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Les jeunes filles du Sud se présenteront dans le Nord et vice versa Miss Côte d’Ivoire au service de la réconciliation

Le concours de beauté Miss Côte d’Ivoire, événement très attendu à Abidjan, célèbre aujourd’hui son dixième anniversaire avec pour ambition de contribuer à la réconciliation des Ivoiriens « autour de la beauté de la femme ». « Paix et réconciliation, le thème de la compétition cette année, avait pour but de permettre aux jeunes filles du Sud d’aller se présenter dans le Nord et vice versa », explique le président du Comité d’organisation Miss Côte d’Ivoire (Comici), Victor Yapobi. Avec le coup d’État raté contre le président Laurent Gbagbo en septembre 2002, les organisateurs du concours avaient suspendu depuis lors les présélections des candidates dans le Nord du pays contrôlé par la rébellion. Cette suspension a finalement été levée, et le Comici a organisé le 15 avril dernier à Bouaké (centre, quartier général de la rébellion) une première compétition de sélection régionale pour son concours national de « Miss Nord Côte d’Ivoire ». « Politiquement, je ne sais pas ce que cela a donné », commente M. Yapobi. « Mais si dans une certaine mesure nous avons pu apporter un peu de joie dans les cœurs de nos frères du Nord, je pense que le but a été atteint », explique-t-il, se félicitant de l’accueil « chaleureux » fait à sa délégation. Devant plus de 1 500 spectateurs ravis, trois « reines du Nord » ont été sélectionnées parmi 12 candidates, miss Salimata Traoré et deux dauphines, pour représenter le nord du pays à la compétition. Les heureuses élues ont été reçues par le secrétaire général de la rébellion des Forces nouvelles (FN), Guillaume Soro, à son quartier général de Bouaké. « La rencontre a donné lieu à un brassage, a permis à gens du Nord et du Sud de se reparler, de se retrouver », se félicite M. Yabopi. Selon le Comici, l’initiative a inspiré les responsables politiques qui ont à leur tour organisé quelques semaines plus tard à Bouaké un match de gala de football en faveur de la réconciliation et en présence du Premier ministre Charles Konan Banny. Du 18 mars au 6 mai, les organisateurs de Miss Côte d’Ivoire ont sillonné ainsi toutes les régions du pays pour sélectionner en tout 24 candidates. « Dans la Côte d’Ivoire en crise, la culture est devenue un bon vecteur de communication et un élément fédérateur », assure Thierry Coffi, un des organisateurs. Lancé en 1996 pour « magnifier la beauté de la femme ivoirienne », le concours est aujourd’hui une institution, un rendez-vous que les sponsors locaux s’arrachent, loin des interminables bavardages d’un désespérant processus de paix qui occupe habituellement le devant de la scène médiatique. Retransmis en direct à la télévision, l’événement est l’une des meilleures audiences de l’année, où il est de bon ton d’être vu. « Le début n’a pas été facile, nous avons commencé avec 20 filles, se souvient M. Coffi, aujourd’hui elles sont des centaines à frapper à notre porte. »
Le concours de beauté Miss Côte d’Ivoire, événement très attendu à Abidjan, célèbre aujourd’hui son dixième anniversaire avec pour ambition de contribuer à la réconciliation des Ivoiriens « autour de la beauté de la femme ».
« Paix et réconciliation, le thème de la compétition cette année, avait pour but de permettre aux jeunes filles du Sud d’aller se...