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Actualités - CHRONOLOGIE

Les clivages politiques minent la formation d’un gouvernement d’union nationale Nouvelle série d’attentats antichiites en Irak : plus de 40 tués et une centaine de blessés

La violence confessionnelle a frappé à nouveau en Irak, où 41 personnes ont péri dans deux attentats antichiites, tandis que le pays attend depuis près de quatre mois une issue à la crise politique qui retarde la formation du gouvernement. La dernière d’une vague d’attaques meurtrières à caractère confessionnel en Irak s’est produite hier soir dans un quartier chiite à la sortie nord de Bagdad où quinze personnes ont été tuées et vingt-deux blessées, selon un premier bilan de source de sécurité. « L’explosion d’une voiture garée près d’un marché populaire de Saab al-Bour a fait 15 tués et 22 blessés », a déclaré cette source. Par ailleurs, dans la nuit de mercredi à jeudi à Houeider, près de la ville de Baaqouba, située à 60 km au nord-est de Bagdad, un autre attentat a fait 26 tués. « La voiture bourrée d’explosifs était garée tout près de la husseiniya (mosquée chiite) et les personnes tuées sont essentiellement des fidèles qui quittaient la mosquée après la prière du soir », a affirmé une source de sécurité, précisant que 70 personnes avaient aussi été blessées. Le 7 avril, un triple attentat-suicide contre une mosquée chiite de Bagdad avait coûté la vie à 90 personnes, l’attaque la plus sanglante cette année contre la communauté chiite majoritaire en Irak. Accusations sunnites contre des services de sécurité Un dirigeant sunnite irakien, Salah Motlaq, a accusé hier des services de sécurité non déterminés d’avoir arrêté récemment 400 personnes dans le sud de Bagdad et d’avoir tué 68 d’entre elles. Ces propos viennent appuyer un communiqué mardi du Comité des oulémas musulmans, la principale association sunnite en Irak, accusant « les forces de sécurité d’avoir torturé, assassiné et mutilé 68 Irakiens ». Six Irakiens ont par ailleurs été tués dans des attaques à travers le pays, ont annoncé des sources de sécurité, faisant état de quatre enlèvements et de la découverte de cinq corps de personnes exécutées. À Bagdad, un soldat américain a été tué dans une attaque à la bombe contre sa patrouille, a annoncé l’armée. Dix GI ont été tués depuis dimanche, ce qui porte à 2 365 le nombre de militaires américains et personnel assimilé morts en Irak depuis l’invasion de mars 2003. L’armée américaine a annoncé d’autre part avoir tué en mars un important dirigeant d’el-Qaëda en Irak qu’elle a présenté comme « l’ambassadeur » du réseau terroriste dans ce pays. Parallèlement, Jamal Kamel Hassan, le beau-frère de deux filles du président irakien déchu Saddam Hussein, Raghad et Rana, a été assassiné à Bagdad après avoir été pris en otage, ont affirmé à l’AFP à Amman des membres de sa famille. Vide politique La recrudescence de la violence survient alors que les clivages politiques minent la formation d’un gouvernement d’union nationale, réclamé tant en Irak que par la communauté internationale qui craint un vide politique dans ce pays. Les leaders chiites, qui disposent du groupe le plus important au Parlement, avec 128 députés sur 275, peinent à parvenir à un accord sur le nom d’un Premier ministre après la contestation de la candidature du chef de gouvernement sortant, Ibrahim Jaafari. Une réunion des leaders chiites prévue hier à ce propos n’a finalement pas eu lieu. M. Jaafari est contesté par les Kurdes, les sunnites et une partie des siens. Il a dit ne pas vouloir se désister en faveur d’un autre candidat, tout affirmant sa disposition à accepter l’arbitrage du Parlement. La Chambre issue des élections du 15 décembre, qui n’a tenu jusqu’ici qu’une réunion inaugurale protocolaire le 16 mars, a été convoquée pour le 17 avril par le doyen d’âge, le sunnite Adnane Pachachi. « Les tractations ont franchi certaines étapes et j’espère que le fait d’avoir fixé une date incitera les responsables de tous les partis à redoubler d’efforts pour former un gouvernement d’union nationale », a dit M. Pachachi faisant référence à la fois à la formation d’un gouvernement et au choix d’un conseil présidentiel de trois membres et de la présidence de l’Assemblée.

La violence confessionnelle a frappé à nouveau en Irak, où 41 personnes ont péri dans deux attentats antichiites, tandis que le pays attend depuis près de quatre mois une issue à la crise politique qui retarde la formation du gouvernement.

La dernière d’une vague d’attaques meurtrières à caractère confessionnel en Irak s’est produite hier soir dans un quartier...