Rechercher
Rechercher

Actualités

Les sorties de la semaine «A Perfect Day», une expérience autant cinématographique qu’humaine

kkk A Perfect Day, de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige Si le titre anglais se veut très clair, sans aucune ambiguïté, le titre libanais (Yawmon Akhar) est sans aucun doute plus adapté au contenu du film. C’est effectivement à la fois « un nouveau jour » et « un autre jour » que vivent les personnages de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige. Les cinéastes nous invitent à suivre 24 heures de la vie de Malek (Ziad Saad), jeune homme d’une vingtaine d’années, et de sa mère Claudia (Julia Kassar), « veuve » depuis 15 ans. Une journée particulière de leur vie puisqu’ils décident de déclarer officiellement la mort d’un père disparu pendant la guerre. Mais comment faire le deuil d’un corps perdu, absent, comment accepter sa mort, comment gérer le poids de la mémoire, comment construire le présent alors que le passé et l’histoire sont eux-mêmes bancals ? Les héros de A Perfect Day font face, chacun à sa manière, en suivant leur propre rythme. Claudia vit dans le passé, accepte le fantôme. Elle lui ouvre ses bras tout en essayant de s’inscrire dans le présent. Malek vit au jour le jour. Mais c’est dans un présent flou et parallèle qu’il évolue. Victime du SAS, le syndrome d’apnée du sommeil, son corps le trompe, le lâche à plusieurs reprises, l’empêchant ainsi de faire partie de la vie, de la réalité. À la fois dans et hors du monde, il représente lui aussi, d’une certaine manière, ce corps absent, ce père disparu. Mais il est également le miroir d’un peuple qui tente de se redresser bien qu’il soit perdu dans une ville nourrie de contradictions, une ville à la fois agitée et en suspens, une ville où les habitants vivent aussi bien isolés les uns que les autres. En suivant la journée de Malek, il nous est offert la possibilité de plonger dans un univers singulier, sensuel et charnel, un monde dans lequel les gens se touchent, se caressent, s’embrassent fougueusement. Une manière peut-être pour eux de mieux sentir leur corps et celui des autres. Une façon également de les faire vivre, de les ancrer dans le réel. Les dialogues se veulent certes discrets, mais à quoi bon mettre des mots quand les images et les sons se veulent tout aussi (si ce n’est plus) explicatifs et intenses. Au public de créer ses propres mots, à lui de continuer le discours selon sa propre sensibilité. Et tout est question de sens finalement dans A Perfect Day. Comprenez par là l’ouie, la vue et le toucher, mais aussi l’idée de « signification ». Les plans, le rythme, les couleurs, la lumière, la musique, le son, les personnages, tous ces éléments s’opposent, se suivent, se mélangent harmonieusement et participent effectivement aussi bien à créer une atmosphère particulière qu’à soulever des questions essentielles. Il est donc nécessaire de ne pas voir mais de regarder, de ne pas entendre mais d’écouter. Alors pourrez-vous apprécier à sa juste valeur une œuvre interpellante et saisissante qui coule harmonieusement et qui nous tient pendant longtemps. Empire ABC/Sofil/CinemaCity Sorties prévues pour le jeudi 18/05/2006 (sous réserves) : - Inside Man, de Spike Lee, avec Clive Owen, Denzel Washington et Jodie Foster. - The Shaggy Dog, de Brian Robbins, avec Tim Allen. - Date Movie, d’Aaron Seltzer et Jason Friedberg, avec Alyson Hannigan et Adam Campbell. - Le prix du désir, de Roberto Ando, avec Daniel Auteuil, Greta Scacchi et Anna Mouglalis.
kkk A Perfect Day,

de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige

Si le titre anglais se veut très clair, sans aucune ambiguïté, le titre libanais (Yawmon Akhar) est sans aucun doute plus adapté au contenu du film. C’est effectivement à la fois « un nouveau jour » et « un autre jour » que vivent les personnages de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige. Les cinéastes nous invitent...