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Actualités

Séminaire à l’AUB sur les espaces urbains réservés aux couches nanties de la société beyrouthine

La conférence annuelle organisée par le programme du master en urbanisme de l’Université américaine de Beyrouth (Masters in Urban Planning and Design) a ouvert ses travaux hier et se poursuivra jusqu’à demain, samedi. Les intervenants plancheront sur un thème qui peut paraître quelque peu réducteur, dénonciateur, voire un tantinet accusateur : les espaces (de la capitale) réservés aux couches nanties de la société beyrouthine. Ce séminaire, « City Debates 2006 », se penchera sur la question de la circulation de capitaux et comment celle-ci influe sur les pratiques urbaines des citadins et leur droit à la ville. Le thème a été décidé par un groupe formé d’étudiants du programme de master et quelques professeurs, notamment Mme Mona Harb, initiatrice de la conférence et coordinatrice du programme d’urbanisme. Plusieurs intervenants de formations diverses discuteront ainsi, trois jours durant, de cet aspect de la ville construite pour, mais aussi par ces couches nanties de la société beyrouthine. Les débats porteront sur des cas de développement urbain allant des grandes surfaces de consommation (« malls ») aux appartements « ultraluxueux », en passant, entre autres, par les espaces de loisirs et de divertissements. « City Debates 2006 » tentera de répondre à des questions de base : qui sont les promoteurs de ces espaces de luxe ? Quelles sont les représentations symboliques qui inspirent un pareil développement ? Dans quelle(s) mesure(s) le cadre bâti s’en trouve affecté ? Et surtout, quelles sont les transformations sociopolitiques résultant de cette édification de « villes élitistes » ? En résumé, c’est un débat sur cette opulence urbaine dans toutes ses dimensions qui s’est ouvert hier au West Hall de l’AUB. Les intervenants du premier jour de ce séminaire étaient l’historien et politologue Fawwaz Traboulsi ainsi que le géographe Najib Hourani. M. Traboulsi a notamment dressé un arrière-plan historique du système politique postindépendance qui aurait permis à certains individus et groupes de former des réseaux de capitaux et de faciliter leurs circulations. Quant à M. Hourani, il s’est interrogé sur le phénomène des grandes surfaces de consommation dans les villes du Moyen-Orient, notamment Beyrouth et Amman. Le cas de la zone Solidere La journée d’aujourd’hui devrait être consacrée à l’intervention de plusieurs spécialistes, dont Mme Nina Alaïly-Mattar, candidate au doctorat du Developping Planning Unit à la prestigieuse University College of London, qui présentera une partie de son projet de doctorat portant sur les pratiques de ségrégations urbaines dans le Liban de l’après-guerre. Deux étudiants en urbanisme, Doris Summer et Karim Eid-Sabbagh, exposeront en outre le cas de ces demeures ultraluxueuses qui exacerbent de plus en plus les différences sociales dans le tissu urbain. Mme Maha Abdel-Rahman, professeure de sociologie à l’Université américaine du Caire (AUC), présentera de son côté le cas du phénomène de vente et d’achat de produits et services religieux, expliquant comment cela contribue à créer une identité culturelle, sociale et religieuse particulière qui s’inscrit dans un mode de consommation plus globale, d’abord, mais aussi dans une logique de dynamisation du projet islamique en Égypte. Les intervenants appelés à prendre la parole demain, samedi, au dernier jour de ces débats autour de la ville, s’intéresseront surtout aux notions d’espace public, de mode de consommation et de citoyenneté. Mme Mona Abaza, de l’Université américaine du Caire (AUC), présentera le cas des grandes surfaces de consommation au Caire, et plus précisément les techniques d’appropriation de ces espaces par différents groupes sociaux, évoquant à cet égard les rêves, mais aussi les (dés)illusions engendrés par ces espaces. Comment évoquer les enclaves de luxe de Beyrouth sans mentionner le projet du centre-ville exécuté par la compagnie en charge de la reconstruction et du développement du centre-ville, Solidere ? C’est au nom de cette institution que Angus Gavin, responsable de la division du développement urbain, prendra la parole pour s’étendre sur la notion d’espaces publics et ouverts au sein du périmètre privatisé et géré par Solidere. Samir Khalaf, professeur de sociologie à l’Université américaine de Beyrouth, directeur du Center for Behavioral Research de l’AUB et auteur de nombreux ouvrages sur la ville, présentera la notion de pathologies de la consommation des Beyrouthins de l’après-guerre, plus particulièrement dans les espaces publics du centre-ville. Le dernier intervenant, Hashim Sarkis, architecte et urbaniste affilié à plusieurs universités de renom aux Etats-Unis, et auteur de nombreux articles, s’intéressera surtout aux rôles et responsabilités qu’ont les architectes et urbanistes vis-à-vis des espaces publics de la ville, en général, et de Beyrouth, en particulier. Il discutera notamment de nouvelles approches quant à la conceptualisation de ces espaces de rencontre constamment en devenir. Ce séminaire de trois jours offre ainsi un « espace » de débats sur des phénomènes urbains contemporains qui sont d’une brûlante actualité, notamment en ce qui concerne le cas spécifique de Beyrouth. Les séances prévues aujourd’hui auront lieu au West Hall, à partir de 18 heures 30, et demain, samedi, à 19 h 30 à l’Architecture Lecture Hall (ALH). Pour plus d’informations sur « City Debates 2006 », contacter : Email : mh22@aub.edu.lb Tél : 01/374374, ext. 3667 ou 3660
La conférence annuelle organisée par le programme du master en urbanisme de l’Université américaine de Beyrouth (Masters in Urban Planning and Design) a ouvert ses travaux hier et se poursuivra jusqu’à demain, samedi.
Les intervenants plancheront sur un thème qui peut paraître quelque peu réducteur, dénonciateur, voire un tantinet accusateur : les espaces (de la...