Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

UNION EUROPÉENNE Deux ans après, Bruxelles salue le succès de l’élargissement

Au deuxième anniversaire du 1er mai 2004, l’Union européenne peut célébrer, dans son élargissement à l’Europe centrale et orientale, un grand succès économique qui a bénéficié non seulement aux nouveaux venus, mais aussi, dans une moindre mesure, aux pays de la Vieille Europe. L’apport à l’UE de cette Europe émergente, aux taux de croissance dignes des « tigres » asiatiques, n’a pas eu les effets négatifs annoncés par les cassandres, mais aide au contraire l’Europe à relever son vrai défi, la mondialisation, estiment responsables européens et économistes. « L’élargissement a été un grand succès, non seulement pour les nouveaux États membres, mais aussi pour les anciens », affirme le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso. Évoquant un processus lancé après la chute du mur de Berlin, Katinka Barysch, économiste en chef du Centre for European Reform, relève que les « pays d’Europe centrale et orientale ont énormément bénéficié depuis le début des années 1990 de l’intégration de leurs économies avec celles, plus vastes et plus prospères, d’Europe occidentale ». Déjà forte avant 2004, leur croissance s’est encore accélérée depuis. Au 4e trimestre 2005, alors que le PIB de la zone euro progressait sur un an de 1,4 %, les nouveaux pays affichaient des chiffres de croissance de 11,1 % en Estonie, 10,5 % en Lettonie, 6,9 % en Tchéquie ou encore de 7,6 % en Slovaquie, selon l’institut Eurostat. Cette croissance spectaculaire entraîne un rattrapage rapide de pays appauvris par des décennies de communisme. En Slovaquie, en deux ans, le salaire mensuel brut moyen, certes encore modeste à 540 euros, a progressé de 25 % (et même de 37 % en euros du fait de l’appréciation de la couronne slovaque). Les pays baltes, dont le PIB par tête il y a dix ans était d’un tiers de la moyenne de l’UE, sont aujourd’hui à la moitié. L’Estonie devrait atteindre l’an prochain 62,1 %, selon les prévisions d’Eurostat. « Pour les “vieux” États membres, l’impact économique de l’élargissement a aussi été positif, bien que beaucoup plus modeste », ces pays ne pesant ensemble que 5 % du PNB de l’UE à 15, explique Katinka Barysch dans une étude publiée vendredi. Mais les entreprises de l’Ouest, qui ont investi plus de 150 milliards d’euros à l’Est depuis le début des années 1990, y ont trouvé un moyen « de rester compétitives face à la concurrence globale », écrit-elle. « L’élargissement a permis l’émergence d’une nouvelle division du travail paneuropéenne qui, en retour, va aider l’économie de l’UE à rester compétitive dans une économie mondiale globalisée », notamment dans les secteurs automobile ou électronique. L’économiste ne nie pas qu’il y ait des perdants, quelque 70 000 emplois en Allemagne depuis 1995, selon une étude du Osteuropa Institut. « Mais beaucoup plus d’emplois ont été sauvés ou créés par cette nouvelle division du travail », affirme-t-elle. Une autre étude évalue à 114 000 les emplois créés dans l’UE dans les années 90 du seul fait de l’excédent commercial vis-à-vis des futurs nouveaux États membres. Toutefois, les gains sont inégaux selon les pays : très nets en Allemagne et en Autriche, alors que la Grèce et surtout le Portugal, en concurrence sectorielle avec les nouveaux membres, seraient plutôt perdants. Dans un document sur « 20 mythes et faits de l’élargissement », la Commission européenne estime que « les citoyens des anciens États membres ont bénéficié de la hausse de la consommation des nouveaux ». « Les échanges entre anciens et nouveaux ont quadruplé au cours de la dernière décennie », relève-t-elle. D’autres bénéfices sont plus difficiles à quantifier. L’élargissement a été un « moteur de réforme », estime-t-on au cabinet du commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia. Il a encouragé « les changements structurels à travers l’UE au moment même de l’émergence de la Chine et de l’Inde comme de formidables concurrents », explique-t-on.
Au deuxième anniversaire du 1er mai 2004, l’Union européenne peut célébrer, dans son élargissement à l’Europe centrale et orientale, un grand succès économique qui a bénéficié non seulement aux nouveaux venus, mais aussi, dans une moindre mesure, aux pays de la Vieille Europe.
L’apport à l’UE de cette Europe émergente, aux taux de croissance dignes des « tigres...