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La détermination de l’Iran sape les efforts de médiation russe

L’annonce par l’Iran d’avancées dans son programme nucléaire sape les efforts de la Russie qui tente depuis des mois d’imposer un plan de sortie de crise, mais paraît incapable de freiner un régime dont elle est le seul allié sur la scène internationale. La détermination du régime des ayatollahs à entrer dans le club des pays maîtrisant l’atome a obligé hier la diplomatie russe à une réaction en deux temps, qui résume l’embarras de la Russie sur ce dossier. C’est d’abord le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Kamynine, qui a appelé l’Iran à « suspendre » l’ensemble de son programme d’enrichissement, en déplorant que Téhéran s’engage dans la « mauvaise direction ». Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov est ensuite intervenu pour rappeler le credo russe dans la gestion de la crise iranienne : « Pas de solution par la force », autrement dit pas d’intervention militaire ni de sanctions fortes à l’ONU selon la terminologie russe. Soucieux de temporiser, le ministre russe a ajouté qu’il ne se « (presserait) pas de tirer de quelconques conclusions, parce que autour du programme nucléaire iranien, les passions se déchaînent trop souvent ». De facto, le cavalier seul de l’Iran dans sa quête de l’atome a rendu de plus en plus fragile la position de la Russie. Quelques heures avant l’annonce iranienne mardi, la diplomatie russe tentait une énième fois, en vain, d’imposer son « plan » d’enrichissement de l’uranium iranien sur le territoire russe, une proposition propre à lever les craintes des Occidentaux. Mais, hier, les analystes russes étaient unanimes à conclure à une « défaite » de la diplomatie russe après des mois de négociations, d’efforts et de propositions pour jouer le médiateur entre Téhéran et les pays occidentaux. « Notre diplomatie russe tente de minimiser la portée de cet événement et essaie de faire bonne figure » en rappelant que « l’Iran n’a pas encore annoncé qu’il avait la bombe », estime ainsi Gueorguï Mirskiï, un expert de l’Académie des sciences interrogé par la radio Écho Moscou. Viktor Kremeniouk, analyste à l’Institut USA-Canada à Moscou, va plus loin en affirmant que la diplomatie russe a commis « trop d’erreurs » et que « la Russie est dans le pétrin ». « En aidant l’Iran à avoir un programme nucléaire civil, nous lui donnons la possibilité d’en développer la partie militaire », déplore-t-il en référence au contrat d’un milliard de dollars signé entre Moscou et Téhéran pour la construction de la centrale iranienne de Bouchehr. « N’est-ce pas nous (les Russes) qui avons créé ce problème en favorisant le programme nucléaire civil iranien ? » insiste-t-il.
L’annonce par l’Iran d’avancées dans son programme nucléaire sape les efforts de la Russie qui tente depuis des mois d’imposer un plan de sortie de crise, mais paraît incapable de freiner un régime dont elle est le seul allié sur la scène internationale.
La détermination du régime des ayatollahs à entrer dans le club des pays maîtrisant l’atome a obligé hier la diplomatie...