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« Le peuple ignore notre existence »

Pour Samia Abdallah, le sit-in permanent entamé il y a un an lui a permis de s’intéresser au dossier de son frère, Imad, disparu le 6 juin 1984. «Avant, c’étaient ma mère et mes frères qui s’occupaient du dossier, raconte-t-elle. Même quand ils ont eu des preuves qu’il était en vie, on les a sommés de garder le silence. Les SR syriens leur disaient: “Ne demandez plus de lui, sinon vous mourrez avec lui”.» La famille, d’origine palestinienne, s’est alors résignée. «En 2002, après le décès de ma mère, nous avons reçu deux lettres de mon frère appelant à l’aide, se souvient Samia Abdallah. Il disait qu’il était malade et fatigué, qu’il n’avait confiance en personne et qu’il ne parlait avec personne.» Même après ces lettres, Samia hésitait à s’intéresser au dossier. «J’avais peur pour mes trois fils, confie-t-elle. Mais l’année dernière, lorsque le tabou concernant le dossier a été enfin levé, je suis venue à l’emplacement du sit-in et j’ai inscrit le nom de mon frère. Depuis, je ne déserte pas les lieux. Nous ne pouvons plus faire marche arrière et nous ne le ferons pas avant que la vérité concernant les centaines de disparus dans les prisons syriennes n’éclate au grand jour.» «J’ai l’impression que notre lutte sera encore longue, poursuit Samia. Les médias ne s’intéressent plus au dossier et les rares médias qui continuent à nous soutenir évoquent le dossier timidement. Quant au peuple, la majorité ignore notre existence depuis un an que dure notre sit-in.»
Pour Samia Abdallah, le sit-in permanent entamé il y a un an lui a permis de s’intéresser au dossier de son frère, Imad, disparu le 6 juin 1984. «Avant, c’étaient ma mère et mes frères qui s’occupaient du dossier, raconte-t-elle. Même quand ils ont eu des preuves qu’il était en vie, on les a sommés de garder le silence. Les SR syriens leur disaient: “Ne demandez plus de lui,...