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ALLEMAGNE La confiance des industriels défie l’euro fort et le pétrole cher

Les chefs d’entreprise allemands restent obstinément optimistes, malgré l’appréciation de l’euro et le pétrole cher, comme en témoigne l’ascension surprise du baromètre Ifo d’avril à un nouveau sommet depuis quinze ans. Le baromètre Ifo, basé sur un sondage auprès d’un échantillon représentatif de chefs d’entreprise, a grimpé à 105,9 points en avril, soit 0,5 point de plus qu’en mars, selon un communiqué diffusé hier par l’institut bavarois Ifo. Les industriels ont de nouveau déjoué les paris des économistes, qui misaient sur une correction après quatre mois de hausse. Mais « la confiance des industriels semble immunisée contre l’appréciation de l’euro et l’augmentation des prix du pétrole », réagit Sylvain Broyer, analyste chez IXIS. La hausse de la devise européenne face au dollar est défavorable aux exportations, le grand point fort de la première économie de la zone euro. Les industriels « n’en démordent pas : ils restent confiants dans une activité vigoureuse et appelée, selon eux, à le rester », estime Marc Touati de Natexis Banques Populaires. Les chefs d’entreprise ont jugé leurs affaires courantes de façon largement plus positive en avril : l’indice mesurant cette composante a fait un bond de 1,3 point à 106,4 points, du jamais-vu depuis le boom de 1991, un an après la réunification allemande, souligne Sylvain Broyer. Leurs attentes sur les six mois à venir ont, en revanche, marqué le pas à 105,5 points (contre 105,7 points). Une légère diminution liée à une évaluation moins favorable de l’avenir dans l’industrie manufacturière et le bâtiment. Les commerçants de détail se sont montrés les plus pessimistes, prouvant une nouvelle fois que la consommation privée demeurait le grand talon d’Achille de l’économie allemande. Mais globalement, le message de l’Ifo est clair : « L’Allemagne est embarquée dans une reprise solide », juge Holger Schmieding, analyste à la Bank of America, résumant l’avis de nombreux confrères. Berlin mise officiellement sur un rebond de la croissance cette année à 1,4 %, contre une hausse de seulement 0,9 % du produit intérieur brut en 2005 comparé à 2004. Mais de nombreux économistes tiennent une hausse du PIB de 2 % pour de plus en plus réaliste. Si l’Allemagne mène le bal, la confiance des industriels s’améliore aussi dans la plupart des autres pays de la zone euro, comme la France ou les Pays-Bas. En Belgique, qui publie un indice jugé représentatif de l’ensemble de la zone euro, elle a atteint son plus haut niveau depuis l’an 2000, selon des chiffres rendus publics lundi. L’Ifo d’avril apporte un nouvel argument à la Banque centrale européenne (BCE) pour relever ses taux directeurs. La banque a déjà laissé entendre qu’elle procéderait à un nouvel ajustement des conditions du crédit dans la zone euro début juin, à l’occasion de la réunion de son conseil des gouverneurs à Madrid.
Les chefs d’entreprise allemands restent obstinément optimistes, malgré l’appréciation de l’euro et le pétrole cher, comme en témoigne l’ascension surprise du baromètre Ifo d’avril à un nouveau sommet depuis quinze ans.
Le baromètre Ifo, basé sur un sondage auprès d’un échantillon représentatif de chefs d’entreprise, a grimpé à 105,9 points en avril, soit...