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Actualités - OPINION

La corruption du meilleur est la pire des corruptions

La corruption est un monde d’ombres ; cyniquement, on a coutume de dire qu’avec la prostitution, la corruption est le plus vieux métier du monde…à cette différence près que les acteurs de celle-ci se découvrent assurément moins que ceux de la prostitution ! La première urgence est donc de mettre en lumière la corruption pour dissiper ces ombres. La corruption et la mauvaise gestion tendent à se développer à plusieurs niveaux, aussi bien dans le secteur privé que public, et affectent le fonctionnement des activités politiques, économiques, sociales et éducatives. Si elle concerne au premier chef ceux qui exercent le pouvoir à un niveau élevé, la corruption atteint toute la pyramide sociale, et tout détenteur d’autorité, réelle ou supposée, se trouve en position d’en profiter. La corruption n’est pas la panacée d’une civilisation, d’une culture, d’un pays… c’est une tentation permanente pour l’homme, mais ce qui peut l’en dissuader, ce sont ses barrières individuelles et les barrières plus générales que dresse l’organisation sociale. Or la corruption institutionnalisée par consensus implicite est un mal qui gangrène le Liban. Elle pervertit le pacte social et le désagrège, car ce sont ses mécanismes les plus importants qu’elle mine. Parmi ces mécanismes figure au premier plan l’éducation. Dans un contexte de responsabilisation des pouvoirs publics, la corruption pose un vrai problème. Le secteur de l’éducation est plus spécifiquement concerné en raison de l’importance du contrôle, de la transparence, et de l’intégrité pour la qualité et l’équité de l’éducation. À cet égard, l’avenir de l’éducation au Liban ne présage rien de bon. La crise est générale par une corruption rampante qui a emballé tout le système. Le Liban souffre en effet d’une recrudescence des pratiques mafieuses, d’effectifs et d’universités pléthoriques, d’un marché noir de diplômes, d’accréditations en dehors de toutes normes, de détournement de fonds…La prolifération anarchique des universités multiplie ainsi les occasions de corruption dans une société où les décideurs politiques et académiques font le lit des pratiques clientélistes, où la course aux places est d’autant plus pressante que le réflexe au niveau de chaque communauté absorbe et dissout le sens du bien et du service publics, et édulcore la qualité du savoir. C’est donc dans une passe de profonde décadence éducationnelle et culturelle, pudiquement recouverte de succès épars, individuels, et pour la plupart qui sont le mérite d’expatriés, que nous sombrons. La lutte contre la corruption passe par un retour au fonctionnement démocratique et transparent des structures économiques, administratives et ordinales du pays. Le crime ne doit pas rester impuni et ne doit jamais servir de tremplin pour accéder à des postes de responsabilité. Le crime ne doit pas être protégé ni toléré par les décideurs et les institutions qui n’ont à leur actif que leur prestige, leurs valeurs humaines et morales. Le pays en a assez du racket, des pistons, des magouilles, des compromissions et de l’absence de scrupules. Deux aspects doivent être pris en considération : combattre la mauvaise gestion et la corruption, mais aussi utiliser l’éducation comme un moyen de lutter contre la corruption à tous les niveaux de notre société, et surtout au niveau élitiste. Pr Élie MAALOUF Président de l’Ordre des dentistes du Liban
La corruption est un monde d’ombres ; cyniquement, on a coutume de dire qu’avec la prostitution, la corruption est le plus vieux métier du monde…à cette différence près que les acteurs de celle-ci se découvrent assurément moins que ceux de la prostitution ! La première urgence est donc de mettre en lumière la corruption pour dissiper ces ombres.
La corruption et la mauvaise gestion...