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Courrier Un voyage dans le temps : le printemps de Beyrouth, c’est nous …

Bienvenue à bord de la « Rétrospective ». Destination: les années « lumière ». Année 2001 - Les services de renseignements de l’armée arrêtent plus de deux cents militants chrétiens antisyriens. Le 7 août, une manifestation est organisée pour stigmatiser l’arrestation des militants du CPL et des FL. Les manifestants sont brutalisés et les journalistes couvrant la manifestation agressés. - Le 21 novembre, les forces de l’ordre font irruption, en pleine nuit, à l’ESIB pour déchirer des posters. Année 2004 - 10 mars : plusieurs blessés dans de violents affrontements entre des étudiants universitaires et les forces de sécurité à la rue Huvelin. - 19 novembre : plusieurs milliers d’étudiants manifestent pour le rétablissement de la souveraineté et le retrait syrien. Année 2005 - Le 21 février, une marée humaine se rassemble à la place des Martyrs pour réclamer le retrait syrien, une semaine après l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri. - Le 14 mars, un million de manifestants à la place des Martyrs scandent : « Vérité, liberté, souveraineté. » Résultat : le 26 avril, le dernier soldat syrien quitte le Liban. Le 7 mai, le général Aoun rentre au Liban après un exil de quinze années en France. Le 10 juillet, le Dr Samir Geagea recouvre la liberté après onze années de détention. Des objectifs que l’on croyait impossibles à réaliser sont ainsi atteints … Ce long parcours de mobilisation quotidienne en vue de la souveraineté ne se limitait pas à des manifestations de rue. Cela risquait de donner de nous une image de masochistes qui trouvent un plaisir immense à rentrer ensanglantés et, parfois, à ne pas rentrer ! Notre mobilisation prenait ainsi d’autres formes culturelles et intellectuelles par des réunions universitaires et l’établissement de contacts avec tous ceux qui partageaient notre désir de changement et de réforme. Même si nous avions des sympathies avec divers courants politiques, le fondement de nos pensées était le même. Et c’était là l’essentiel. Bien que, durant toutes ces années, les agressions et les entraves étaient notre pain quotidien, nous possédions une force indestructible : nous étions unis pour une seule et même cause ! Vaccinés contre le défaitisme, nous adoptions la philosophie de Sartre selon laquelle « même sans espoir, la lutte est encore un espoir ». Résultat : nous avons pu réaliser l’inconcevable, nous avons brisé les murs du silence, nous avons guéri notre pays. Et pour tous ceux qui se disputent la paternité du 14 Mars et de tout ce qui a été réalisé cette année, la lecture des premières lignes de ce texte pourrait mettre en relief une vérité incontournable : le 14 Mars, ce n’est autre que NOUS ; le « printemps de Beyrouth », c’est NOUS … Hélas ! La beauté de ces moments s’est tarie devant la laideur aveuglante de notre séparation ; l’écho d’un million de voix s’évanouit devant le silence tranchant de notre indifférence ! La « révolution du Cèdre » a connu sa plus grande déception quand chacun d’entre nous est retourné derrière son drapeau et son leader traditionnel. « Pourquoi nous haïr ? Nous sommes solidaires, emportés sur la même planète, équipage d’un même navire » (A. de St-Exupéry). Silence…Les politiciens reprennent les rênes du pouvoir, confisquent notre victoire, et nous nous laissons manipuler. Résultat : nous nous entretuons à la suite des résultats des élections du bureau de l’amicale à l’Université libanaise ! Pourtant, rien ne nous empêchait, avant, de nous présenter tous sur une même liste, pour un même but, envers et contre tous ! Notre parcours n’était pas un songe ni une hallucination, mais des faits qui existent et qu’il ne faut pas oublier. Est-ce normal, aujourd’hui, de relire avec nostalgie un chapitre noir de l’histoire de notre pays, seulement parce que nous en étions les acteurs principaux ? Est-ce permis de sombrer dans le même conformisme inerte contre lequel nous avons longtemps lutté, alors que, unis, nous devrions prendre notre destinée entre nos mains ? Nos leaders politiques ne sont pas à blâmer puisqu’il est légitime qu’ils agissent, eux, selon les lois de la politique, de la stratégie et des intérêts…C’est leur travail, après tout ! Mais NOUS, nous sommes à blâmer parce qu’il est impératif que nous agissions selon la loi de la solidarité et de la fraternité…C’est notre mission avant tout ! Notre alliance est peut-être la seule qui puisse durer si nous ne la limitons pas par des calculs cyniques … Le surnom d’ « Alice », je l’accepte volontiers car je ne trouve aucun mal ni aucune impossibilité à ce que le Liban soit le « pays des merveilles » … Rita Sassine Information et communication Université Saint-Joseph

Bienvenue à bord de la « Rétrospective ». Destination: les années « lumière ».

Année 2001
- Les services de renseignements de l’armée arrêtent plus de deux cents militants chrétiens antisyriens. Le 7 août, une manifestation est organisée pour stigmatiser l’arrestation des militants du CPL et des FL. Les manifestants sont brutalisés et les journalistes couvrant la...