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Kabbani: «Sans ce réseau, nous ne pouvons espérer une alimentation régulière en électricité»

Le député Mohammad Kabbani, président de la commission parlementaire de l’Énergie, des Transports et des Travaux publics, insiste d’entrée de jeu sur l’importance du projet de réseaux de lignes de haute tension, dont le désormais célèbre tronçon passant par Mansourieh. «Le réseau de lignes de haute tension 220 kilovolts est extrêmement important pour le secteur de l’électricité au Liban, dit-il. Ces lignes sont comparables à des autoroutes qui relient toutes les villes, notamment les centrales électriques et les transformateurs. Sans un tel réseau, les centrales resteront isolées l’une de l’autre.» Il ajoute que, pour l’instant, le réseau reste incomplet en raison de ce petit tronçon non réalisé, qui passe par la région où la polémique a éclaté. «L’exécution de ce réseau permettra de compléter la coordination entre les différentes centrales pour une meilleure alimentation en électricité, poursuit-il. En d’autres termes, s’il y a une panne en un certain endroit, ce ne sera plus seulement la centrale la plus proche qui aura la possibilité de prendre la relève, mais l’ensemble des centrales, ce qui est bien plus efficace. Dans l’avenir, ce réseau pourra également nous relier aux pays voisins, d’où nous pourrons acheter le courant.» Interrogé sur l’étude effectuée par Électricité de France (EDF) pour le compte de l’Électricité du Liban (EDL), M. Kabbani, qui l’a souvent évoquée dans le cadre de cette polémique, affirme qu’ «elle ne comporte pas que des informations propres à EDF, mais s’est fondée sur les données de quatre grandes organisations internationales, dont la plus importante est l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui, toutes, confirment que le risque de contracter un cancer en raison de la proximité des lignes de haute tension n’est pas prouvé». Que répond-il à ceux qui déclarent que cette étude privilégie l’aspect technique de la question plutôt que l’aspect médical? «Cette étude s’est fondée entre autres sur des rapports de l’OMS, est-ce que l’OMS est un bureau d’ingénieur?» répond-il. Que pense-t-il du fait que certains affirment que les informations contenues dans l’étude sont anciennes, datant de 2001 pour les plus récentes? «Cela n’est pas vrai, réfute-t-il. La dernière mise à jour à été faite par EDF en juillet 2004, avec des informations récentes obtenues auprès de l’OMS.» M. Kabbani rappelle que «EDF est une grande institution officielle en France et n’avance pas des informations à la légère». Et ce qu’on reproche à EDF, à savoir qu’elle serait en situation de conflit d’intérêt puisqu’elle est chargée de superviser les travaux? «Il n’y a pas de conflit d’intérêt, puisque EDF insiste pour l’application des normes durant toutes les étapes de réalisation du projet et qu’il ne s’agit pas d’une simple entreprise commerciale, mais d’une institution gouvernementale», dit-il. Pourquoi, à son avis, a-t-on choisi ce parcours, qui passe au milieu des villages? «Les lignes de haute tension passent par diverses zones résidentielles, explique le député. Quand nous avons abordé ce problème en 2003 et 2004, il y avait des protestations dans différentes régions libanaises. Nous avons convaincu toutes ces populations locales que le risque sur la santé n’existe pas et nous avons installé les pylônes. Nous avons agi de même pour Mansourieh, mais nous nous sommes heurtés à de la surenchère politique.» Peut-on limiter l’affaire à une question de surenchère politique sans prendre en compte les craintes des habitants? «Il est sûr que les habitants ont peur, c’est normal, répond-il. Mais au lieu de les calmer, les hommes politiques sont en train de provoquer une escalade. Alors que les élus des autres régions ont été plus compréhensifs.» Des indemnités aux populations lésées M. Kabbani affirme avoir fait face au problème dans les régions de Bahsas (près de Tripoli), à Aramoun (Bchémoun, Chouf), à Sofar (où le Parti socialiste progressiste est intervenu, selon lui)... Qu’aurait-il fait si les protestataires étaient à Beyrouth, sachant qu’il est député de la capitale? «À Aramoun, les habitants sont des Beyrouthins à la base, dit-il. De plus, dans la capitale, le problème ne se pose pas puisqu’on n’a d’autre alternative, dans les villes, que d’employer des câbles souterrains.» Les câbles souterrains, justement, sont une alternative que les citoyens qui s’estiment lésés par le passage de la ligne de haute tension évoquent souvent. «EDF et EDL ont étudié toutes les alternatives et conclu à l’impossibilité de faire passer toute la ligne sous terre, dit-il. Dans tous les cas, un nouvel expert, non français, sera bientôt dépêché par l’Union européenne pour donner un avis neutre sur la question. La santé des citoyens est notre principal souci, mais s’il faut changer de méthode au niveau de cette région seulement, c’est toute la ligne de haute tension qui sera compromise.» M. Kabbani ajoute que l’installation de câbles souterrains pourrait coûter quelque dix fois plus que les pylônes. Il poursuit que le retard dans l’exécution du projet a déjà coûté au Trésor des dizaines de millions de dollars. «Nous ne pouvons continuer à ne pas être conséquents avec nous-mêmes, exigeant une alimentation continue en électricité mais bloquant l’avancée des travaux sur le réseau de distribution, estime-t-il. Nous avons essayé de faire passer la ligne sur un autre parcours, mais il y avait une impossibilité technique de le faire. De plus, presque l’intégralité du territoire libanais est bâti. J’étais en France récemment et j’ai remarqué qu’en certains endroits, les lignes de haute tension passent près des maisons.» Interrogé sur les risques de choc électrique si un câble venait à se rompre, le député assure que des précautions seront prises puisque le courant se coupe automatiquement en pareil cas. Qu’en est-il du poids de ce câble? «Nous proposerons des mesures supplémentaires de sécurité, comme le fait d’installer des filets dans les endroits où les maisons sont très proches», répond-il. M. Kabbani rappelle qu’une délégation des habitants de Mansourieh a eu avec lui un entretien en son bureau et qu’ils se sont tous entendus pour attendre l’avis de l’expert de l’UE. «Je reconnais que ces pylônes posent surtout un problème urbanistique, dit-il. À Aramoun, on nous l’a reproché et des habitants m’ont fait remarquer qu’il leur était dorénavant impossible de louer leurs appartements. Je leur ai conseillé de demander des indemnités à l’État.» Est-il prêt à les aider à obtenir ces indemnités? «Je suis prêt à le faire, même si M. Siniora (le Premier ministre) ne sera pas content», dit-il. Prochain article : L’avis des experts sur l’exposition au champ électromagnétique
Le député Mohammad Kabbani, président de la commission parlementaire de l’Énergie, des Transports et des Travaux publics, insiste d’entrée de jeu sur l’importance du projet de réseaux de lignes de haute tension, dont le désormais célèbre tronçon passant par Mansourieh. «Le réseau de lignes de haute tension 220 kilovolts est extrêmement important pour le secteur de...