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Actualités - CHRONOLOGIE

France - Le président affiche sa « confiance » en Villepin Affaire Clearstream : Chirac riposte contre « la dictature de la rumeur »

Le président français, Jacques Chirac, a tenté hier de reprendre la main face à l’emballement de l’affaire Clearstream en écartant un départ de son Premier ministre, Dominique de Villepin, et en fustigeant la « dictature de la rumeur » et de la « calomnie ». Dans une déclaration solennelle surprise, M. Chirac a riposté après avoir été lui-même cité mardi, en marge de cette affaire, par le journal satirique Le Canard enchaîné pour la détention d’un compte bancaire de 45,5 millions d’euros au Japon, ce qu’il a nié « catégoriquement ». Alors que le sommet de l’État est ébranlé, M. Chirac a mis en cause « l’irrespect et l’exploitation jusqu’à l’outrage des procédures judiciaires en cours, au risque de faire le lit des extrémismes et de désespérer les Français de la politique ». M. Chirac, 73 ans, a lié les remous de l’affaire Clearstream – qu’il n’a toutefois pas nommément citée – à « la perspective des élections qui agite les esprits » pour sa succession en 2007. « Mais l’élection présidentielle, c’est dans un an », a-t-il lancé, en demandant aux ministres de faire leur travail « sans calcul ». M. Chirac a voulu mettre un terme aux spéculations sur un départ forcé du Premier ministre, au cœur de la tourmente et au plus bas dans les sondages, en disant faire « toute confiance » à son gouvernement et en attendant de lui « qu’il accélère encore son action ». « Villepin ne peut pas tenir plus que quelques semaines », a toutefois estimé un responsable gouvernemental sous le couvert de l’anonymat. Plusieurs journaux ont publié des pièces du dossier d’instruction de Clearstream, une affaire de dénonciation calomnieuse visant notamment le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, qui soupçonne son grand rival, M. de Villepin, d’être impliqué dans une opération de déstabilisation contre lui. L’entourage de M. Chirac avait dû intervenir dès mardi soir pour démentir des informations du Canard enchaîné : citant des déclarations à la justice du général Philippe Rondot, un des protagonistes-clés de l’affaire, l’hebdomadaire avait mentionné l’existence d’un compte du président à la Tokyo Sowa Bank alimenté par une mystérieuse « fondation culturelle ». Presque simultanément, M. Sarkozy fustigeait devant ses partisans les « misérables machinations » et les « apprentis comploteurs cherchant à salir ». Il a été faussement accusé en 2004, comme d’autres personnalités politiques et du monde industriel, de détenir des comptes occultes à l’étranger, via la société financière luxembourgeoise Clearstream, pour recevoir des pots-de-vin prétendument versés lors de la vente de frégates à Taïwan. « J’irai jusqu’au bout de l’exigence de vérité », a-t-il dit après avoir été entendu à sa demande par les juges chargés de démasquer le « corbeau » à l’origine des accusations. Selon Le Canard enchaîné, le « corbeau » serait le vice-président exécutif du groupe européen d’aéronautique et de défense EADS, Jean-Louis Gergorin, un proche du Premier ministre, qui a rejeté les accusations. M. Gergorin a été déchargé de ses fonctions, à sa demande, pour pouvoir se défendre, a annoncé EADS. L’affaire Clearstream, parfois qualifiée de « Watergate à la française », apporte chaque jour son lot de révélations, de démentis, de petites phrases assassines à l’Assemblée nationale et dans les médias, qui alimentent les déchirements entre les « sarkozystes » et le dernier carré des « villepinistes ». « Ce n’est plus un gouvernement, c’est un radeau qui dérive depuis des semaines le long des rivages du discrédit », estimait hier le quotidien de gauche Libération. En soirée, le groupe socialiste à l’Assemblée nationale a déposé une motion de censure contre le gouvernement. Cette motion sera débattue en séance mardi, à l’issue des questions au gouvernement, a annoncé le président de l’Assemblée, Jean-Louis Debré. C’est la troisième motion déposée par les députés socialistes contre le gouvernement.
Le président français, Jacques Chirac, a tenté hier de reprendre la main face à l’emballement de l’affaire Clearstream en écartant un départ de son Premier ministre, Dominique de Villepin, et en fustigeant la « dictature de la rumeur » et de la « calomnie ».
Dans une déclaration solennelle surprise, M. Chirac a riposté après avoir été lui-même cité mardi, en marge de cette...