisme) et les anciens Premiers ministres Lionel Jospin et Jean-Pierre Raffarin ont assisté à l’inauguration. Après cinq ans de travaux, le public pourra découvrir vendredi ce bâtiment de 220 m de long posé sur pilotis, conçu par l’architecte Jean Nouvel. À un jet de pierre de la tour Eiffel, bordant la Seine dont il est séparé par un rideau d’arbres et une palissade de verre, cette œuvre composite et colorée domine un jardin arboré d’1,8 ha. Interrogé sur ses premières impressions, Lionel Jospin a déclaré: «Ce qui justifie ma présence ici, ce sont moins mes impressions que la part que j’ai prise» à la création de ce musée. De son côté, Jean-Pierre Raffarin s’est dit «un peu bouleversé par cette architecture puissante, originale dans Paris». «Pour ces civilisations, l’architecture nous place à notre niveau, celui de la modestie», a-t-il commenté. Jacques Chirac, radieux, jouait les guides, s’entretenant de telle ou telle pièce avec Kofi Annan, le secrétaire général de la Francophonie Abdou Diouf, le président du musée Stéphane Martin et Jean Nouvel, devant un cortège de mécènes et de marchands d’art. Le chef de l’État s’est longuement attardé devant l’une des œuvres emblématiques du musée : une statuette androgyne djennenké (Mali) datant du Xe-XIe siècle. À l’intérieur du bâtiment, une ambiance tamisée, encore adoucie par un mobilier aux couleurs chaudes. À l’extérieur, selon les façades, des peintures aborigènes, des vitraux en losanges, des brise-soleil façon «sabre japonais» alternent avec des «boîtes» suspendues à 10 m du sol et un mur végétal de 800 m2. La collection rassemble des objets issus dans leur quasi-totalité du Musée de l’homme et de l’ancien Musée des arts d’Afrique et d’Océanie. Un espace de 7000 m2 est consacré à la collection permanente, riche de 3500 objets. Une dizaine d’expositions temporaires seront organisées par an. Le musée, d’un coût de 235,2 millions d’euros, espère accueillir un million de personnes par an.

Jacques Chirac a inauguré mardi matin le musée du Quai Branly, à Paris, un bâtiment spectaculaire qui entend «rendre justice» aux arts et civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques et constitue la réalisation culturelle majeure de sa présidence.
Ce projet a été porté depuis 1995 par le chef de l’État, amateur passionné de ces arts et civilisations...