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Actualités - CHRONOLOGIE

Zahar dément toute mention d’une solution à deux États Haniyeh admet que le gouvernement Hamas a hérité de caisses vides

Le nouveau gouvernement palestinien dirigé par le Hamas a affirmé hier faire face à une grave crise de liquidités, après une ouverture de paix à l’ONU de son chef de la diplomatie, qui s’est ensuite rétracté. La première réunion du gouvernement s’est déroulée à Gaza et Ramallah et les ministres, qui ne sont pas autorisés par Israël à circuler entre la bande de Gaza et la Cisjordanie, ont conversé par vidéoconférence. Durant la réunion, le Premier ministre Ismaïl Haniyeh a déclaré avoir hérité de « caisses complètement vides en plus des dettes. Nous mettons en œuvre tous nos efforts pour payer les fonctionnaires malgré la crise financière ». L’Autorité palestinienne souffre d’une grave crise financière. Elle est lourdement dépendante de l’aide étrangère que la communauté internationale menace de couper si le gouvernement Hamas ne renonce pas à la violence et ne reconnaît pas Israël ainsi que les accords passés avec lui. « Le gouvernement et moi en tant que Premier ministre ne recevrons pas nos salaires avant que les fonctionnaires aient reçu les leurs », a encore dit M. Haniyeh dans un communiqué. En outre, le nouveau gouvernement palestinien dirigé par le Hamas a annoncé qu’il suspendait les nominations administratives décidées par le précédent gouvernement, illustrant encore une fois les tensions entre le Hamas et le Fateh. De son côté, le président palestinien, Mahmoud Abbas, s’est arrogé hier la responsabilité des contrôles de sécurité aux postes-frontières palestiniens. Le Premier ministre a également autorisé ses ministres à avoir des « contacts » avec Israël pour faciliter la vie quotidienne des Palestiniens et a affirmé qu’il examinerait toute proposition de négociations avec Israël. « Nous attendons ce qui nous sera proposé, nous l’examinerons et arrêterons notre position », a-t-il ajouté après la réunion. Il a indiqué que les Palestiniens attendaient du prochain gouvernement israélien qu’il prenne des « décisions courageuses » en ce qui concerne leurs droits et « n’impose pas des mesures unilatérales ». Par ailleurs, à la veille de cette réunion, le chef de la diplomatie Mahmoud Zahar avait envoyé une lettre au secrétaire général de l’ONU Kofi Annan dans laquelle il évoque pour la première fois une solution du conflit avec Israël basée sur « deux États », sans mentionner explicitement le nom d’Israël. « Nous souhaitons, comme tous les États du monde, vivre en liberté et en sécurité, et que notre peuple puisse jouir de la paix et l’indépendance, côte à côte avec nos voisins dans ce lieu saint du monde », affirme M. Zahar dans sa lettre dont l’AFP a obtenu une copie. Mais la révélation dans les territoires palestiniens de la missive a, semble-t-il, gêné M. Zahar et le Hamas, qui refusent de reconnaître le droit à l’existence d’Israël, une position représentant la pierre d’angle de la charte du mouvement islamiste tout comme son « droit » à la lutte armée. Dans un communiqué diffusé par le service de presse de M. Zahar et largement repris dans la presse locale, les phrases mentionnant une solution de « deux États » et les termes « côte à côte avec nos voisins » ont été expurgées. De son côté, M. Zahar a déclaré à la télévision britannique BBC que la référence à une solution basée sur « deux États » était une « erreur » et que cela ne représentait pas la position du Hamas. Il a argué avoir demandé que cette mention soit supprimée dans la version finale envoyée à M. Annan mais que « par erreur » elle avait été maintenue. Israël, qui avec les États-Unis et l’Union européenne considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, s’était montré sceptique sur la lettre. « Le chef de la diplomatie palestinienne évoque la coopération et la paix dans la région, mais parle malheureusement de la région en omettant Israël. Nulle part dans cette lettre, il ne mentionne l’existence d’Israël », a affirmé à l’AFP Marc Regev, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Interrogé par l’AFP, Ronnie Shaked, politologue et expert du Hamas, estime que « les Palestiniens cherchent à améliorer leur image désastreuse sur la scène internationale (...). Le Hamas aura énormément de mal à concilier son idéologie, celle des Frères musulmans extrémistes, avec les réalités politiques ». Même point de vue pour Mark Heller, de l’Institut d’études stratégiques Jaffé de l’Université de Tel-Aviv : « Ce qui compte, c’est ce que le Hamas affirme à son opinion intérieure. Le reste, c’est de la poudre aux yeux. » De son côté, le haut-représentant pour la Politique extérieure de l’Union européenne (UE), Javier Solana, a de nouveau appelé hier le nouveau gouvernement du Hamas à « changer » afin de devenir un partenaire acceptable pour l’UE. Sur le terrain, cinq Palestiniens et un officier israélien ont été légèrement blessés dans une incursion de l’armée israélienne à Naplouse en Cisjordanie.
Le nouveau gouvernement palestinien dirigé par le Hamas a affirmé hier faire face à une grave crise de liquidités, après une ouverture de paix à l’ONU de son chef de la diplomatie, qui s’est ensuite rétracté.
La première réunion du gouvernement s’est déroulée à Gaza et Ramallah et les ministres, qui ne sont pas autorisés par Israël à circuler entre la bande de Gaza et la...