Rechercher
Rechercher

Actualités

Les corps de quarante personnes assassinées découverts dans Bagdad L’état d’urgence déclaré pour un mois à Bassora

L’état d’urgence a été déclaré pour un mois hier à Bassora, capitale méridionale de l’Irak saisie par la violence, tandis que Bagdad était, à nouveau, le théâtre de découvertes macabres. «Nous espérons, à travers la mobilisation des services de sécurité pendant un mois et le dialogue avec les différents protagonistes, venir à bout de la crise » à Bassora, a déclaré le Premier ministre Nouri al-Maliki qui visitait, pour la première fois depuis sa prise de fonctions le 20 mai, cette ville située à 550 km au sud de Bagdad. En s’adressant dans la matinée aux responsables locaux, M. Maliki a menacé de frapper d’une main de fer les auteurs de violences qui se sont multipliées dans la ville sur fond de rivalités interchiites pour le contrôle de la contrebande lucrative de produits pétroliers. « Nous avons pour responsabilité de nous dresser devant tous ceux qui violent les droits de l’homme, étant donné que l’Irak est entré dans une ère de respect de ces droits », a-t-il averti. « La sécurité d’abord, la sécurité ensuite et toujours », a-t-il martelé au début de sa visite pendant laquelle il était notamment accompagné par le vice-président sunnite Tarek al-Hachémi. Ce dernier a annoncé la mise en place de points de contrôle pour saisir les armes non autorisées et rétablir le calme dans la grande cité du Sud. Les corps de quarante personnes assassinées, dont certaines portaient des marques de torture ou étaient assassinées, ont, en outre, été découverts dans Bagdad, ses environs et au nord de la capitale, selon des sources de sécurité. Les enlèvements et les exécutions sommaires se sont multipliées depuis la destruction, en février, du dôme d’un mausolée chiite dans la ville sunnite de Samarra, qui a été suivie par des violences meurtrières entre chiites et sunnites. En outre, vingt-deux personnes, dont un journaliste sportif de la chaîne publique Iraqia, Jaafar Ali, ont été tuées hier et des dizaines blessées dans des attaques dans diverses régions, au lendemain d’une journée particulièrement sanglante au cours de laquelle 53 personnes avaient péri. Le nombre de journalistes tués en Irak est désormais supérieur à celui des reporters tombés pendant la Seconde Guerre mondiale, selon les mouvements de défense de la liberté de la presse. La mort, lundi, de deux journalistes de CBS ainsi que celle du journaliste sportif hier a porté le tribut payé par la presse en Irak à 72 morts, selon le bilan du Comité pour la protection des journalistes, basé à New York. Pour le Freedom Forum, 69 reporters ont été tués pendant la Seconde Guerre mondiale, mais l’organisation, établie à Arlington (Virginie), indique que ce bilan est sans doute sous-évalué. Procès de Saddam Hussein Parallèlement, à Bagdad, les avocats de la défense du président déchu et de sept de ses lieutenants jugés pour le meurtre de 148 villageois chiites ont demandé en vain une suspension du procès devant le haut tribunal pénal irakien, après avoir accusé le procureur général d’avoir suscité des témoignages à charge. « La procédure doit être suspendue jusqu’à la clarification de cette affaire », a déclaré un avocat de la défense qui soutient que le procureur général, Jaafar al-Moussaoui, s’était rendu à Doujaïl, au nord de Bagdad, pour demander à des habitants de déposer contre les anciens dirigeants irakiens, avant le procès. À l’appui de ses accusations, la défense a montré un document vidéo sur cette visite, mais le procureur a affirmé que la personne montrée n’était pas lui. Il a fait entrer au tribunal Abdel Razzak Mohammad Bander, un membre du parti chiite Dawa, qu’il a présenté comme l’individu dans la vidéo et le juge a retenu la version du procureur. Par ailleurs, Barzan al-Tikriti, demi-frère de Saddam Hussein, a été expulsé par le juge exaspéré par le fait qu’il soit désigné par « kurde » par l’ancien chef des renseignements irakiens dans ses prises de parole. La prochaine audience a été fixée par le tribunal au 5 juin.
L’état d’urgence a été déclaré pour un mois hier à Bassora, capitale méridionale de l’Irak saisie par la violence, tandis que Bagdad était, à nouveau, le théâtre de découvertes macabres.
«Nous espérons, à travers la mobilisation des services de sécurité pendant un mois et le dialogue avec les différents protagonistes, venir à bout de la crise » à Bassora, a déclaré...